
La Banque centrale de Djibouti (BCE) a organisé dimanche dernier dans ses locaux un atelier sur le lancement des travaux de la mise en place du logiciel « Banking Supervision Application » communément appelé BSA en sigle.
L’événement a regroupé sur place le directeur par intérim de la Banque centrale de Djibouti, Abdourahman Robleh Bouraleh, le directeur général de la Banque centrale du Mozambique, Julio Ricardo Manjane, des experts de la banque centrale du Mozambique, des hauts cadres de la Banque centrale de Djibouti, et une dizaine de cadres supérieurs issus des banques de la place.

Le nouveau logiciel devra générer à terme l’automatisation de toutes les taches de supervision du système financier, à savoir l’exécution des tâches de contrôle sur pièces et sur place, le traitement des anomalies relevées, les réunions, les discussions ainsi que les recherches ou les études qui pourront être initiées sur cet outil sans que les interlocuteurs ne soient obligés de se rencontrer physiquement.
Grace à cette application, la collecte et le traitement des informations devenant automatisés, la supervision disposera davantage de temps à consacrer pour l’analyse et la prévention des risques auxquels sont confrontées les institutions financières.
De la réception des états financiers jusqu’à la production des rapports, tout sera géré par le système. Ce qui a pour conséquence de favoriser l’accélération et l’amélioration de la surveillance du système financier dans son ensemble.
De plus, le logiciel BSA est une application informatique développée par la Banque centrale du Mozambique et utilisée par 18 banques centrales en Afrique australe, orientale et central.
La Banque centrale en faisant de même, aligne sa supervision sur ses paires et construit son intégration régionale.
Dans une brève allocution, le directeur Général de la Banque central du Mozambique ( BSO) « Banking Supervision Office », Julio Ricardo Manjane, a indiqué que « l’adoption de BSA ne signifie pas simplement disposer d’un outil automatisé de supervision bancaire, mais également d’une adhésion de la BCD à la communauté de collaboration en matière de supervision de la banque centrale, pour un échange de connaissances et / ou d’expérience entre membres.
BSA est une initiative africaine initiée en 1997 à l’initiative du Forum sur les technologies de l’information des banques centrales de la SADC et fondée par les banques centrales de la SADC, la Banque centrale du Kenya et la Banque d’Ouganda.
En 2003, la première version de la solution était complète, déployée et commençait à être utilisée par les banques centrales des fondateurs.
Néanmoins, par la décision des parties prenantes de ne pas profiter uniquement aux fondateurs, son utilisation s’est étendue à d’autres frontières.
« L’expansion de la BSA à laquelle nous assistons aujourd’hui est une reconnaissance du rêve des efforts de collaboration africains qui nous a conduits à la mise en place d’une solution unique et commune de supervision bancaire à l’usage de plusieurs banques centrales. C’est avec cette démarche que je suis fier de dire : “LE RÊVE EST DEVENU UNE RÉALITÉ” » a déclaré en substance M. Julio Ricardo Manjane.
De son côté le directeur par intérim de la Banque centrale de Djibouti, Abdourahman Robleh Bouraleh, a tenu à rappeler qu’avec les réformes initiées dans les années 2000, le secteur financier djiboutien a connu de profondes mutations au cours de cette dernière décennie.
La place financière s’est fortement densifiée, tant en nombre qu’en qualité. Les acteurs financiers ont ainsi été multipliés par six, tandis que le taux de bancarisation a été multiplié par sept depuis 2006.
M Abdourahman Robleh a souligné en outre que « le secteur financier est composé de nos jours des banques commerciales (conventionnelles et islamiques), des banques d’investissement et d’affaires, des institutions de microfinance, d’un Fonds de développement et d’un fonds de garantie pour le PME/PMI.
Dans ce contexte, la modernisation de l’environnement bancaire, au moyen de la digitalisation et de l’automatisation est une des priorités de la Banque Centrale de Djibouti.
Il a ajouté à ce propos que l’acquisition du BSA arrive à point nommé et s’inscrit dans le cadre du renforcement de la supervision des institutions financières et permet de doter le service de la supervision des moyens techniques pour réaliser une surveillance efficace à la hauteur de l’expansion du secteur bancaire ».
Mohamed Chakib