La période fraiche est de retour à Djibouti. Nous avons eu deux jours de pluie qui ont laissé ça et là des petites flaques d’eau qui sont potentiellement les lieux de ponte et de maturation des larves de mouches et des moustiques. Fort heureusement, la pluviométrie a été faible et surtout les institutions de l’Etat ont vite réagit pour résorber l’excès d’eau et  ont ouvert tous les égouts.

Cette brusque baisse de température couplé à une forte humidité ont fait ressurgir certaines maladies respiratoires comme la bronchiolite, la bronchite ou les éternelles rhino-pharyngites chez les enfants. Les médecins sont également confrontés aux maladies diarrhéiques, à la grippe, au paludisme etc.. Concernant la diarrhée, nous avons souvent à faire à une gastro-entérite c’est-à-dire à l’émission par un nourrisson ou un enfant des selles liquides et trop fréquentes associées ou non à des vomissements, des nausées, de la fièvre.

La principale cause de la gastro-entérite est l’origine infectieuse. Le diagnostic est aisé mais la confirmation se fait par l’analyse macroscopique et microscopique des selles. La hantise des médecins est le risque de la déshydratation.

Concernant la grippe ou le paludisme voire le chikungunya qui n’est pas encore là, les symptômes sont similaires à quelques exceptions près. Les patients présentent souvent une fièvre plus ou moins élevée, des frissons, des céphalées, des courbatures généralisés, parfois des nausées, vomissements.

L’origine de l’infection peut être suspectée par l’interrogatoire mais confirmée par le bilan sanguin. Le traitement doit être rapidement mis en route. Pour le paludisme, le test de confirmation par le test rapide (TDR) donne souvent de «faux négatifs » et donc retarde la mise en route du traitement. Il faudra donc privilégier le frottis sanguin sur lame pour recherche le parasite. Egalement, j’exaurte la population à utiliser massivement les moustiquaires imprégnées et à lutter contre les flaques d’eau. En clair, la population doit être plus responsable et respecter l’hygiène collective.

Durant cette période fraiche, dès qu’une personne présente une fièvre, des douleurs musculaires, des maux de tête voire des vomissements le praticien doit impérativement éliminer un accès palustre. Cela fait 23 ans que j’exerce dans notre pays et je peux affirmer maintenant que l’épidémiologie des maladies infectieuses a beaucoup changé à Djibouti. Ce n’est que depuis 3 ou 4 saisons que le paludisme s’est imposé à nous.

Pour faire face à cette maladie mortelle tous les professionnelles de santé doivent à nouveau se mobiliser.

Docteur Ahmed Robleh Abdillahi