Elle a été de tous les combats. D’abord pour que cette terre d’échanges et de rencontres soit libérée du joug colonial. Ensuite, elle participe depuis longtemps au développement socio-économique de notre pays. Socle de la famille, elle est mère, épouse et sœur. Elle se lève dès l’aube pour assurer les tâches ménagères. Elle incarne la pendule qui sonne pile au moment opportun. Toujours au petit soin, elle ne se lasse jamais de toutes les corvées domestiques. Elle guide, conseille, oriente. Elle est le souffle de la vie. Une lueur, une lumière qui ne s’éteint que lorsqu’elle trépasse. Une carapace qui protège. Un coin de repos. Un être qui donne tout sans compter. Sans contrepartie. Elle construit les carrières. Forge l’avenir. Elle est tendresse. Bonté. Beauté du corps, beauté de l’esprit. Combien sont-elles à nourrir des bouches. Elever des orphelins. Cheffes de famille. A s’occuper de tout. Assurer tout. Symbole du courage et de la résiliation. Elle n’abdique jamais. Ne baisse pas les bras. Toujours stoïque pour affronter les aléas de la vie. Parfois seule. Souvent mal accompagnée. Pendant que monsieur se prélasse dans les mabrazes, elle est constamment en veille. Dort peu. Ici elle vend des beignets et autres amuse-gueule devant les établissements scolaires. Là, elle s’adonne au métier de change de devises, de la vente de khat, au commerce transfrontalier. Elle n’est pas seulement une travailleuse dure à la tâche. Elle est aussi magistrate, médecin, enseignante, officier de l’armée, de la police, de la gendarmerie. Sous nos cieux, elle exerce tout. Même des métiers jadis réservés à la gent masculine.
Il y a de cela un quart de siècle, Aicha Mohamed Robleh, artiste comédienne, dans une pièce de théâtre prémonitoire intitulée « Si madame devenait ministre », annonçait déjà le destin de la femme djiboutienne. Depuis, madame est devenue ministre, députée, ambassadrice etc. Les barrières sont tombées une après une. Aujourd’hui, la femme djiboutienne s’épanouit pleinement même si quelques clichés réducteurs persistent ça et là. Fruit d’un long combat ? Plutôt celle d’une volonté politique visant à donner à la femme ses pleins droits à tous les échelons. N’en déplaise aux esprits retords et aux misogynes de tous poils, la femme djiboutienne a pris son destin en main. Elle est résolument tournée vers l’avenir. Un avenir qui se conjugue au féminin. Gestionnaire minutieuse. Sans gaspillage ni gabegie. Elle fait ses preuves chaque jour un peu plus. Nos femmes sont une exception. Celles qui confirment la règle. « Ce que femme veut Dieu le veut». La Djiboutienne veut toujours avancer. Des acquis à préserver. Mais des défis à relever aussi.
Loin de moi l’idée de dresser un portrait très flatteur de la gente féminine. C’est le cœur qui parle et la conscience m’a dicté ces quelques lignes pour lui rendre un hommage mérité . Fini le système patriarcal ! Bientôt la parité. En total respect de nos us et coutumes bien sûr. En avant mesdames et mesdemoiselles. Née de la côte d’Adam, tu as toujours été cette moitié sur laquelle repose l’équilibre. Nurridin Farah ne me contredira pas. Femme d’hier, femme d’aujourd’hui, femme de demain. Femme de toujours. Sans toi, la vie ne vaudrait pas la peine d’être vécue !
Kenedid Ibrahim