A  l’instar des autres régions du pays et du reste  du monde musulman, les Assajogs ont célébré dimanche dernier la fête de l’Aïd-el-fidr dans une moindre joie et de retrouvailles  familiales restreintes ou moins conviviales.    Cette fête religieuse qui marque la fin du mois béni de ramadan ne ressemblait point du tout à celles vécues auparavant.

Et ce, pour cause,  la pandémie de coronavirus dont les chiffres de sa propagation dans le pays inquiètent tout le monde. Tôt le matin,  aux sons du « Takbir : ALLAHOU AKBAR, ALLAAHOU AKBAR, ALLAHOU AKBAR …. », officiels, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes se sont tous dirigés vers le grand stade de la ville. L’endroit habituel qui accueille les prières des jours de l’Aïd aménagé dans le strict respect de la distanciation physique de 1 mètre conseillée en ce temps  de virus mortel de coronavirus par les spécialistes de la santé publique.

Des fidèles portant tous des masques chirurgicales ou cache-bouches, autre geste de barrière pour échapper à la contraction du COVID 19. Sur place, à la fin de la prière, les nombreux fidèles  ont priés et réclamé  ensemble des invocations de bénédictions à l’adresse de la divinité afin d’éviter au pays les éventuelles conséquences  fâcheuses de ce virus qui malmène actuellement   le monde entier. Notons la participation, du ministre de la santé, Mohamed Warsama Dirieh, originaire de la région, du préfet de la région, Moussa Aden Méraneh, du président du conseil régional, Omar Ahmed Waïs, des représentants de la région dans l’hémicycle national, des élus locaux, les responsables des différents corps en uniforme, des chefs coutumiers, des oulémas considérés et des nombreux autres anonymes à ce rassemblement qui annonce le début de la fête de l’Aïd-Fitr. A l’issue de la prière, le préfet a reçu dans sa résidence les officiels : le membre du gouvernement, les députés de l’Assemblée Nationale, les élus régionaux, les chefs de l’Armée, des forces de police et des gendarmes dans un moment de convivialité autour du célèbre plat matinal des fêtes de l’Aïd : le « Ambabour ». Un repas composé de  galettes jaunies et grillés à prendre avec du lait caillé.                  

Après, un mois de privation, les assajogs ont pris ce premier petit déjeuner dans une ambiance de retrouvailles et d’allégresse à peine palpables sous fond d’inquiétude de la crise sanitaire mondiale  due à ce virus.

Et pour cause, pas d’accolades de salutations ou de rapprochement physique des uns et des autres. 

Certains d’entre eux ont pris volontairement des clichés de souvenir avec les officiels sur le perron de la résidence du préfet. Des photos qui se sont retrouvées sur les réseaux sociaux. Pendant ce temps, dans la ville, les premiers groupes d’enfants commençaient leur tournée familiale.  Au milieu de la matinée, les assajogs de tous les âges se sont retrouvés au centre-ville. Là, à cœur joie, les enfants ont profité de jouer avec des balançoires, des structures de glissade en plastique et autres jeux enfantins proposés. Quant aux adultes, cette fête, s’était prolongée jusque tard dans la soirée dans l’ambiance de séance de khat.

En raison des effets joyeux de cette fête religieuse ou par inadvertance, il est difficile pour la majorité de la population de respecter, sur les endroits de rassemblements populaires inévitables, les gestes de barrières recommandées en permanence par les professionnelles de la santé à travers les ondes de diffusion des médias nationaux. Puisque rare sont les porteurs de masque  en dehors des lieux exemptes des contrôles policières.                                               

Ali Ladieh