Les vacances, nos cœurs y pensent encore avant qu’un nuage de nostalgie vienne ternir le soleil et vous absout de cet attachement. Le retour des vacances est le passage structuré des instances de plaisir de notre vie quotidienne, la continuité d’un souvenir temporel entre le passé et le présent de la vie familiale. Cependant, comment les vacanciers Djiboutiens ont- ils vécu la fin de leurs vacances pour un retour au quotidien ? Comment vivent-ils cette période de transition ?
A Djibouti, nombreux sont ceux qui planifient déjà leurs prochaines vacances d’été pour ne pas déprimer, et ceux qui se réadaptent déjà d’un bon œil les contrariétés du travail. Certes, les vacances sont bel et bien finies et leur « dolce Vita » n’est plus qu’un lointain souvenir. Toutefois, la Somalie et l’Ethiopie demeurent encore les destinations les plus prisées des touristes Djiboutiens.
Pour M. Ali F. père de famille de cinq enfants : « Nous étions en vacances à Addis-Abeba, la plus belle et la plus grande ville de l’Ethiopie avec ses dix districts qui fascine par sa singularité ancienne et mythique. Crois-moi, nous avons pris de beaux souvenirs, c′était bien » nous confie–t-il nostalgique, alors que sa femme, secrétaire de profession pense à la reprise du travail : « Après de si belles vacances, il faut privilégier le retour au travail, savoir surmonter l’angoisse de la reprise de travail, vu que travailler assure notre indépendance financière et morale en boostant nos capacités et notre confiance en nous ».
Quant à son fils Mohamed (13 ans) : « Zut, les vacances c’est fini ! Ce n’est pas juste. Adieu les grasses matinées en Ethiopie, la télé jusqu’à minuit, les décalages horaires et les plages de sable fin. Place à la hantise des devoirs à la maison, des interros surprises du prof qui vous examine et vous inspecte de trop ».
Dans ce petit coin paradisiaque du nord de l’Ethiopie appelé Harar, ont séjourné la grande famille de M. Hassan Merito, fonctionnaire aux impôts. Chaque an, Ils rendent visite et passent du bon temps chez ses parents à Harar et nous dit : « Mes parents retraités de la fonction publique vivent à Harar depuis 5 ans pour sa fiscalité un peu plus légère et le loyer plus bas, depuis qu’ils sont là-bas, ils n’ont jamais été aussi sereines et vivent en pleine rêve. La ville de Harar était au Moyen Age l’une des villes les plus importantes pour la religion islamique. Son histoire est marquée par le fait d’avoir été un point clé dans les routes commerciales. Dans son enceinte fortifiée se trouvent plus de 100 mosquées. Son atmosphère calme et libérale fait la différence. Moi et ma famille, nous partons chaque été. Elle est l’une des attractions touristiques les plus caractéristiques de l’Ethiopie ».
Or, Mme Mariam A et ses deux fils avaient pris le chemin de l’Egypte, et ce fut des moments rares et impressionnants que cette veuve de 43 ans a pu offrir à sa petite famille, et nous dit : «Nous sommes restés que trois semaines et que pour 1500 euros mais ce qui nous avait surtout plu durant notre séjour en Egypte, c’est le soleil et le moindre coût de la vie, la balade sur le dos de chameau est l’expérience qui restera probablement gravée dans la mémoire de mes enfants ».
En ce qui concerne les déplacements dans les régions les plus exquises du pays, Arta, Ali Sabieh, Tadjourah , Ils étaient nombreux à se rendre vers ces destinations assez proches de leur domicile, d’une distance de 100 à 300 km pour réduire leur dépense, faire face à l’inflation de vacances et se faire plaisir quant au lieu d’hébergement.
Rares sont les vacanciers, avec leur Smartphone adapté, n’ont pas réalisé de photographies de vacances. Souvent sur la photo, c’est la famille réunie autour des enfants qui occupe le devant de l′image, un moment d’immortalisation qui renforce l′unité de la famille et offre une image nostalgique d’un passé vacancier inséré dans le présent de la vie ordinaire.
Quant aux souvenirs d’achats, plus d’un djiboutien sur deux ramène toujours à la maison des souvenirs de vacances. Rares sont ceux qui repartent les mains vides.
Une bonne façon de prolonger de façon symbolique la période des congés.
De retour à Djibouti, chaque famille retrouve son petit nid douillet, et flotte sur leur visage un doux parfum de joie. Demain une autre aventure les attend, l’achat de fournitures scolaires.
Saleh Ibrahim Rayaleh