La détermination, le sacrifice et le temps consacré à ces enfants à besoins spéciaux fait la réussite de cette école de bienfaisance. Ces enfants ont besoin d’un espace adéquat et confortable pour évoluer et l’Association SOUNA AL HAYA comble pour le moins du monde ce vide, une initiative modeste mais sérieuse.. Par ailleurs, il est important de garder à l’esprit que l’inclusion sociale d’une personne handicapé tout comme la gestion des établissements de soins mis à leur disposition relève de la compétence de l’Etat. La lutte et la protection de ces enfants font continuellement partie des programmes du gouvernement, des associations et des Organisations non gouvernementales (ONG).
Chaque jour, des gens se lancent dans l’aventure associative pour promouvoir et défendre une cause qui leur tient tant à cœur et les mettent en pratique. C’est le cas de Mme Samira, avec sa bienveillance habituelle qui prend en charge de nombreux enfants à besoins particuliers dans son association SOUNA AL HAYA dont elle est directrice et formatrice. Le centre composé de quatre locaux répond aux besoins des enfants gravement handicapés et de ceux qui ne peuvent pas suivre une scolarité normale. Les cours consacrés au développement des capacités offrent une formation en physiothérapie sur quatre ans et demi.
Aujourd’hui dans le monde, 65 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire ne sont pas scolarisés et près de la moitié d’entre eux sont handicapés. En outre, même s’ils commencent l’école, ces derniers ont bien moins de chance d’achever leur scolarité que d’autres enfants. Et, selon certaines estimations de l’Unicef, moins de 5% des enfants porteurs d’handicap obtiennent un diplôme. Nous vivons certes dans un monde où 3% des adultes handicapés savent lire et écrire.
L’association Souna Al Haya est une institution éducative, caritative et communautaire qui milite en faveur de l’égalité des chances pour jeunes défavorisés et en déficience mentale dans les quartiers populaires, et plus particulièrement à la Cité Hodan dans la commune de Balbala.
Créée en 2009, l’association est un projet d’autofinancement qui s’est élargie et comprend aujourd’hui 3 sites dont une pour les tout-petits à besoins spéciaux, la seconde école est destinée pour l’apprentissage des grands à besoins particuliers, et le troisième site qui se situe à Djibouti-ville est une école inclusive ou étudient des enfants normaux et à besoins spécifiques.
A l’école Souna Al Haya, la séance de cours démarre très lentement avec une ambiance bon enfant. Pour Mme Samira : « Le but de l’association est d’intervenir pour redessiner un sourire sur les visages tristes des enfants mentalement retardés, des enfants qui n’ont pas trouvé leur place au sein des établissements publics, etc».
Selon une étude menée par l’Unicef pour le compte de l’Education nationale montre que plus de 20 000 enfants et adolescents à besoins spéciaux n’ont pas accès à l’éducation en raison de multiples barrières constituant un frein à leur insertion sociale, cela étant dû en grande partie aux parents qui préfèrent garder à la maison leurs enfants handicapés.
L’association Souna Al Haya vise à assurer l’insertion de ces enfants désavantagés dans une société ou le handicap est vécu comme une honte, et aider les parents à résoudre une partie du problème sanitaire, mental et psychologique de leurs enfants malades..etc. .
Selon cette parente : « Lorsque j’ai amené mes enfants ici, l’association nous a ouvert grande ses portes et j’ai senti à ce moment un espoir. C’est une institution qui porte réellement un message d’espérance car on leur enseigne la lecture, l’écriture et les chiffres et lettres et les grands disposent d’un atelier d’encadrement pour apprendre la couture et la cuisine».
Quant au financement du projet de son école pour Enfants À Besoins Spécifiques (EBS), Mme Samira dit : « En 2021, l’Ambassade de France nous a énormément aidé dans la formation des enseignants pour avoir accès à des soutiens techniques et pédagogiques adaptés à notre situation, et en 2022 nous bénéficions d’un fonds de l’Union Européenne pour soutenir la mobilité des personnes en situation de handicap quel soit mental, physique, sensoriel ou autre, et dès lors nous comptons entrer en partenariat avec le Ministère de la Famille et de l’Enfant à l’UNFD ».
Au total, trois spécialistes, un thérapeute et trois éducatrices dont Mme Samira aident sans relâche ces EABS.
L’inclusion du Handicap
Depuis la rentrée scolaire 2019/2020, au Centre des enfants spéciaux de l’Etat, le système éducatif djiboutien développe dans le cadre de son programme « Education pour Tous» et pour une action d’immersion dans l’ école inclusive, une intégration scolaire des enfants atteints de déficience (mentale, autisme, trisomie) le MENFOP en collaboration avec le Secrétariat d’Etat Chargé des Affaires Sociales organise chaque année des formations pour des instructeurs afin qu’ils puissent s’adapter aux besoins d’un enfant à besoin spécial et détecter les enfants capables d’aller dans une école inclusive. En outre, environ 100 enseignants entendants ont appris la langue des signes et plus de 50 autres personnes ont trouvé un emploi d’assistant éducatif ou d’interprète en langue des signes.
A Djibouti, de nombreux enfants à besoins spéciaux demeurent exclus de l’éducation, et leur prise en charge est jugée onéreuse et vitale par des ONG et associations telle que Souna Al Haya, tout comme le gouvernement qui se mobilise pour relever le défi que pose l’éducation de ces enfants.
Saleh Ibrahim Rayaleh