
Dans la journée d’hier à l’Institut des Etudes Diplomatiques de Djibouti a eu lieu un atelier de renforcement des capacités sur l’amélioration de la gouvernance des migrations de travail à Djibouti. Cet atelier organisé par le ministère du Travail en Charge de la formalisation et de la protection sociale avec le concours du Bureau International du Travail (BIT) et avec l’appui de l’Union européenne et l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) vise à améliorer la gouvernance de la migration de la main-d’œuvre et éventuellement élaborer une stratégie dans ce sens. Présidé par le ministre du Travail chargé de la Formalisation et de la protection sociale M. Omar Abdi Saïd, cet atelier a vu aussi la présence du ministre de l’Intérieur M. Said Nouh Hassan, l’ambassadeur de l’Union Européenne M. Aidan O’Hara et ses proches collaborateurs, la Représentante de l’IGAD et Directrice de la Division de la Santé et du Développement Social Mme Fathia Alwan, la Représentante de l’IOM à Djibouti Mme Stéphanie Davio, le Directeur du Bureau de l’OIT à Addis-Abeba M. Alexio Musindo, des membres du personnel d’encadrement des différents ministères du gouvernement de Djibouti.
Dans son discours à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des travaux de cet atelier du Renforcement des Capacités sur l’Amélioration de la Gouvernance des Migration de Travail, le ministre du Travail Chargé de la Formalisation et de la Protection sociale M. Omar Abdi Said a indiqué qu’au cours de ces décennies écoulés, il a été constaté que les mouvements des personnes provoqués par des causes diverses telles que les conflits armés et politiques, les effets du dérèglements climatiques ou tout simplement la quête des meilleurs conditions de vie ont considérablement augmentés d’intensité.
« La gestion de ces flux migratoires accrus s’imposent avec acuité aux pays d’accueil de privilégier une approche globale, c’est-à-dire à la fois interétatique, multilatérale et institutionnelle qui pousse à agir les Etats à collaborer ensemble pour mettre en place un cadre idoine pour promouvoir une migration de la main-d’œuvre plus sure et mieux suivie » a-t-il indiqué.
Le ministre du Travail a rappelé que dans ce domaine la République de Djibouti a joué un rôle précurseur en menant une politique progressiste et généreuse dans l’accueil des travailleurs migrants. Le ministre du Travail a par ailleurs souligné qu’en restant fidèle à sa tradition de havre de paix, la République de Djibouti s’est dotée des législations garantissant les droits humains tout en ratifiant sur le plan régional, continental, qu’international un grand nombre d’instruments juridiques dans la protection des droits humains et la lutte contre la traite humaine. Le ministre du Travail, Chargé de la Formalisation et de la protection sociale M. Omar Abdi Said a formé ses vœux de réussite pour ces trois jours de travaux sur la formation indispensable et pour quelles soient fructueuses et permettent de dégager des pistes de réflexion.
De son côté, le ministre de l’Intérieur M. Saïd Nouh Hassan a rappelé dans son intervention qu’une stratégie nationale de migration est constituée pour la mise en œuvre des quatre prochaines années (2021-2024). Selon lui cette stratégie traite des thématiques transversales en matière de gestion de la migration à savoir la gouvernance, le contrôle, la surveillance, la réglementation des frontières, la protection des droits des migrants, le sauvetage, des vies humaines, la résilience face aux situations de vulnérabilité ainsi que le développement et la diaspora.
Il a adressé ses remerciements à l’endroit du ministre du Travail en Charge de la Formalisation et de la Protection sociale, le Bureau International du Travail (BIT) ainsi que les partenaires c’est-à-dire l’Union européenne et l’OIM pour l’organisation de cet important atelier pour les renforcements des capacités de nos responsables sur les réglementations et les bonnes pratiques en matière de gouvernance des migrants aux marchés du travail, à l’information, à l’éducation et à la santé a-t-il conclu. Quant au Représentant de l’Union européenne M. Haidan O’Hara, il a indiqué qu’il est fondamental de soutenir et de renforcer les politiques et les pratiques de bonne gestion des migrations y compris les migrations de main-d’œuvre.

M. Aidan O’Hara a précisé que dans ce cadre l’Union européenne finance depuis 2017 le programme « Free movement of persons and transhumance and improved labour mobility in the IGAD region ».
Selon le Délégué de l’Union européenne, ce programme comporte deux volets. Le premier étant la mise en plan des protocoles de libre circulation des personnes et des transhumances dans la région de l’IGAD.
Le deuxième volet est d’améliorer les opportunités pour la migration de la main d’œuvre régulière et l’accès au travail décent dans la région de l’IGAD.
M. Aidan O’Hara a pris pour modèle l’historique de la libre circulation des personnes, y compris les travailleurs qui illustre les quatre libertés et les pierres angulaires du marché intérieur de l’Union européenne.
Dans son allocution, le Représentant de l’OIT M. Alexio Musundo a en long et large relaté la bonne coordination existant entre l’OIT et le continent africain et précisément entre l’OIT et la région de l’IGAD.
Il évoqué l’amélioration de la gouvernance de la migration de la main-d’œuvre est sur une bonne piste pour la région de l’IGAD.
Ensuite la Représentante de l’OIM à Djibouti M. Stéphanie Davis a rappelé que Djibouti est un pays de transit important pour les migrants qui viennent de la Corne de l’Afrique, plus particulièrement les migrants éthiopiens et qui souhaitent se rendre dans les pays du Golf.
« En 2021 l’OIM a recensé plus de 130000 migrants ayant transité par Djibouti. A cela s’ajoute a-t-elle précisé les personnes qui font partie de la population « flottante » et qui seraient au nombre de 150000. La Représentante de l’OIM a souligné que l’importance de la gouvernance de la migration de main-d’œuvre est mentionnée dans la stratégie nationale pour les migrations qui a été lancée en septembre 2021 sous le haut patronage du Premier ministre.»
« Cette stratégie évoque la nécessité de mettre des mesures concrètes afin d’améliorer la gouvernance des migrations de main-d’œuvre et de protéger les droits des travailleurs migrants.»
Djibril Abdi Ali