
Au pied du Moussa Ali, l’Association des Femmes de Tadjourah (AFT) insuffle un nouvel élan à son combat pour l’émancipation féminine. En remettant aux villageoises du matériel pour lancer des activités génératrices de revenus, elle transforme un simple geste en une promesse d’avenir : faire de l’autonomisation économique des femmes la clé d’un développement local durable.

Connue pour son combat contre les mutilations génitales féminines (MGF) et son engagement constant pour l’émancipation, l’Association des Femmes de Tadjourah (AFT) a toujours œuvré pour l’autonomisation des femmes. Aujourd’hui, à Bouya, au pied du Moussa Ali, elle donne une nouvelle dimension à cette mission en agissant sur le terrain économique. En remettant du matériel destiné aux activités génératrices de revenus (AGR), l’AFT ouvre la voie à une autonomisation durable, où solidarité et développement local se conjuguent.
Dans la fraîcheur matinale de Bouya, un rassemblement particulier a marqué la vie du village. L’Association des Femmes de Tadjourah (AFT), sous l’impulsion de sa présidente, Mme Hasna Hassan Ali, a remis aux femmes de la localité du matériel de première nécessité : des pailles et des colorants. Ce geste, simple en apparence, portait en réalité une portée immense : il offrait de nouvelles possibilités pour développer des activités génératrices de revenus (AGR) et renforcer l’autonomie économique des femmes.
Plus qu’une remise matérielle, l’acte traduisait une volonté ferme : donner aux femmes les moyens de valoriser leurs compétences et de transformer leur créativité en revenus. Chaque botte de paille et chaque sachet de colorant n’étaient pas de simples objets, mais des leviers concrets pour bâtir un quotidien plus digne et contribuer au bien-être familial.
Ainsi, cette action illustre la nouvelle orientation de l’AFT, qui, après avoir mené des luttes sociales et sanitaires cruciales, s’investit désormais également dans le domaine économique. Il ne s’agit pas seulement de combattre les pratiques nuisibles, mais aussi d’accompagner les femmes dans la construction d’un avenir plus sûr, plus indépendant et plus durable.
L’importance de ce geste se mesure à l’échelle locale. À Bouya, les opportunités restent rares et l’accès aux ressources limité. Dans ce contexte, les AGR deviennent une véritable bouée d’espoir. Elles permettent non seulement de générer un revenu, mais aussi de renforcer la place des femmes dans la société, en leur donnant la possibilité de participer activement à l’économie familiale et communautaire.
Au-delà de la remise de matériel, l’AFT agit comme un soutien social et un catalyseur d’initiatives. Elle encourage les femmes à organiser leur travail, à diversifier leurs productions et à envisager leur rôle économique avec confiance. Ce geste symbolise aussi une reconnaissance : celle du rôle essentiel des femmes en tant que mères, éducatrices et actrices du développement.
Le choix de Bouya témoigne d’une volonté de proximité. En intervenant dans un village souvent oublié, l’AFT rappelle que chaque geste compte, que chaque soutien peut transformer la vie d’une communauté. La symbolique est forte : au pied du Moussa Ali, sommet emblématique, s’élève aussi la détermination des femmes à gravir leur propre chemin vers l’autonomie.
Cette initiative met en lumière une vérité simple mais puissante : l’émancipation ne se décrète pas, elle se construit pas à pas, grâce à des actions adaptées, concrètes et proches des réalités locales. À Bouya, ce matin-là, c’est une promesse de dignité et de perspectives nouvelles qui a pris forme.
En conclusion, l’action menée par l’Association des Femmes de Tadjourah s’inscrit dans une dynamique durable : transformer les vulnérabilités en opportunités, valoriser les compétences locales et donner aux femmes les moyens de bâtir leur avenir. À travers ce geste, l’AFT démontre une fois de plus que la solidarité, lorsqu’elle s’enracine dans les réalités d’un territoire, peut devenir un moteur de changement profond et durable.
Ali Salfa