Le Fonds de garantie partielle des crédits de Djibouti (FGPCD), a organisé hier, au palace Kempinski une réunion d’information et de signature de la convention de partenariat avec les principales institutions financières de la place, à savoir la BCI-MR, la CAC Bank, la BOA-MR, la IIB Bank, l’Exim Bank, et le FDED avec comme objectif le démarrage de ses activités dans le courant ce mois.

Cette réunion était présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, chargé de l’Industrie, Ilyas Moussa Dawaleh, en présence du gouverneur de la Banque centrale de Djibouti,  Ahmed Osman Ali, de la présidente et du vice-président du Conseil d’administration du FGPCD, en l’occurrence Choukri Abdillahi et Ali Silay, du directeur général du FGPCD, Aouad Ahmed Aouad Mouti, et du président du comité technique du FGPCD, Abdourahman Hassan Ali.

Etaient aussi conviés à cette réunion, la directrice générale du centre de leadership et de l’Entreprenariat (CLE), Oubah Malow, le président du club des jeunes entrepreneurs, Mohamed Guirreh Galab, et le directeur général de la CPEC,  Mohamed Houmed-Gaba.

Après les salutations d’usage, le ministre de l’Economie et des Finances, chargé de l’Industrie, le gouverneur de la Banque centrale de Djibouti, et la présidente du conseil d’administration du FGPCD ont fait des interventions. Plusieurs leçons majeures sont à tirer de ces interventions.

Les raisons d’être et la portée des actions du FGPCD. Il a été rappelé que cette institution financière spécialisée, qui est dotée de la personnalité morale et de l’autonomie de gestion, a été créée en mars 2016 à l’initiative du Président de la République afin de répondre à la problématique d’accès aux financements bancaires que rencontrent les PME/PMI.

Cet outil puissant avec des retombées importantes est un levier stratégique du gouvernement qui doit permettre la concrétisation de divers projets et programmes présentant des conditions satisfaisantes de viabilité et d’équilibre financier, en conformité avec les priorités sectorielles définies par le gouvernement.

D’autres de ses missions et non de moindres sont de faciliter la préparation, l’exécution et le suivi de ces projets et en étroite collaboration avec les organismes publics ou privés chargés d’assister les promoteurs et bénéficiaires de financement, de répondre aux requêtes des PME/PMI, en incitant les prêteurs à leur proposer des produits financiers adaptés et diversifiés, sous forme de crédits à court et moyen terme et de crédit bail.

Les conditions d’accès à la garantie du FGPCD sont simples. En effet, toutes les petites et moyennes entreprises ou industries formelles et quelques soient leurs secteurs d’activités peuvent bénéficier de la garantie du FGPCD.

Les types de projets éligibles sont les projets individuels issus des clients de la micro finance concernant les crédits de 2 à 3 millions de FDJ, les projets de très petites entreprises concernant les crédits de 3 à 10 millions de FDJ, les projets de petites et moyennes entreprises avec des crédits de 10 à 30 millions de FDJ.

Les caractéristiques des crédits garantis sont tout type de financement à court terme sous forme de prêt, tout type de prêts à moyen terme d’une durée maximum de 7 ans destinés à financer des actifs, le besoin en fonds de roulement en matière de création, et l’accroissement du besoin en fonds de roulement découlant des investissements en matière de développement.

Le montant maximum des concours éligibles est fixé à 30 Millions Francs Djibouti, par entreprise ou groupe d’entreprises.

Les concours supérieurs à 10 Millions Francs Djibouti sont réservés à des entreprises existantes, présentant un profil financier sain et un montant de suretés approprié.

Les quotités garanties proposées sont :

· 50% de garantie sur les crédits d’équipement accordés à des entreprises de plus de 3 ans ;

· 60 % de garantie accordée sur crédits aux nouvelles entreprises créées depuis moins de 3 ans ;

· 60 % de garantie accordée aux crédits d’équipement dont la durée est de 24 mois et plus.

Le processus de traitement de dossier. Passons maintenant au  processus de traitement de dossier. La demande de financement est déposée auprès d’une banque de la place. La banque étudie le dossier. Une fois l’accord de la banque obtenu, celle-ci transmet le dossier au FGPCD. Lequel effectuera une contre analyse du dossier ; Une fois l’accord de la FGPCD obtenu, la garantie est octroyée à la banque. Et enfin, la  mise en place du crédit vient couronner ce processus.

Ce que le FGPCD va apporter à l’économie nationale. Chaque Franc Djibouti de ressource injecté dans la garantie génèrera des retombés de 1.5 Francs Djibouti sur un cycle économique. Le FGPCD va contribuer à l’accroissement de la croissance économique grâce à l’accès des PME/PMI aux financements bancaires, à la création d’emploi et de valeur ajoutée.

A travers cette initiative, le ministre de l’Economie et des Finances, chargé de l’Industrie, a mis en exergue les efforts entrepris par les autorités nationales et tournés vers l’amélioration du climat des affaires. La mise en œuvre d’importantes réformes aussi qui visent à faciliter l’accès des entreprises aux sources de financements.

Quant au directeur général du FGPCD, Aouad Ahmed Aouad, il   a rappelé que la signature des conventions ne concernait pas toutes les banques. En effet, bien que présentes les banques islamiques n’ont pas signé de convention avec le FGPCD.

La raison est que l’approche de la finance islamique est différente et demande une expertise approfondie de la charia.

Pour ce faire le FGPCD a sollicité le soutien de la Banque islamique de développement (BID) pour l’aider à mettre en place une structure islamique au sein du FGPCD. En ce sens, une délégation de la banque islamique est attendue fin décembre 2019 pour la mise en place d’un plan d’action programmé pour le 1er trimestre 2020.

M. Aouad Ahmed Aouad a souligné que le FGPCD doit donner espoir, trouver des solutions et inciter les PME/PMI à investir et aller de l’avant.

De son côté,  le ministre Ilyas Moussa Dawaleh a encouragé les institutions financières à participer plus activement au développement d’un secteur privé performant et compétitif.

Il a mentionné la nécessité de poursuivre les réformes du secteur bancaire et financier notamment en matière de gouvernance d’entreprises et d’accélérer la mise en place d’un système moderne de paiement.

Le ministre a conclu cette réunion de travail en indiquant que le FGPCD est un instrument puissant de l’Etat qui doit apporter des réponses concrètes et ainsi donner vie à quelques centaines de projets. Il a aussi rappelé l’importance d’un dialogue inclusif entre les acteurs du marché, les acteurs financiers et les autorités publiques.

HM