(Première partie)
La malnutrition est un ensemble de maladies qui résultent d’une carence, d’un excès ou d’un déséquilibre entre l’apport énergétique et nutritionnel et les besoins d’une personne. La malnutrition est un sujet tellement important que je vais essayer de le traiter en deux parties. Elle touche surtout les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les femmes allaitantes. La malnutrition concerne les pays en voie de développement. Elle cause chaque année des millions de décès et des millions de cas de maladies. Elle est la conséquence de toutes les maladies des enfants de moins de 5 ans.
A Djibouti, la malnutrition est la première maladie des enfants. Selon les dernières données, la malnutrition touche environ 18% des enfants de moins de 5 ans. Au delà de 10%, l’OMS considère qu’un pays est en urgence humanitaire.
Face à ce que les agences des nations unies ont appelé l’urgence silencieuse, l’assemblée des Nations Unies a adopté en avril 2016 une résolution dans laquelle elle proclame 2016 – 2025 la « décennie d’action des Nations Unies pour la Nutrition ». Cette décision vise à générer des engagements politiques entraînant des mesures concrètes visant à lutter contre toutes les formes de malnutrition. L’objectif est de garantir un accès universel à une alimentation plus saine et plus durable afin d’éradiquer toutes les formes de malnutrition dans le monde. A Djibouti, un programme national de nutrition existe au sein du ministère de la santé. Je l’avais créé en 2006 et je l’ai dirigé durant 10 ans. Le gouvernement djiboutien a beaucoup investi dans la lutte contre la malnutrition et des nombreuses actions sont actuellement menées en collaboration avec les agences onusiennes et la Banque Mondiale.
Pendant longtemps, la malnutrition concernait un déficit en nutriments plutôt qu’un excès. On entend par déficit nutritionnel l’émaciation, le retard de croissance, l’insuffisance pondérale et enfin le déficit en micronutriments.
L’émaciation concerne un faible rapport de poids par rapport à la taille. L’insuffisance pondérale concerne un faible rapport du poids par rapport à l’âge.
Le retard de croissance explique un faible rapport de la taille par rapport à l’âge. Enfin, le déficit en micronutriments constitue un manque en vitamines et en minéraux essentiels.
Par opposition, un excès en énergie va entrainer un surpoids, une obésité. Il existe également certaines maladies comme la maladie cœliaque, le diabète, le cancer, les cardiopathies qui engendrent la malnutrition. Pour fonctionner correctement, l’organisme humain a besoin d’énergie (calories) mais aussi de plus de 40 nutriments. Il s’agit essentiellement de glucides, protéines, graisses, sels minéraux, d’eau, de vitamines, etc.
Ces besoins sont essentiellement couverts par les aliments. Les besoins en nutriments d’une personne dépendent de son âge, son sexe, de son activité physique et de son état de santé.
La malnutrition touche essentiellement les enfants, les femmes enceintes et allaitantes puisqu’ils sont à une étape de leur vie ou les besoins en calories et en nutriments sont très élevés. Mais, également leur état sanitaire demande une vigilance particulière.
Une mention spéciale est dédiée aux 1000 premiers jours d’un enfant. Entre le début de la grossesse où le fœtus commence à interagir avec son environnement et celui où l’enfant prononce ses premières phrases, une partie considérable de son développement est en jeu.
Cette période de 1000 premiers jours est comprise entre le 4e mois de grossesse et les deux ans de l’enfant. Elle se caractérise par un rythme de croissance très important.
Le bébé grandit de deux centimètres par mois, la taille de son cerveau est multipliée par cinq et les connexions neuronales s’y établissent à la fréquence de deux cent mille par minute.