La salle de conférence du Kempinski palace de Djibouti a abrité hier un séminaire de formation deux jours sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme destiné aux cadres des ministères en charge des finances, du budget et de la justice, des officiers des forces de l’ordre et de sécurité et des cadres des banques de la place.

Organisé par la Banque centrale de Djibouti, en collaboration avec la Banque mondiale, cette rencontre a réuni le gouverneur de la BCD, Ahmed Osman Ali, une quarantaine de cadres supérieurs issus des banques de la place, des cadres des ministères concernés, des officiers des forces de l’ordre et de sécurité, et des experts de la banque mondiale.

Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la participation de la république de Djibouti à l’évaluation mutuelle du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. L’objectif de cette mission d’assistance technique est de rappeler les principes et les enjeux de l’évaluation mutuelle de la république de Djibouti qui sera prochainement menée par le Groupe d’Action Financière du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, plus connu sous l’acronyme GAFIMOAN.

« Pour le respect des normes internationales et pour préserver ainsi la réputation de la place financière de notre pays, il est capital de sécuriser nos institutions financières contre le blanchiment de l’argent sale et le financement du terrorisme. Pour cela, il s’avère nécessaire d’outiller nos cadres pour empêcher que des fonds provenant d’activités illicites s’insèrent dans notre circuit économique et que des terroristes puissent accéder à des sources de financement ». C’est dans ce sens que cet atelier a été organisé.

Dans une allocution prononcée à cette occasion, le gouverneur de la banque centrale de Djibouti, Ahmed Osman Ali, a rappelé que « Djibouti a une stratégie qui donne ses fruits jours après jours dans le domaine du développement du pays et qui correspond à la ligne tracée par le président de la république, Ismaïl Omar Guelleh, dans le cadre de la stratégie 2035. Nous évoluions favorablement dans tous les domaines et le secteur financier doit accompagner cette évolution importante par un renforcement de son dispositif et de ses outils. La place financière de Djibouti est un outil important pour le développement de Djibouti, elle doit donc correspondre à ce qui se fait de mieux sur les plans national et international ».

Le gouverneur de la BCD a poursuivi son discours en soulignant : « un défi majeur s’impose à nous, il s’agit de renforcer tous les dispositifs qui régissent la finance à Djibouti et les mettre en norme internationale ».

Pour sa part, le spécialiste financier Guillaume Mathey a indiqué que « l’évaluation mutuelle répond à une exigence internationale avec des normes et des standards internationaux, l’objectif de cet exercice est d’être en mesure de démontrer que d’une part le cadre légal, au niveau règlementaire et législatif, ainsi que les normes d’application sont conformes et répondent aux attentes du GAFI.  Le GAFI est un organisme international qui a édicté des recommandations qui ont été révisées en 2012 avec une partie technique et une partie mise en œuvre. Les autorités publiques et les autorités privées, financières et non financières, mettent en œuvre afin que la lutte contre le blanchiment des capitaux soit efficace. L’évaluation mutuelle d’un pays consiste à prendre une photo, la plus réaliste possible, et à identifier les zones de progrès ou les zones où il y a des éléments qu’il faut améliorer de manière à renforcer le dispositif et permettre au pays de rassurer la communauté internationale ». 

Mohamed Chakib