La république de Djibouti subit depuis des décennies les effets néfastes des changements climatiques, qui est en effet l’un des plus grands défis du 21ième siècle, à travers entre autres la désertification, les sècheresses récurrentes, la perte de la fertilité des sols, l’érosion de la biodiversité et la diminution du pouvoir d’achat des couches les plus vulnérables.
C’est dans ce sens qu’un atelier sur les perspectives climatiques de la saison juillet à septembre 2023, qui est une activité retenue du projet de renforcement de la résilience à la sècheresse des petits exploitants agricoles et pasteurs de la région de l’IGAD(DRESS-EA) fiancé par le fond d’adaptation, s’est déroulé hier au palais du peuple.
Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’eau, de la pêche, de l’élevage et des ressources halieutiques, M. Ibrahim Elmi Mohamed, a présidé cet atelier. L’évènement a regroupé sur place le directeur général de l’agence nationale de la météorologie de Djibouti, M. Mohamed Ismail Nour, les hauts cadres des différents départements ministériels et un parterre d’invités.
L’objectif général de cet atelier consiste à renforcer les capacités des parties prenantes au niveau national sur l’alerte précoce dans la prévision et la gestion des risques liés à la sécheresse.
Les objectifs spécifiques de cet atelier sont la sensibilisation des parties prenantes sur le rôle et l’importance des services climatiques, de réfléchir sur la performance et les impacts de la saison de mars à mai 2023, de présenter les perspectives climatiques régionales consolidées pour la saison juillet-août-septembre 2023, de discuter les implications des prévisions climatiques de cette saison et enfin de fournir une plateforme d’interaction régionale.
Dans une brève allocution, le directeur général de l’agence nationale de la météorologie de Djibouti, M. Mohamed Ismail Nour, a indiqué « Notre pays est confronté à des risques liés aux phénomènes extrêmes du changement climatique et ses effets néfastes tels que la canicule, la sécheresse, les inondations, les fortes pluies, les cyclones et bien d’autres ».Des aléas récurrents qui, a-t-il dit, affaiblissent les populations urbaines et nomades en réduisant considérablement leur faibles biens surtout les bétails et les périmètres agricoles familiaux.
« Les sécheresses, classées premières catastrophes des conséquences du changement climatique s’installent progressivement et amenuisent les pâturages dans les couloirs pastoraux et diminuent considérablement les niveaux des nappes. La combinaison de ces effets se fait ressentir au fur du temps », va-t-il ajouté. Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’eau, de la pêche, de l’élevage et des ressources halieutiques, M. Ibrahim Elmi Mohamed, a, pour sa part, indiqué « les sécheresses récurrentes qui sévissent dans la corne d’Afrique cette dernière décennie ont eu un impact majeur sur les ressources en eau et en pâturage disponibles. Les communautés en milieu rural sont directement atteintes par les effets néfastes de la sécheresse et leurs moyens de subsistance se réduisent à de maigres moyens de survie ».Il a également rappelé que ces populations souffrent de manque d’eau en quantité et en qualité suffisante due à la rareté de la pluie engendrant une diminution, voire même assèchement des nappes. « Egalement, le manque de pâturage incite les nomades à parcourir de longues distances avec leurs cheptels afin de parvenir à un parcours pastoral plus verdâtre pour atténuer la perte totale de leurs cheptels », a-t-il ajouté avant de poursuivre : « les prévisions des modèles climatiques du dernier Ghacof 64 (Creater Horn of Africa Outlook Forum) qui s’est tenue le 24 mai 2023 à Addis-Abeba, indiquent que la corne d’Afrique connaitra des températures plus élevées, une variabilité des précipitions et des évènements extrêmes, en conséquence Djibouti devra recevoir des précipitations insuffisantes jusqu’à la fin de la saison». A l’issue de cet atelier, les participants seront en mesure d’appréhender les prévisions saisonnières de Juillet-Août-Septembre 2023 et, par conséquent, les actions anticipatoires de lutte contre la sécheresse devront être programmées par les départements concernés.
Mohamed Chakib