La salle de réunion de l’hôtel de la Palmeraie d’Ali-Sabieh a abrité durant deux jours, mercredi et jeudi derniers, un atelier d’élaboration d’un plan d’action prioritaire de mobilisation des ressources financières propres à la région.

La cérémonie de lancement de celui-ci a vu la participation du préfet de la région, Abdoul-Malik Mohamed Banoïta, le président du conseil régional, Charmake Hassan Allaleh, des membres d’Expertise France et d’une consultante internationale du Cabinet d’étude  Aïcha Assaïatou, du cabinet d’étude ACL Consulting.

Outre les responsables régionaux et les personnes citées, des nombreux individus ont pris à cet atelier de réflexions et  de propositions des pistes  de contributions financières comme des élus locaux, des agents de la préfecture, des représentants des directions nationales concernés par la mobilisation des ressources financières, du Trésorier payeur régional, du chef du Centre des Impôts, des représentants des délégués de quartiers, des chefs coutumiers, des représentants de l’administration locale, des partenaires institutionnels, ONG, projets et programmes, des opérateurs économiques locaux (associations patronales, organisations de commerçants, de transporteurs, sociétés privées,  des représentants de banques ou autres institutions installées dans la région,  de la société civile locale (leaders de groupements de femmes, d’associations de jeunes, d’organisations socioprofessionnelles, GIE, Associations de développement

Au cours de son lancement, le président de l’instance régionale de la décentralisation, Charmake Hassan Allaleh s’est exprimé en ces termes : «La stratégie « Djibouti 2035 » place la décentralisation au cœur de son approche pour relever les défis de développement humain et de réduction des inégalités territoriales. Les régions jouent un rôle central dans cette transformation nationale. Cet atelier vise à renforcer les compétences des acteurs régionaux en matière de finances et de mobilisation des ressources. Nous partagerons le diagnostic financier de notre région et identifierons les possibilités d’amélioration des recettes propres. Un plan d’action prioritaire, adapté à nos réalités locales, sera élaboré.

Il est crucial de définir des stratégies de communication et de sensibilisation pour accompagner ce processus, et de proposer des cadres de concertation inter-acteurs pour garantir la transparence, l’efficacité et la durabilité de nos actions.

Pour sa part, le préfet Abdoul-Malik Mohamed Banoïta a souligné que l’état  a mis en place les conseils régionaux non seulement pour rapprocher aux services déconcentrés des divers ministères aux habitants mais pour répondre également aux défis de développements  qui émanent de leurs  doléances.

Des désirs de développement auprès de l’ensemble des habitants de la région et inscrits dans le Plan de Développement Régional plus connu sous son sigle : PDR.

Les conseils régionaux ont bénéficié le transfert de compétences en matière de fiscalité notamment la mise à leur disposition de la récolte des fonds et taxes de patentes auprès des maisons commerciales.

Sans oublier que  l’Union Européenne  a octroyé une enveloppe financière importante aux conseils régionaux dans le cadre du programme appelé Appui à la Décentralisation et aux Initiatives Locales plus connu son acronyme ADIL.

Malgré ce programme et le transfert des fonds de la fiscalité relatif aux patentes et autres taxes par le ministère du budget, les ressources financières à leur disposition pour répondre effacement aux doléances des habitants demeurent insuffisantes. D’où l’objet de cet atelier sensé mobilisé plus de moyens financiers propres à la région.

A cet effet, les participants avec l’appui des experts en matière de fiscalité ont longuement discuté sur les domaines susceptibles de dégager des fonds conséquents pour renflouer les caisses du conseil régional.

Pour rappel face aux défis importants en matière de développement humain, de protection sociale et de réduction des inégalités territoriales, le gouvernement de Djibouti a élaboré une stratégie de moyen et long terme « Djibouti 2035 » dont un des outils clefs est la décentralisation. Il ambitionne de renforcer le processus de décentralisation et de faire des régions des acteurs clefs du développement national. En effet les régions qui disposent de potentialités importantes et variées peuvent jouer un rôle important dans la mise en œuvre de ces stratégies.

