Le directeur général de l’Agence Nationale des Systèmes d’Information de l’Etat (ANSIE), Moustapha Mohamed Ismael, a présidé mercredi dernier au Sheraton hôtel l’atelier de réflexion sur le lancement de la plateforme nationale d’interopérabilité.

Etaient présents notamment les hauts cadres de l’administration publique, les représentants d’e-Governance Academy (eGA-Estonie) et les représentants du secteur privé du numérique afin de discuter sur la mise en œuvre du cadre d’interopérabilité comme élément important pour améliorer la performance de l’administration publique.

En effet, l’ANSIE s’est engagée dans un vaste programme de modernisation des services publics afin de les rendre plus efficaces, plus performants et surtout plus accessibles. Cet engagement de transparence renforce ainsi la dynamique d’une relation de confiance avec les usagers et d’une amélioration de la qualité des services publics offerts par le gouvernement de Djibouti.

Constituant un espace-temps privilégié, cet atelier a permis d’échanger et de réfléchir sur l’ensemble des perspectives et enjeux du cadre d’interopérabilité à Djibouti. Ainsi, cette journée de réflexion a contribué à l’atteinte des objectifs du projet modernisateur de nos administrations publiques en identifiant les organisations prioritaires comme structures adéquates pour la phase pilote de la plateforme nationale d’interopérabilité.

Dans ce contexte, l’ANSIE a présenté le modèle estonien X-ROAD à Djibouti qui est le noyau de la plateforme nationale d’interopérabilité permettant de créer des réseaux distribués extensibles avec un nombre illimité de systèmes pour l’automatisation des processus d’affaires avec les échanges de données fiables et sécurisés entre différents systèmes d’information.

Administré de manière centralisée par l’ANSIE, X-Road est un modèle international et hautement interopérable qui fournit un moyen normalisé et structuré pour intégrer diverses bases de données et leurs systèmes d’information en vue de fournir des services très sécurisés.

De ce fait, ce modèle X-ROAD à Djibouti intègre la solution nationale d’Infrastructure à Clé Publique (PKI) déployée par l’ANSIE pour sécuriser la plateforme nationale d’interopérabilité : authentification, autorisation multi-niveaux, système de haut niveau de traitement des journaux et un trafic de données chiffré avec horodatage. Ces mesures de sécurité complexe garantissent que tous les systèmes connectés à la plateforme d’interopérabilité soient identifiés, que l’accès aux services soit réglementé et une traçabilité du trafic des données.

Dans son discours le directeur général de l’ANSIE a affirmé que notre pays est résolument engagé dans l’introduction du numérique dans nos administrations publiques afin d’économiser du temps, de réduire les coûts, d’augmenter la transparence et d’améliorer tant la qualité des données que la prestation des services publics.

« Il ne s’agit aucunement de se lancer dans une course effrénée à l’innovation, mais de tirer profit du potentiel de cette révolution numérique et des opportunités qu’elle nous offre pour accompagner l’évolution de nos organisations et plus largement, la transformation de nos services. Il s’agit ici d’innovations de procédé : la technologie permet d’abaisser les coûts de production de services publics ou d’en améliorer la qualité sans en modifier la nature», a-t-il souligné.

Zouhour

Le point avec…Moustapha Mohamed Ismael 

Directeur général de l’ANSIE

« La cérémonie qui nous réunit ce matin s’inscrit dans la démarche de création d’un écosystème numérique interconnecté, communicant et de confiance à Djibouti. Au-delà de la dématérialisation, la numérisation fait évoluer l’administration vers une dimension de plateforme, sur laquelle les citoyens et les services publics interagissent.

L’efficacité d’une administration dématérialisée dépend en grande partie de son décloisonnement en favorisant l’interopérabilité et l’échange de données intra, voir extra de l’administration publique. Cela doit conduire à repenser la manière dont sont produit les services publics notamment, la capacité des différents systèmes d’information et des différentes bases de données à communiquer entre eux ; passer d’un mode de travail et de production en silo à un mode de travail en réseau, véritable caractéristique de l’Etat plateforme.

Cette communication passe par le développement d’un système standardisé dont les modalités peuvent varier, mais dont les objectifs principaux résident dans la bonne transmission de l’information, la sécurité, et l’adaptabilité au changement.

Dans cette perspective, l’ANSIE est assistée par l’institution estonienne, e-GovernanceAcademy. Certes le parcours de l’Estonie est celui d’un pays qui a pu immédiatement construire les infrastructures et les services les plus avancés, sans avoir à composer avec l’existant.

Mais c’est aussi et surtout le parcours d’un pays qui a misé sur l’administration électronique entant que progrès technique créateur de valeur, en interne et même à l’export. En exportant ses méthodes et ses services, l’Estonie les a rendus plus fiables, plus universels et plus résilients.

Dès lors, il importe, et c’est le rôle clé joué par l’ANSIE, grâce à votre collaboration, d’adapter ce modèle au contexte local, en poursuivant les efforts sur l’ouverture des données, leur possibilité d’appariement et leurs conditions d’accès tout en veillant à la protection des usagers « fournisseur » de données.

Le projet a pour objectif principal de mettre en place une plateforme d’interopérabilité gouvernementale pour les services en ligne basée sur le modèle estonien X-Road. Plus spécifiquement, il vise à assurer la préparation et le déploiement de l’interopérabilité gouvernementale, développer un cadre d’échange de données sécurisé tant sur le plan légal, organisationnel et technique ».