À Tadjourah, les femmes répondent présentes à l’appel d’un football féminin en pleine transformation. L’atelier de vulgarisation de la stratégie nationale, porté par la Fédération Djiboutienne de Football, vient ancrer dans le concret une ambition partagée : faire du sport un levier d’égalité, d’émancipation et de cohésion.

C’est une salle comble qui a accueilli, à Tadjourah, les assises régionales du football féminin. Plus d’une centaine de femmes, venues de divers horizons, se sont réunies autour d’un objectif commun : comprendre, s’approprier et porter plus haut la stratégie nationale du football féminin. Une étape de plus dans la campagne de vulgarisation lancée par la Fédération Djiboutienne de Football, après Ali-Sabieh, et qui trace méthodiquement les contours d’un avenir où les filles de toutes les régions auront pleinement leur place sur le terrain – et au-delà.

L’événement s’est ouvert sous l’égide de trois figures engagées : M. Abdoulkader Omar, vice-président du Conseil régional, Mme Fathia Osman, présidente de la Commission du football féminin et membre du comité directeur de la FDF, et M. Saïd Bouha, président de la ligue régionale de Tadjourah, également président de la commission des ligues au sein de la fédération. Trois voix, une même conviction : celle que le football féminin n’est pas un ornement, mais un pilier à bâtir avec rigueur et espoir.

L’élaboration de cette stratégie ne s’est pas faite à la hâte. Conçue dans une dynamique participative, mobilisant aussi bien des expertes internationales que les actrices locales du football, elle répond à des objectifs précis : démocratiser l’accès des filles à la pratique sportive, structurer des parcours de formation, créer des compétitions adaptées, et renforcer la présence féminine dans toutes les sphères du football – technique, arbitrale, administrative et décisionnelle.

« Ce que nous portons ici s’inscrit dans la vision du Président de la République et dans celle de Djibouti ICI», a rappelé Mme Fathia Osman dans son intervention liminaire. « Il ne s’agit pas simplement de jouer au ballon : il s’agit de créer des espaces d’expression, de performance, et d’émancipation pour nos jeunes filles. »

À Tadjourah, ce message trouve un écho particulier. Car la région, souvent pionnière dans l’engagement féminin, se distingue déjà par l’implication de ses jeunes dans les compétitions régionales. Et comme l’a souligné M. Saïd Bouha, elle est en avance sur bien d’autres régions dans ce domaine. Son allocution fut à la fois un état des lieux et un appel à l’amplification.

Le football féminin, longtemps en marge, s’impose désormais comme un vecteur d’unité sociale. Derrière les mots et les stratégies, c’est toute une société qui se remet en mouvement. Encourager les jeunes filles à prendre part au sport, c’est ouvrir la voie à une plus grande confiance en soi, à des opportunités nouvelles, et à une citoyenneté active.

C’est dans cet esprit que M. Abdoulkader Omar a invité les jeunes filles de la région à saisir cette chance. Le ballon rond, s’il est bien encadré, devient cercle vertueux : il insuffle des valeurs de discipline, de respect, d’engagement collectif – et ce, dès le plus jeune âge.

À Tadjourah, une dynamique est lancée. Elle ne demande qu’à grandir, soutenue par la force des convictions, l’intelligence du terrain et la volonté partagée d’un avenir plus inclusif.

Ali Salfa