
Trois jours d’échanges et d’apprentissage, permettant à des journalistes, blogueurs, responsables de communication et étudiants Djiboutiens à acquérir les techniques de lutte contre la désinformation, se sont clôturés jeudi dernier, à l’institut français de Djibouti. L’initiative portée par l’Ambassade de France à Djibouti et l’Union de la presse francophone de Djibouti (UPF-Djibouti), visait à outiller le paysage médiatique djiboutien contre les FAKE NEWS.
À l’ère du numérique et des réseaux sociaux, les FAKE NEWS se propagent à une vitesse alarmante, menaçant non seulement l’intégrité de l’information mais aussi la stabilité des sociétés. Pour combattre ce fléau mondial, l’ambassade de France à Djibouti en collaboration avec l’Union de la presse francophone de Djibouti (UPF-Djibouti), a réuni pendant trois jours, dans une salle à l’Institut français, des journalistes, des blogueurs, des représentants des services de communications et des étudiants de l’Université de Djibouti en vue de les initier aux techniques du fact-checking et à l’analyse critique des informations.
Le contexte de cette initiative était clair : il s’agit de permettre aux acteurs de la communication et notamment aux jeunes universitaires djiboutiens de « démêler le vrai du faux ».
A l’issue de trois jours d’échanges et de partages d’expériences, les travaux de cet atelier se sont achevés jeudi dernier, dans une ambiance chargée d’espoir, contre ce fléau qui n’épargne aucun pays du monde.
« La désinformation n’est pas une simple nuisance médiatique. Elle est un véritable fléau capable de fragiliser les démocraties et de diviser les communautés », a affirmé Flora Oger, attachée de presse et communication à l’Ambassade de France.
Avec une approche à la fois pédagogique et pratique, le chercheur tunisien et expert en menaces numériques, Makrem Dhifalli a, au cours de ces trois jours, partagé avec les djiboutiens, tous les outils nécessaires leurs permettant d’identifier les FAKE NEWS et d’évaluer la crédibilité des sources d’information.
« Le défi principal consiste à développer une vigilance permanente et une pensée critique. Ce n’est qu’en multipliant les vérifications et en utilisant des outils fiables que nous pourrons démêler le vrai du faux », a-t-il expliqué, avant de rappeler que la lutte contre les FAKE NEWS n’est pas uniquement l’affaire des journalistes mais une responsabilité collective.
Pour donner du concret à cet apprentissage, les organisateurs ont introduit un dépliant intitulé “Guide du Détective de l’Information”. Un outil qui propose des étapes clés pour analyser et vérifier les informations. Du questionnement des sources à la vérification des preuves en passant par le recoupement des faits, celui-ci exhorte à utiliser des plateformes reconnues de fact-checking, telles que Les Décodeurs du Monde, AFP Factuel et CheckNews de Libération.
Pour les participants, cette formation a été une véritable prise de conscience. Amina Abdi Ahmed, étudiante en communication à l’Université de Djibouti, le confirme.
« Au cours de ces trois jours, j’ai appris à identifier les signes de désinformation, à recouper les faits et à utiliser des outils fiables pour vérifier les informations, avant de les publier dans les réseaux » nous a-t-elle confié.
Du côté de Flora Oger, attachée de presse et communication à l’Ambassade de France, l’objectif est clair : « Ces trois jours n’étaient qu’un point de départ. Nous espérons que les participants deviennent des pionniers du fact-checking et des ambassadeurs de l’information crédible à Djibouti. »
Dans un monde où les réseaux sociaux amplifient la propagation de contenus fallacieux, cette initiative s’inscrit comme un jalon essentiel pour renforcer la résilience de la société djiboutienne face aux fake news.
Consciente de l’importance que donnent les acteurs djiboutiens du secteur, Flora Oger a salué l’engagement des participants. « Ces trois jours ne sont qu’un début. Nous espérons que les bénéficiaires continueront à développer leurs compétences, deviendront des fact-checkers confirmés et joueront un rôle actif dans la diffusion d’une information de qualité » a-t-elle déclaré à l’issue de la formation.
RACHID BAYLEH
Ils ont dit…
Makrem Dhifalli
Expert en menaces numériques chargé de la formation
« Pour moi, cette expérience a permis de créer un véritable espace d’échanges d’expériences, d’analyses et d’idées »

« Cette formation, organisée sur trois jours, avait pour objectif principal d’aider les journalistes à comprendre en profondeur le phénomène de la désinformation et à acquérir les compétences nécessaires pour y faire face efficacement. Nous avons abordé plusieurs aspects essentiels : comment interagir avec les informations, les analyser de manière critique, et gérer le flux constant d’informations pour protéger d’abord les journalistes à éviter de tomber dans les pièges de la désinformation. Nous leur avons fourni des outils pratiques, des méthodologies de travail éprouvées, et des exercices d’application concrets pour renforcer leurs compétences. Pour moi, cette expérience a été enrichissante, car elle a permis de créer un véritable espace d’échanges d’expériences, d’analyses et d’idées. Ensemble, nous avons réfléchi à des solutions pour aider les journalistes ambitieux à construire un écosystème d’information solide à Djibouti. »
Flora Oger
Attachée de presse et communication à l’Ambassade de France
« En tant qu’Ambassade de France, nous avons identifié l’urgence de cette problématique »

« Je suis extrêmement satisfaite de cette formation de trois jours, organisée en partenariat avec l’Union de Presse Francophone à l’Institut français de Djibouti. Elle a permis d’apporter une première approche structurée pour démystifier la désinformation. Ce sujet est crucial, car les fake news ont des répercussions graves sur de nombreux domaines, qu’il s’agisse de politique, d’économie ou de relations internationales. L’objectif principal était de sensibiliser et de fournir des outils concrets aux journalistes, mais aussi à d’autres acteurs de l’information, pour combattre ce fléau. En tant qu’Ambassade de France, nous avons identifié l’urgence de cette problématique. Les réseaux sociaux amplifient la diffusion de fausses informations. Des photos décontextualisées ou des rumeurs infondées circulent librement. Former les journalistes était donc une priorité, mais nous avons voulu aller plus loin en intégrant des blogueurs, des influenceurs et des étudiants, tous en première ligne face aux fake news. En formant cette nouvelle génération, nous espérons voir émerger des vocations de fact-checkers capables de contribuer activement à la transparence et à la qualité de l’information. Il est essentiel de semer la graine de la vérification des faits et de la pensée critique. Je suis fière d’avoir contribué à cette initiative.»
Amina Abdi Ahmed
Étudiante à l’université de Djibouti, participant à la formation
« J’ai découvert à quel point les fausses informations peuvent influencer nos perceptions »

« Participer à l’atelier de formation de trois jours sur la lutte contre les FAKE NEWS a été une expérience marquante et profondément enrichissante. En tant qu’étudiante à l’Université de Djibouti, j’ai découvert à quel point les fausses informations peuvent influencer nos perceptions, notre société, et nos décisions. Les séances pratiques, combinées aux échanges interactifs avec les formateurs et les autres participants, m’ont donné une meilleure compréhension des mécanismes complexes qui favorisent la propagation des fake news. Et je me rends compte aujourd’hui que nous avons tous un rôle à jouer dans la lutte contre ce phénomène, notamment en sensibilisant nos entourages et en faisant attention avant de partager une information. Je tiens à exprimer ma profonde gratitude aux organisateurs et aux formateurs pour leur professionnalisme, leur pédagogie, et leur dévouement à nous transmettre ces savoirs précieux. »
Propos recueillis par RB