Dans un pays en pleine mutation économique et technologique, les premiers pas de certaines actions d’intérêt national peuvent paraître anodines malgré leur vitalité et passer sous silence. Donnant même l’impression de mourir dans l’œuf ou de ne pas faire long feu. Pourtant, la noblesse de leurs missions assure leur survie et leur permet d’évoluer contre vents et marées en gardant en ligne de mire des objectifs bien définis. Avec pour seules munitions : l’intérêt national et un civisme hors du commun. Les actions de l’Anefip appartiennent à cette catégorie initialisée pour avancer lentement mais sûrement.  Et que de chemins parcourus par ce projet de formation et d’insertion professionnelle, depuis ses premiers soubresauts à ce jour ! Poussé par une solide conviction et une volonté de fer, tous les obstacles furent franchis petit à petit et le projet de formation rémunérée devînt ainsi une pure réalité. Un projet initié non seulement pour voler au secours des jeunes demandeurs d’emploi mais, également armé pour lutter efficacement contre cette profonde gangrène qu’est le chômage. Sans perdre son temps à rechercher des bailleurs de fonds étrangers ou des moyens financiers inaccessibles et sans afficher la moindre folie des grandeurs, l’Agence réussit sa première édition avec brio.

Cette cérémonie d’ouverture organisée par l’Anefip,  présidée par le secrétaire général du ministère du travail chargé de la réforme de l’administration, M. Abdallah Ali Mohamed, a ouvert ses travaux lundi dernier à l’INAP. Une cérémonie  qui vient de  marquer, pour la deuxième fois de son histoire, le lancement d’un programme de formation professionnelle destiné aux jeunes diplômés demandeurs d’emploi. Et, c’est grâce à une abnégation sans commune mesure que l”Anefip a commencé à dispenser  dès aujourd’hui, les cours de sa première journée de formation professionnelle.

Et quelle formation ! 

Hébergée par l’Inap, ce stage sera étalée sur une période de 6 mois et se déroulera dans les locaux de l’Institut durant la phase théorique de la formation. Cette phase permettra de prodiguer aux nouveaux stagiaires l’apprentissage et l’appui qui sont indispensables pour assurer une meilleure insertion  en milieu professionnel.

Financée par le PNUD, cette formation a pour objectif ultime d’améliorer la compétence afin de favoriser l’intégration socio-économique des jeunes, d’impliquer efficacement les entreprises du secteur privé et d’intensifier les actions qui peuvent aider le pays à réduire son taux de chômage.  En effet chaque année, de nombreux jeunes djiboutiens et djiboutiennes, fraîchement diplômés, gonflent le volume des demandeurs d’emploi. Des jeunes qui ont vraiment du mal à accéder à un marché du travail devenu au fil des ans, un véritable parcours du combattant.

Fort d’une première expérience qui fut couronnée de succès, l’Anefip réitère son action en faveur des jeunes pour leur offrir une formation rémunérée permettant de se familiariser avec le milieu professionnel et développant les compétences nécessaires qui seront très utiles pour convaincre de futurs employeurs. Car, au-delà de l’enseignement théorique qui sera dispensé par l’Anefip, cette expérience enrichissante offrira en plus, un stage pratique au sein des entreprises partenaires de cette session de formation. Des entreprises dont nous saluons l’initiative. Leurs noms seront à jamais gravés, en caractère d’or, dans les anales de l’insertion professionnelle et de la lutte contre le chômage. Cet exemple ne restera pas sans précédent !

Les jeunes stagiaires qui ont eu la chance d’intégrer ce programme de formation semblent déjà impatients d’entamer les premiers jalons de cette voie illuminée par une lueur pleine d’espoir. Ils restent plus que jamais, motivés et affichent une volonté de fer. Leurs yeux pétillent de bonheur et leur regard réjouissant est trahi de temps à autre par le jaillissement d’un filet de larme.

