J’ai voulu aborder cette semaine le paludisme puisque cette maladie commence à émerger dans le paysage sanitaire. On commence à dépister les premiers cas. Il faudra surveiller cette pathologie très dangereuse dans un contexte de pandémie du covid-19.
Le paludisme est une maladie parasitaire potentiellement mortelle due à plusieurs espèces de parasites qui appartiennent toutes au genre Plasmodium. Les différentes espèces sont le P. falciparum, le P. vivax, le P. ovale et le P. malariae.
A Djibouti, toutes ces espèces existent sauf l’espèce malariae. Le Plasmodium falciparum est de loin la forme la plus mortelle surtout pour les sujets à risque comme les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes etc.. Le plasmodium vivax est lui responsable de rechute de la maladie sur le long terme.
Les parasites sont transmis à l’homme directement par une piqure d’un moustique, l’Anophèle femelle, infecté. Il existe 400 espèces de moustiques anophèles. Mais, 30 espèces de ces Anophèles transmettent seulement le paludisme. L’anophèle femelle assure le développement de ses œufs dans des petites flaques d’eau disséminés un peu partout.
Le paludisme est responsable de millions de malades et de décès par an dans le monde, particulièrement en Afrique et en Asie.
Les symptômes de la maladie ne sont pas spécifiques et ressemblent à ceux d’autres maladies infectieuses. Il existe plusieurs formes cliniques mais l’accès palustre est la forme la plus fréquente. Il débute quelques jours après l’infestation par une fièvre très élevée (plus de 38 degré), des frissons, des maux de tête, des courbatures, des nausées ou des vomissements, une altération de l’état général. Sans traitement, on assiste à des cycles de fièvres, tremblements et transpiration intense. Ces cycles correspondent à la multiplication des parasites qui font éclater les globules rouges et qui entrainent la fièvre et par la suite l’anémie.
Si le paludisme n’est pas rapidement traité, l’issue est souvent fatale. Les complications du paludisme sont nombreuses. Nous allons juste aborder le neuropaludisme ou l’accès pernicieux qui survient lorsque les globules rouges infectés obstruent les vaisseaux du cerveau. Le patient présente une altération de la conscience, des convulsions, un trouble du tonus. C’est la forme la plus grave et la plus redouté des médecins.
Le diagnostic du paludisme est assez aisé. Il est d’abord clinique puis la confirmation se fait sur la recherche des trophozoides lors de la lecture d’un frottis sanguin. Le test rapide du paludisme a montré ses limites du faite des faux négatifs.
Le traitement du paludisme est aussi aisé à condition d’avoir les médicaments appropriés. Le Ministère de a santé a dans le passé assuré la disponibilité et l’accessibilité des tests de diagnostics et des cures thérapeutiques (Artésunate).
Toutefois, l’hospitalisation est conseillée si le paludisme se complique de troubles digestif (vomissement) ou neurologique (altération de la conscience) ou toute survenue chez les nourrissons ou les femmes enceintes.
La prévention du paludisme passe par des moyens physiques (port des vêtements longs amples de couleur clair, moustiquaire imprégnés), médicamenteuse surtout chez le groupe vulnérable (enfants et femme enceinte) et par la lutte vectorielle.
Toujours dans le volet de la prévention, la recherche s’active. Des nouveaux médicaments, contre la résistance des parasites aux antipaludéens et contre les formes récidivantes du paludisme, sont actuellement à l’étude.
Egalement, des chercheurs ont réalisé une modification génétique du moustique Anophèle pour la rendre plus résistante aux plasmodiums. Il reste maintenant à évaluer comment un moustique OGM va se comporter dans l’environnement une fois lâchée dans la nature.