Sous le haut patronage du ministre de l’Intérieur, le Secrétariat exécutif de gestion des risques et des catastrophes organise du 7 au 8 mai 2024 un atelier de réflexion pour la mise en place d’un système d’alerte précoce multirisque. En organisant cet événement, notre pays compte se joindre à l’initiative appelée « Alertes précoces pour tous ».
A cause du changement climatique, les phénomènes extrêmes intensifient et se multiplient partout dans le monde. La capacité à anticiper les menaces et à réagir rapidement est fondamentale afin de protéger les personnes et les biens. Il est plus qu’urgent de mettre sur pied des systèmes d’alertes précoces pour tous, notamment dans les pays les plus vulnérables.
L’initiative « Alertes précoces pour tous » est une innovation du Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres, qui vise à garantir que chacun sur Terre soit protégé des phénomènes météorologiques, hydrologiques ou climatiques dangereux grâce à des systèmes d’alertes précoces capables de sauver des vies d’ici à la fin de l’année 2027.
Le besoin de systèmes d’alerte précoce se pose plus que jamais avec acuité, car les changements climatiques induits par l’homme entraînent des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes. Les systèmes qui avertissent les gens de l’imminence d’une tempête, d’une inondation ou d’une sécheresse ne sont pas un luxe, mais un outil rentable qui permet de sauver des vies, de réduire les pertes économiques et d’obtenir un retour sur investissement presque dix fois supérieur.
Les systèmes d’alerte précoce ont contribué à diminuer le nombre de décès et à réduire les pertes et les dommages résultant de phénomènes météorologiques, hydrologiques ou climatiques dangereux. Mais des lacunes importantes subsistent, en particulier dans les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés.
La mise en place d’un système d’alerte précoce efficace pourrait prévenir ou réduire le risque de catastrophe ou réduire au minimum les impacts des aléas. En réduisant le nombre de catastrophes grâce à l’efficacité des systèmes d’alerte précoce, le délai entre une catastrophe et la suivante peut être considérablement allongé, ce qui permet aux systèmes et aux communautés de reconstruire leur résilience aux catastrophes futures. En outre, l’impact réduit d’une catastrophe grâce à l’alerte précoce et à l’action rapide pourrait signifier que les processus de rétablissement sont moins coûteux et plus rapides, ce qui contribue davantage à la résilience.
L’Organisation Mondiale de la Météorologie, en collaboration avec le Bureau des Nations Unies pour la Réduction des Risques de Catastrophes (UNDRR), codirige l’initiative «Alertes précoces pour tous», avec le soutien de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) et de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).
L’initiative « Alertes précoces pour tous » s’appuie sur quatre piliers pour mettre en place un système d’alerte précoce efficace.
Connaissance et gestion des risques de catastrophes
Veiller à ce que tous les pays aient accès à des informations fiables,
compréhensibles et pertinentes sur les risques, à la science et à l’expertise.
Détection, observation, surveillance, analyse et prévision
Veiller à ce que tous les pays disposent de systèmes de prévision et de surveillance
robustes (infrastructure matérielle et immatérielle) et de politiques favorables à
l’optimisation et à la durabilité des systèmes de surveillance des risques et d’alerte
précoce.
Diffusion et communication des alertes
Utiliser une approche centrée sur les personnes pour garantir que les alertes précoces
sont diffusées de manière efficace et en temps opportun pour atteindre tout le
monde, en particulier les personnes les plus exposées.
Capacités de préparation et de réaction
Veiller à ce que les pouvoirs publics locaux, les communautés et les personnes à risque
disposent des connaissances et des moyens nécessaires pour prendre des mesures préventives afin de se préparer et de réagir aux catastrophes imminentes dès réception des alertes.
Alerter et agir rapidement, c’est sauver des vies !
« Aujourd’hui, le tiers de la population mondiale, principalement dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, ne bénéficie toujours pas de systèmes d’alerte rapide. Cette situation est inacceptable, d’autant plus que les effets des changements climatiques vont s’aggraver : nous le savons avec certitude. Alerter et agir rapidement, c’est sauver des vies. J’annonce donc aujourd’hui que l’Organisation des Nations Unies sera le fer de lance d’une nouvelle action visant à faire en sorte que d’ici cinq ans chaque personne sur Terre soit protégée par des systèmes d’alerte rapide. Les faits sont sans équivoques. Les alertes précoces permettent de sauver des vies et d’obtenir d’importants avantages financiers. J’invite tous les pouvoirs publics, les institutions financières et la société civile à soutenir cet effort. »
António Guterres, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies