La période fraiche est de retour à Djibouti avec son lot de maladies et d’affections. La diarrhée fait partie de cette liste surtout celle des nourrissons et des enfants. Elle côtoie la grippe ou le rhume.

La définition de la diarrhée est bien précise. Il ne s’agit nullement de quelques selles molles mais plutôt de l’émission de selles trop nombreuses (dépassant cinq selles par jour) et trop abondantes. Selon sa durée, elle est considérée comme aiguë lorsqu’elle dure moins de 14 jours (définition de l’Organisation mondiale de la santé), persistante entre 14 et 28 jours et chronique au-delà.

Le diagnostic de la diarrhée est aisé et se fait par l’interrogatoire. En pratique, la démarche diagnostique repose sur l’analyse de la diarrhée (la couleur, la consistance, la quantité), l’évaluation de sa sévérité et le contexte dans lequel elle survient. Cette première étape, purement clinique, va permettre une première approche du mécanisme de survenue et de la sévérité de la diarrhée. L’interrogatoire précise également l’alimentation du nourrisson, son lait artificiel, les signes associés (vomissement, fièvre, douleur abdominale etc..), les signes d’une complication qui est essentiellement la déshydratation.

Dans une seconde étape, on va s’intéresser à la cause de la diarrhée. Pour cela, on s’aider des examens complémentaires comme la numération formule sanguine, l’examen direct au microscope d’un échantillon de selle, l’examen cyto-bactériologique des selles.

L’étiologie la plus fréquente ici est la cause infectieuse. Les germes en cause sont : les bactéries (Salmonelle, Shigelle, Escherichia coli etc..), les virus (Rotavirus, Adénovirus), parasites (Giardia lamblia, Entamoeba histolytica) et les champignons.

La contamination du tube digestif est, soit directe donc féco-orale (par manuportage) à partir de selles (animales ou humaines) qui constituent le réservoir habituel de germes pathogènes, soit indirecte par l’ingestion des aliments et/ou d’eau contenant des micro-organismes (ou leur toxine). Parfois, les mouches constituent un facteur de contamination de l’alimentation considéré comme secondaire. L’homme contaminé ne va toutefois pas systématiquement présenter des diarrhées. L’expression clinique va dépendre en pratique de deux facteurs : de l’agressivité du germe en cause et de la défense de l’organisme notamment l’état général du patient, de sa flore intestinale, de l’acidité gastrique, de la motricité intestinale, du système lymphoïde etc..

Enfin, le traitement de la diarrhée est une étape cruciale surtout pour les nourrissons et les enfants. La prise en charge doit être holistique. Mais, elle cible dans un premier temps les complications et surtout le traitement d’une éventuelle déshydratation. Puis, viendra le temps de prendre en charge les causes de la diarrhée.

Le traitement d’une simple diarrhée relève d’une réhydratation orale. La perfusion de soluté de réhydratation est la prise en charge idéale d’une déshydratation.

La prévention de la diarrhée est essentielle. Elle permet d’éliminer l’agent causal. Notre réflexion va surtout porter sur l’hygiène individuelle et collective, le respect de l’allaitement maternel et de la diversification alimentaire et enfin la vaccination des enfants.