Le Fonds des Nations Unies pour la Population (FUNAP) et l’association Djiboutienne pour l’Equilibre et la Promotion de la Famille (ADEPF) vont mettre prochainement en place un réseau constitué uniquement de garçons et d’hommes pour lutter contre les violences fondées sur le genre et les mutilations génitales féminines (MGF) à Djibouti. Cette initiative vise à accroître les connaissances et la sensibilité du père ou du futur père de famille à l’égard de cette violence et de ses effets sur les enfants, la mère et la famille toute entière, a précisé l’agence onusienne dans une note d’information. Toujours selon cette même source, Mme Carmen Del Rosario, experte consultante du FNUAP, entamera une série de formations au premier groupe de ce réseau sur les différentes thématiques de ce sujet, notamment la compréhension des relations entre les attitudes et les croyances, les pensées et les actions ainsi que le développement des attitudes parentales positives pour élever des enfants en bonne santé à travers un engagement durable. Djibouti s’est doté en novembre dernier d’un protocole national de référence pour la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre et les mutilations génitales féminines. Réalisé avec le concours du FNUAP, ce document d’orientation est un mécanisme qui vise à garantir à toutes les victimes de ces violences une prise en charge rapide et complète.
Le pays a également mis en place cette dernière décennie un vaste arsenal juridique pour renforcer la prévention et la répression des actes de violences basés sur le genre, notamment la promulgation, en 2002, du Code de la Famille (CF) qui comporte des dispositions spéciales protégeant les femmes.
Une loi relative à l’aide judiciaire aux victimes de ces violences a été adoptée au parlement et une cellule d’écoute, d’information et d’orientation a été mise sur pied en l’année 2007.
Par ailleurs, les mariages précoces et ceux par intérêt en défaveur des femmes sont interdits dans le territoire djiboutien tandis que l’âge légal pour contracter un mariage est fixé à 18 ans. En république de Djibouti, la femme peut demander, unilatéralement, le divorce sans passer par la famille. L’acte de répudiation est, quant à lui, interdit par le Code de la Famille.
Djibouti s’est donné pour objectif en matière de genre d’avoir en 2035, 40% des femmes à l’Assemblée nationale et 35% des femmes économiquement indépendantes.
Concernant les mutilations génitales féminines, le pays a élaboré en 2017 une nouvelle stratégie pour accélérer l’abandon de toute forme d’excision pour la période de 2018 à 2022.
Réalisée également en collaboration avec le FUNAP et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), cette nouvelle stratégie constitue le socle sur lequel repose l’option stratégique du gouvernement djiboutien pour renforcer davantage les actions permettant le respect de l’intégrité physique des petites files.