Le siège du conseil régional de la ville d’Aska a abrité durant deux jours un atelier d’inventaire-pilote participatif du patrimoine culturel immatériel de la communauté somalie.
Et ce dans le cadre de la mise en œuvre de la convention de 2003 relative à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel des différentes communautés composantes du peuple djiboutien.
Rappelons que la république de Djibouti a ratifié la Convention de 2003 en août 2007.
Ce rassemblement de réflexion d’inventoriage des valeurs culturelles ou savoir-faire a rassemblé plus d’une vingtaine de personnalités de tous les horizons. Des chefs coutumiers, fin connaisseurs du droit coutumier appelé le « Xeer-Cissa », des spécialistes des danses et animations traditionnelles, des femmes confectionneuses des produits artisanaux, d’autres dames chanteuses des paroles mélodieuses appartenant à la tradition orale nomade, des détenteurs des multiples savoirs ancestraux, des femmes actives de la société civile et d’autres individus soucieux de la préservation des valeurs traditionnelles.
Organisé en partenariat avec l’Unesco, la cérémonie de lancement de cet atelier d’inventaire-pilote participatif du patrimoine culturel immatériel de la communauté somali a vu la participation du préfet-Adjoint, Khadar Abdi Sougueh, du président du conseil régional, Omar Ahmed Waïs, du directeur de la culture M. Doualeh Hassan Ahmed, du conseiller culturel M. Idriss Moussa Ahmed et des membres importants du ministère des affaires musulmanes, de la culture des biens waqafs.
Le président du conseil régional a souhaité la bienvenue à l’ensemble des participants et des animateurs de l’atelier au siège de son institution et dans sa région. Il a souligné l’importance de la préservation du patrimoine culturel immatériel de la communauté somali. C’est un devoir tangible de léguer aux futures générations des pratiques traditionnelles de valeurs de nos ancêtres, a-t-il cité dans sa prise de parole.
Quant au représentant de la préfecture a salué à sa juste valeur les objectifs de l’atelier qui consistent à offrir aux générations de demain les pratiques culturelles de leurs ancestres. Notre tradition culturelle nomade conforme aux recommandations religieuses islamiques est bel et bien une noble mode de vie qui ne mérite point à la caser aux oubliettes de l’histoire, a-t-il mis en exergue.
Pour sa part, le directeur de la culture a remercié les participants pour leur volonté à participer à la sauvegarde de notre patrimoine culturel immatériel.
A cet effet, nous allons empêcher les pertes culturelles en écrivant et archivant les manières de vie de nos aïeuls. Cela s’avère une entreprise noble qui garanti aux futures générations leur mode d’existence de nomades.
Cet événement a porté sur les définitions et les buts de la Convention de 2003 ainsi que les différents aspects du patrimoine culturel immatériel afin de permettre aux participants de mieux s’imprégner de l’intérêt de leurs implications dans la réalisation de cette inventaire.
A cette occasion, il a été mis en exergue les différentes composantes du patrimoine culturel immatériel en le sensibilisant, motivant et encourageant pour une plus grande prise en compte de leurs responsabilités respectives.
Au cours du premier jour de concertation, les participants ont énuméré soixante neuf éléments allant des outils traditionnels artisanaux tels que des tasses, des pots,… des pratiques de la tradition orale comme les berceuses, poèmes, proverbes ou autres paroles mélodieuses aux danses traditionnelles cérémoniales comme le « Helo » ou «le Wil-Wileh » etc. Après avoir listé tout un inventaire-pilote du patrimoine culturel immatériel de la communauté somali, trois éléments (le « xedho », chansons berceuses et « le Wil-Wileh») ont fait l’objet d’un choix unanime des participants. Au second jour de l’atelier, les travaux ont porté sur la présentation des éléments retenus.
Une vidéo réalisée sur la confection d’un « xedho » fait le soir du jour précédent par les femmes participantes a été visionné.
Et ce « xedho » a été présenté sur place puis ouvert et le contenu de viande grillée coupées en petites mélangée de beurre a été partagé et gouté par l’ensemble des participants.
Quelques instants après, une chanson berceuse traditionnelle destinée à l’endormissement des enfants-bébés, a été présenté au public.
Durant les travaux de cet atelier, les responsables de la région, les membres de la direction de la culture et les participants ont tous saisi collectivement et d’une manière perceptible la nécessité de ne pas offrir aux oubliettes les valeurs culturelles immatérielles de leur tradition ancestrales.
A.L.I