A l’Institut Français de Djibouti, L’association TAALO SAAN a organisé dans la journée du lundi 1er juillet 2024, un évènement de sensibilisation et d’action contre les mutilations génitales féminines (MGF) sous le thème de « Vers une société inclusive ». Partout dans le monde les violences basées sur le genre sont présentes que vous soyez riches ou pauvres, dans un pays développé ou sous-développé, la violence est une question d’éducation. Un phénomène que connaît même Djibouti, un État pourtant régi par des lois.

Taalo Saan est une association locale qui œuvre à la lutte contre les violences basées sur le genre et plus particulièrement sur l’excision atroce de jeunes filles. Cette jeune association s’engage à défendre la dignité et l’intégrité de chaque fille et de chaque femme, à alerter les populations concernées en collaborant avec divers partenaires pour créer un avenir sans violence.

Cette manifestation a réuni à l’Institut Français plus de 150 personnes composées des agences onusiennes et autres organismes internationaux, de divers acteurs engagés dans la lutte contre cette pratique néfaste, y compris des jeunes, des membres de la société civile, et des partenaires locaux.

Dans son allocution, la présidente de l’association TAALO SAAN Mme Zahra Ali Cheik souligne : « Aucun texte religieux ne justifie en l’occurrence ce désastre et l’engagement des hommes et des garçons est un pilier essentiel dans la lutte contre les mutilations génitales féminines qui sont une violation des droits humains. L’association TAALO SAAN continue de travailler sans relâche pour éduquer les communautés sur cette pratique néfaste. En effet, le taux de prévalence en vigueur dans les différentes régions de la République de Djibouti reste préoccupant. Je crois fermement qu’il est possible de mettre fin à cette pratique et de construire un monde meilleur. Enfin, la présidente de l’association a tenu a remercié les différents sponsors qui ont rendu possible la réussite de cette journée grâce à leur générosité ».

Les mutilations génitales féminines consistent à couper ou à enlever les organes génitaux externes d’une femme. C’est une source de violences néfastes originaire de pratiques ancestrales et traditionnelles où beaucoup de nos jeunes femmes en meurent chaque année, elle est surtout plus fréquente en en milieu rural. Cependant, lors de cet événement,  un film de sensibilisation et une présentation sur les MGF ont été diffusés à la salle médiatique de l’IFD, un moment fort qui a démontré la profonde compréhension du sujet et l’implication des jeunes dans cette lutte. Leur engagement civique actif est une source d’inspiration et un véritable moteur de changement.

Puis, la cérémonie se clôture par un  panel composé de différentes associations telles que l’Union Nationale des Femmes Djiboutiennes, l’Association des femmes de Tadjourah et l’Association des Jeunes pour le Développement de Yoboki a échangé sur leurs expériences et leur engagement pour mettre fin à cette pratique néfaste auprès de leurs communautés respectives.

Divers témoignages de jeunes filles de l’association ont été présentés, rejoints par les garçons de l’association qui ont tenu à exprimer à travers des mots forts leur engagement.

Enfin comme à l’accoutumé, les jeunes ont présenté des différentes danses qu’ils ont longuement préparé en répétition.

TAALO SAAN tient à féliciter les jeunes de l’association pour leur engagement exceptionnel et louable.

Saleh Ibrahim Rayaleh