En marge de sa participation à la 1ère exposition économique et commerciale sino-africaine, qui s’est tenue du 27 au 28 Juin 2019, à Changsha, en Chine, le président de l’Autorité des Ports et des Zones Franches de Djibouti (APZFD),  Aboubaker Omar Hadi, a prononcé un discours dans lequel il a mis l’accent sur le potentiel du continent africain, en termes de ressources et de capital humain.

« Le continent africain possède 90% du dépôt mondial de cobalt, la moitié de l’or, 60% de terre arable mondiale, 70% du Cacao mondial, 60% du café mondial, 40 % du Platinum mondial et 30% de l’uranium mondial », a-t-il indiqué. Selon le FMI, l’Afrique devrait avoir un taux de croissance économique globale de 3,8% en 2019, ce qui est supérieur à la moyenne mondiale de 3,7%. Aussi, le continent compte 10 des 20 économies les plus dynamiques du monde cette année.

Mais avec tout ce potentiel en réserve, l’Afrique reste pourtant pauvre. Le taux de pauvreté moyen pour l’Afrique subsaharienne est d’environ 41% et sur les 28 pays les plus pauvres du monde, 27 se trouvent en Afrique subsaharienne, avec un taux de pauvreté supérieur à 30%.

« La croissance n’a malheureusement pas été suffisante pour embarquer le maximum de personnes, simplement parce qu’elle n’a pas été inclusive », a souligné M. Hadi.

Selon le président de l’APZFD, la dépendance à l’égard des exportations de produits de base et l’échange commercial limité entre les pays africains, sont deux défis majeurs.

« Au total, le commerce africain ne représente que 2,5% du commerce mondial et 16% de la population mondiale. Les échanges sur le continent africain ne représentent que 17% du total, contre 69% en Europe, 59% en Asie et 35% en Amérique du Nord », a-t-il martelé avec insistance.

M. Hadi a expliqué que l’un des obstacles rencontrés dans le commerce est principalement le manque d’infrastructures.

« Avec un déficit estimé à 107,5 milliards de dollars par an. Selon la Banque mondiale, la réduction de l’écart de qualité et de qualité des infrastructures en Afrique pourrait augmenter le PIB par habitant de 2,6% par an », a-t-il affirmé.

Dans son discours, le président de l’APZFD a mis aussi en exergue l’importance des infrastructures de notre pays, en particulier la nouvelle zone franche internationale de Djibouti (DIFTZ) et l’expérience de Djibouti dans ce domaine, en tant que « Terre de rencontres et d’échanges ».Rappelons que la DIFTZ a été inaugurée il y a presque un an, par le Président de la République, M. Ismaïl Omar Guelleh, et en présence de 5 Chefs d’Etat et de gouvernement.

Au cours des dernières années, notre pays a lancé un plan audacieux de développement des infrastructures afin d’établir un réseau croissant de liaisons de transport à la pointe de la technologie, reliant la région de l’Afrique de l’Est.

« La DIFTZ, soutenue par le programme d’expansion des infrastructures du pays de 15 milliards de Dollars, DIFTZ est une porte d’entrée permettant aux entreprises d’accéder aux économies dynamiques de l’Afrique de l’Est»,  a précisé le président de l’APZFD, tout en ajoutant « qu’elle est le moteur de la coopération et de l’intégration régionales et renforce nos partenariats internationaux ».

Sachant qu’aujourd’hui, la DIFTZ abrite déjà plus de 50 entreprises, venues des pays tels que l’Allemagne, la Turquie, la Chine, la Jordanie, etc…, et travaillant dans divers secteurs économiques, notamment la logistique, l’énergie solaire et l’assemblage de voitures.

A noter par ailleurs que la DITZ sera bientôt connectée au chemin de fer électrique entre l’Éthiopie et Djibouti, ce qui permettra aux entreprises d’accéder à l’Ethiopie, l’une des économies croissantes les plus rapides de l’Afrique. Cette ligne relie également la zone franche à nos ports, offrant aux entreprises un accès direct à certaines des routes commerciales maritimes les plus fréquentées au monde.

De surcroît, M. Hadi a mis l’accent sur l’importance de la DIFTZ, qui a facilité et consolidé les relations de partenariat entre les pays de la région, en prenant comme exemple la relation Djibouto-Rwandaise.

« Le pays frère du Rwanda est actionnaire de la zone franche. Cette relation fonctionne dans les deux sens. Dans le cadre de ces partenariats, nous collaborons également avec la Zone économique spéciale de Kigali afin de développer des infrastructures et des usines au Rwanda », a-t-il déclaré en substance.

« La zone est bien sûr, le symbole de notre relation gagnant-gagnant avec des partenaires internationaux tels que la Chine. Grâce à ces partenariats, la DIFTZ continue de stimuler la croissance domestique », a ajouté, M. Hadi.

Rappelons au passage que seule la phase pilote de la DIFTZ devra augmenter le PIB de Djibouti de 11% et environ 350 000 emplois seront créés au cours des dix prochaines années.

Pour Djibouti, le développement de la DIFTZ n’est que l’un des jalons de notre long et ambitieux voyage pour remodeler le paysage de notre pays.

La région de l’Afrique de l’Est est l’une des plus dynamiques de l’Afrique subsaharienne. En 2018, le PIB réel de l’Afrique de l’Est a augmenté de 5,7%, soit le taux de croissance le plus élevé des régions africaines.

“Cependant, alors que la demande dans la région ne cesse d’accroître, Djibouti continue de s’adapter afin de répondre à ces demandes”, a dit. M. Hadi

Dans ce sens, le président de l’APZFD a informé son auditoire que, parallèlement à la DIFTZ, Djibouti développe également la zone industrielle à Damerjog. « Cela créera des opportunités d’investissement complémentaires pour ceux qui investissent également dans la zone franche », a-t-il poursuivi, tout en ajoutant que « le nouveau projet comprendra une réparation de navires, des Docks secs et un port Multipurpose ».

En effet, « Djibouti Damerjog Industriel Development » (DDID), permettra à notre pays d’élargir, non seulement son offre portuaire actuelle, mais aussi sa diversification économique. Elle abritera les entreprises d’industrie lourde tels que, l’énergie, la pétrochimie, le forgeage de matériaux et les matériaux maritimes et de construction.

M. Hadi a rappelé que le développement des zones franches est une condition sine qua non pour l’intégration et la croissance régionales. Grâce au développement des zones franches, nous pouvons tirer profit des avantages du commerce, stimuler la compétitivité de notre communauté d’Affaires et créer une valeur réelle pour les gens », a suggéré le président de l’APZFD.

« Alors que l’Afrique entre dans un nouveau chapitre de développement économique, Djibouti est prête à jouer le rôle de porte d’entrée vers une économie africaine intégrée et nous espérons pouvoir continuer à renforcer nos partenariats fructueux », a conclu M. Hadi.

IAD