Aussi, l’État a donc reconnu la décentralisation et la gouvernance locale comme des instruments efficaces pour mieux appréhender les défis territoriaux et apporter des réponses adéquates en matière d’emploi, d’inclusion des femmes et d’adaptation au changement climatique.

C’est dans ce contexte que l’Union européenne, à travers son financement au Programme d’Appui à la Décentralisation et aux Initiatives Locales (ADIL) en République de Djibouti mis en œuvre par Expertise France, vient s’inscrire pour accompagner la stratégie du gouvernement.

Le Projet a ainsi comme ambition d’appuyer la réforme de la décentralisation et d’accompagner les régions afin qu’elles deviennent de véritables acteurs de développement du pays. Son objectif général est de favoriser le développement local inclusif dans les régions de l’intérieur et renforcer le système local de gouvernance, en exploitant les fortes potentialités de revenus disponibles au sein des conseils régionaux.

Le but de l’intervention est d’accompagner les conseils régionaux dans l’évaluation de leur potentiel fiscal et l’amélioration de son exploitation en vue d’un meilleur recouvrement et d’une gestion plus efficace de ses ressources propres à travers :

Un diagnostic financier basé sur l’état des lieux des finances des régions ciblées, l’élaboration d’un plan d’action de mobilisation des ressources propres, l’assistance technique à la mise en œuvre et à l’évaluation des opérations de recensement. La mise en place de dispositifs de gestion et de suivi du recouvrement des recettes et la mise en place d’une démarche de capitalisation et l’organisation d’un atelier de partage de l’expérience.

Le cabinet ACL Consulting, en développant une approche globale à travers l’élaboration de plans d’action de mobilisation des ressources propres, mettra en œuvre dans les régions de Djibouti une gamme d’activités dans le but notamment de renforcer les capacités des différents acteurs impliqués dans la mobilisation des ressources financières et de fournir une assistance soutenue et rapprochée pour une meilleure maîtrise du potentiel de recettes et une optimisation du recouvrement.

Les activités ont ainsi démarré depuis Avril 2024 avec l’établissement d’un diagnostic financier au niveau de chaque région qui sera suivi de l’organisation d’ateliers pour la maîtrise et la mobilisation des ressources financières et l’élaboration d’un plan d’action prioritaire.

Les objectifs spécifiques des ateliers sont notamment les suivants : il s’agit de renforcer les capacités des acteurs régionaux en matière de finances et de mobilisation des ressources propres (élus, services déconcentrés, agents territoriaux, acteurs économiques, représentants de la société civile, leaders d’opinion…)

De restituer et partager les résultats du diagnostic financier établi préalablement, d’mener les élus, responsables administratifs et financiers des régions, services déconcentrés et les différents acteurs à identifier les possibilités d’amélioration des recettes propres, en vue de l’élaboration d’un plan d’action prioritaire de mobilisation des ressources.

D’Apprécier la nature et le format des opérations de communication et de sensibilisation nécessaires pour accompagner le processus  et de proposer la mise en place de cadres de concertation et de collaboration inter-acteurs pour accompagner les opérations de recensement et de recouvrement de la matière imposable…

Les résultats attendus des ateliers sont les suivants  que les acteurs des régions auront procédé à une bonne évaluation de leur potentiel fiscal et auront élaboré un plan d’action prioritaire de mobilisation des ressources propres  et un programme indicatif pour sa mise en œuvre.

Les actions futures retenues et planifiés seront intégrées le cas échéant dans le cadre de l’exécution des budgets à venir et la proposition d’un plan de suivi et d’évaluation et la mise en place des équipes de mise en œuvre des plans d’action, des stratégies et activités à mettre en œuvre dans les phases suivantes.

A Ali-Sabieh, cet atelier a constitué ainsi un cadre d’échanges sur la mobilisation des ressources financières de la région.

Ali Ladieh