Dans le cadre du Projet d’Appui à la Société Civile (PASOC) financé par l’Union Européenne, l’Association Nationale des Collectivités Locales de Djibouti (ANCLD) en partenariat avec l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) a organisé à l’Institut National de l’Administration Publique (INAP) un atelier de deux jours, visant à outiller les acteurs de la société civile et les agents des collectivités locales dans le domaine du plaidoyer et de la communication.
La cérémonie inaugurale de cet atelier, qui s’est tenue le mardi 1er octobre dernier, a réuni dans la salle de conférence de l’INAP, le Président du comité de pilotage, Charmarke Hassan Allaleh, le vice-président de l’ANCLD, Mohamed Houmed Ismail qui est également le président du conseil régional d’Obock, la première adjointe du maire de Djibouti, Fatouma Mohamed Kamil, l’assistant technique international dépêché par l’AIMF auprès de l’ANCLD, Flavien Sassé, des représentants des organisations de la société civile et des agents territoriaux des différentes régions et communes du pays, à savoir Obock, Tadjourah, Dikhil, Arta, Ali Sabieh, ainsi que des communes de Boulaos, Balbala, et Ras-Dika.
Cette formation de deux jours sur le «Plaidoyer et dialogue avec les autres Médias et communication » est désormais vitale dans un environnement de plus en plus complexe, où les interactions entre les différentes parties prenantes – société civile, autorités locales, institutions publiques et secteur privé – se multiplient.
Lors de son discours d’ouverture, M. Charmake Hassan Allaleh, Président du comité de pilotage, a souligné l’importance de cette formation. Il a insisté sur la nécessité pour les acteurs locaux de renforcer leur capacité à dialoguer et à sensibiliser les décideurs, dans le but de faire avancer des causes essentielles pour le développement des communautés. « Le plaidoyer est aujourd’hui une compétence incontournable pour influencer les politiques publiques, mobiliser des ressources, et garantir un impact durable », a-t-il déclaré avec conviction.
Il est apparu clairement que la maîtrise de l’art du plaidoyer et du dialogue est un levier essentiel pour les acteurs locaux, qui doivent être en mesure de structurer leurs arguments, de créer des alliances et de sensibiliser les autorités. Cette capacité d’influence est cruciale pour assurer la réalisation des projets locaux, qu’il s’agisse de développement économique, d’accès aux services essentiels, ou encore de promotion des droits humains.
L’autre volet fondamental de cette formation porte sur les médias et la communication. Dispensé par des journalistes chevronnés, en l’occurrence M. Kenedid Ibrahim Houssein directeur de la publication par intérim du quotidien ‘‘La Nation’’ et son collègue Abdourahman Mohamed Abdourahman chef de service Magazine et grand reportage à la RTD cette session de formation de haut niveau a été l’occasion pour les quelques 50 participant de maîtriser les outils de communications pour accroître la visibilité des actions entreprises. M. Flavien Sassé, Assistant Technique International de l’AIMF, a rappelé l’importance pour les organisations locales de maîtriser ces outils : « Nous devons apprendre à communiquer efficacement non seulement via les canaux traditionnels, mais aussi à travers les plateformes numériques, qui permettent de toucher un public plus large et plus diversifié. »
La formation met donc l’accent sur l’utilisation des médias sociaux, des sites web et des stratégies de marketing digital, sans négliger pour autant les médias traditionnels. Il s’agit d’apprendre à structurer des messages clairs et percutants pour capter l’attention des médias et des décideurs, tout en assurant la cohérence des actions sur le terrain.
Le projet « participation de la société civile à la gouvernance et au développement local à Djibouti » s’inscrit dans une dynamique ambitieuse visant à renforcer les capacités des acteurs locaux. Financée par l’Union européenne, cette initiative offre aux associations locales, telles que l’ADAR et les neuf autres organisations subventionnées, un cadre permettant d’améliorer leur impact et leur efficacité.
Pour M. Sassé, cette formation marque une étape cruciale dans la mise en œuvre de ce projet, qui vise à améliorer la gouvernance participative. « Le plaidoyer et la communication sont les deux piliers sur lesquels reposent la mobilisation des parties prenantes et la réalisation des projets de développement. Cette formation leur fournira les outils nécessaires pour agir de manière plus efficace et obtenir des résultats concrets », a-t-il affirmé.
L’un des objectifs majeurs de cette session est également de favoriser le partage d’expériences entre les participants. En effet, les défis rencontrés par les acteurs de la société civile et les agents territoriaux dans les régions rurales de Djibouti diffèrent souvent de ceux des zones urbaines. Cette diversité de contextes enrichit les échanges, permettant à chacun de s’inspirer des meilleures pratiques mises en œuvre ailleurs.
Cet atelier de deux jours a permis aux participants de relever les défis auxquels ils sont confrontés, avec une meilleure compréhension des outils de plaidoyer et une maîtrise accrue des techniques de communication. Ils contribueront ainsi à rendre la gouvernance plus inclusive et à renforcer le développement local de manière durable.
Avec des compétences renforcées en plaidoyer et en communication, les acteurs locaux seront désormais mieux outillés pour promouvoir des politiques publiques plus inclusives et mieux adaptées aux besoins des populations. Ce renforcement des capacités ne profite pas seulement aux organisations formées, mais à l’ensemble des communautés qu’elles servent, jetant ainsi les bases d’un développement local plus harmonieux et participatif.
Rappelons que dans le cadre du PASOC, l’ANCLD avait organisé une formation de trois jours sur les “Règles et Procédures de Gestion des Subventions de l’Union Européenne” et une autre de trois jours également sur la “Gestion participative des marchés pour le développement communautaire” à des sessions de formation à Tadjourah en juillet et septembre passé, puis à Arta le 24 septembre dernier, une formation de trois jours sur la “Gestion participative des marchés pour le développement communautaire”.
Cette série de formation augure de perspectives prometteuses pour la société civile djiboutienne et pour les collectivités territoriales.
RACHID BAYLEH