En ce troisième millénaire dominé par la révolution numérique et la robotisation à outrance pour quintupler la qualité du service et les performances, les responsables du développement économique n’ont pas la tâche facile. Ils sont ballotés, voir déchirés,  entre la volonté de modernisation des infrastructures et des équipements de tous les secteurs d’activité ; et celle de créer des opportunités de travail capable de lutter efficacement contre le chômage et d’offrir la meilleur insertion professionnelle qui soit. Ils restent donc, en permanence, entre le marteau et l’enclume. On peut dire même qu’ils ont du pain sur la planche.

Pourtant, les efforts de développement économique engagés par le gouvernement, sous l’impulsion d’un Président de la République visionnaire, ne sont pas négligeables. En deux décennies à peine, d’importants projets générateurs d’emplois ont vu le jour dans le pays. D’autres, plus importants encore, sont en phase de réalisation. Le complexe industriel de Damerjog, qui n’est plus un rêve, offrira à lui seul, plus 30 000 emplois aux demandeurs d’emploi djiboutiens.

Des qualifications de plus en plus spécialisées seront nécessaires pour briguer encore davantage de postes. D’où, l’intérêt d’assurer des formations professionnelles adaptées pour suivre l’élan de développement qui ne cesse de s’accentuer dans notre pays.

Cette initiative de formation et d’insertion professionnelle, pensée et étudiée par l’Anefip, mérite d’être encouragée pour quelle soit soutenue. Car, à n’en pas douter, elle déclenche l’amorce d’une nouvelle dynamique dans le développement socio-économique de la République de Djibouti et consolide la confiance pour des lendemains meilleurs. Loin d’être morose, l’avenir de la jeunesse reste donc radieux.

A.A.-MAHÉ

L’analyse d’un spécialiste : le Directeur Général de l’ANEFIP

En République de Djibouti, la formation de la jeunesse et la création d’emplois ont toujours été au cœur des préoccupations de nos dirigeants et le vecteur central de tous les programmes de développement économique du pays. Le Ministère du Travail chargé de la Réforme de l’Administration ayant, parmi ses innombrables missions, celle d’exécuter, à travers l’Anefip, la politique gouvernementale destinée à l’emploi, à la formation et à l’insertion professionnelle.

Grâce à l’Université de Djibouti et aux établissements d’enseignement technique, des milliers de jeunes diplômés affluent chaque année sur le marché du travail. C’est la raison pour laquelle, le gouvernement a mis en place les outils nécessaires pour encourager l’investissement et offrir les facilités indispensables favorisant le développement d’un secteur privé dynamique et garantissant une meilleure promotion en faveur des entreprises et de leur création. Car, nous savons tous, que seul un secteur privé important et fort pourra créer le volume d’emplois escompté et satisfaire la demande. Un secteur privé soucieux de la problématique du chômage et capable de participer efficacement à la réduction de son taux. Un secteur privé concerné, responsable et en mesure de soulager un secteur public qui reste pour l’instant, le principal employeur.

Dans un pays en pleine transformation, qui possède de précieux atouts et qui offre d’innombrables opportunités aux investisseurs, la formation professionnelle s’avère incontournable. Non seulement pour améliorer les compétences; mais aussi, pour assurer une excellente compétitivité. La compétence étant l’arme absolue pour lutter contre le chômage. Et comme dit l’adage prisé par les économistes, faute de compétence point de croissance. Parallèlement, plus nous rendrons notre système de formation professionnelle performant et adapté à nos ambitions ; mieux, nous instaurerons les conditions nécessaires pour une meilleure insertion.

Ce programme de formation que l’Anefip vient de lancer répond donc à ce double impératif qu’est le renforcement des capacités et l’apprentissage en milieu professionnel. Cette méthode a la particularité d’offrir une meilleure chance aux demandeurs d’emploi et de permettra aux entreprises d’avoir à leur disposition les qualifications recherchées. L’objectif majeur étant de rehausser les connaissances pour améliorer les compétences.

Et ce, dans l’intérêt du pays, de nos concitoyens et de nos entreprises.