La pandémie de Covid-19 progresse de façon exponentielle à Djibouti. Elle a atteint les régions sanitaires. Cependant, nous n’avons pas encore atteint le pic de l’épidémie. Cette situation n’est pas singulière pour notre pays puisque la pandémie a touché plus de 2 millions et demi de personnes à travers le monde.

Le ministère de la santé a testé plus de 10000 personnes et confirmé la positivité d’environ 1000 patients au moment où je mets en ligne mes écrits puisque cette pandémie est très dynamique.

Il y a lieu ici de féliciter tous les acteurs impliqués dans ce dépistage. Djibouti fait partie des rares nations qui ont dépisté autant de personnes. C’est parce que nous testons beaucoup de personnes que nous avons autant de tests positifs. Nous testons plus que l’Ethiopie et la Somalie. De plus, je vois mal comment l’Ethiopie ou la Somalie ont un taux de positivité au Covid-19 très faible compte-tenu du pouvoir de contagiosité de ce virus et de la promiscuité des populations des grandes villes de ces pays.

Face à cette pandémie, les autorités de notre pays n’ont pas lésiné sur les moyens. Dans l’Histoire récente de ce pays, peu de catastrophe a mobilisé autant de moyen financier, humain, matériel et fait intervenir en moins d’un mois à quatre reprises le chef de l’Etat en personne.

Face à cette pandémie et face à autant de solidarité de la majorité de la nation djiboutienne, une petite franche de la population a décidé de penser, de tweeter et de marcher à contre-sens. Cette insouciance, cette irresponsabilité, voire cet incivisme, mettent en danger les personnels de santé qui sont en première ligne et les personnes fragiles.

Parmi les personnes testées positives, 80% sont des sujets contacts. Cela veut dire que si le confinement était correctement respecté, le bilan ne serait pas aussi lourd.Face à cette recrudescence de cas contact à Djibouti et d’une possible réactivation du virus chez les personnes déclarées guéries dans certains pays comme la Corée du sud ou la Chine, la voie du salut passe par le civisme.

Le civisme aborde trois valeurs essentielles de la citoyenneté. Il s’agit du respect et de la tolérance envers les citoyens, qui constituent le socle de la vie en communauté. La deuxième valeur consiste  aux respects des lois et des règles en vigueur, mais aussi à avoir conscience de ses devoirs envers la société. Ici l’intérêt général l’emporte sur les intérêts particuliers. Enfin, civisme rime avec solidarité. Une société est composée d’hommes et de femmes qui ont un projet commun et donc la solidarité est la base de cette entente.

A la lumière de la définition du civisme, est citoyen ou fait preuve de civisme toute personne qui :

• participe à cet élan de solidarité et de générosité face à cette pandémie ;

• reste chez lui en dehors de toute recherche de soins ou d’approvisionnement en nourriture ;

• respecte les mesures de distanciation sociale et toutes les règles de prévention édictées par les autorités ;

• s’isole ou évite de contaminer ses proches et ses concitoyens s’il se sent atteint de l’infection au Covid-19.

A cet stade de l’épidémie, nous ne pouvons plus faire l’économie de toutes les bonnes volontés de toutes les femmes et de tous les hommes de ce pays. Nous avons besoin de tout le monde.