Le ministre de l’environnement et du développement durable, Mohamed Abdoulkader Moussa Helem, entouré de l’ambassadeur de Djibouti auprès du Royaume d’Arabie Saoudite, Dia-addin Saïd Bamakhramah, de son conseiller technique principal, Aden Hassan Elmi, et du consul de Djibouti à Djeddah, Ali Moussa Miad, a représenté la République de Djibouti, lors des travaux de la 9ème conférence des ministres de l’environnement des pays islamiques qui s’est tenue du 17 au 19 octobre dernier à Djeddah en Arabie Saoudite.

Placée sous le thème « vers une transformation verte dans le monde Islamique », cette conférence organisée par l’Organisation du Monde Islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture (ICESCO) avait pour objectif de renforcer la coopération entre les nations islamiques afin qu’ils puissent faire face aux effets dévastateurs liés au changement climatique.

Au cours de la cérémonie inaugurale, le Ministre Saoudien de l’Environnement, de l’Eau et du Changement Climatique, l’ingénieur Abdul Rahman bin Abdul Mohsen Al-Fadhli également président de cette 9ème Conférence des Ministres de l’Environnement du Monde Islamique, a souligné que son pays, attache la plus haute importance à la préservation de l’environnement, à travers la création d’un fonds et de cinq centres environnementaux spécialisés couvrant tous les domaines environnementaux.

Il a en outre mis l’accent sur l’importance de l’engagement des pays du monde islamique en faveur d’un travail commun et d’une coopération permettant de préserver l’environnement avant d’appeler les participants à échangerleurs expériences en vue d’adopter des solutions modernes et des pratiques visant à assurer la pérennité des générations futures.

Le directeur général de l’ICESCO, le Dr Salem bin Mohammed Al-Malik, qui l’a suivi, a dans son discours prononcé au cours de cette cérémonie, évoqué l’importance que son institution accorde aux questions environnementales pour trouver des solutions aux dilemmes environnementaux. Pour le ministre djiboutien de l’environnement et du développement durable, M. Mohamed Abdoulkader Moussa, cette 9ème Session de cette conférence représente une opportunité pour se pencher  vers la transformation et une économie verte dans le monde Islamique qui est une nécessité urgente a-t-il dit « pour réduire les risques de chocs liés au changement climatique et à ses conséquences dans nos pays. Il permettra de discuter des stratégies de lutte contre le changement climatique et de la nécessité de répondre de manière efficace et cohérente à la crise induite par le réchauffement global »

« À cet égard, je souligne que le monde Islamique prône une nouvelle approche basée sur la transformation verte, notamment en réorientant les capitaux vers l’investissement dans les secteurs des énergies renouvelables et la réduction des émissions de carbone » a-t-il indiqué par la suite.

Il est à noter que Djibouti a été honoré d’être choisi comme représentant des pays arabes au Bureau Exécutif du Conseil des Ministres de l’Environnement des pays Islamiques, ce qui témoigne de l’engagement de Djibouti envers la protection de l’environnement à l’échelle internationale.

A l’issue de cette conférence, les ministres de l’environnement des pays islamiques ont formulé de nombreuses recommandations relatives à la protection de l’environnement et à l’atténuation des effets sociaux, économiques et environnementaux négatifs du changement climatique sur le monde islamique. Ils ont également souligné le rôle de l’économie verte dans la réalisation des Objectifs de développement durable, et se sont engagés à appliquer les orientations et obligations contenues dans la Déclaration, en coordination avec les différentes parties compétentes et concernées des États membres et avec la Direction générale de l’ICESCO, ainsi qu’avec les organisations internationales et régionales compétentes. La Déclaration de Djeddah a en outre fermement condamné les événements tragiques que vit le peuple palestinien, en particulier ce qui se passe actuellement dans la Bande de Gaza et ses environs, et dénoncé l’escalade militaire, les pertes civiles, et la destruction de l’environnement et des moyens de subsistance. Appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités, à agir rapidement pour éviter de nouvelles victimes, ainsi que la survenue d’une catastrophe humanitaire, environnementale et sanitaire dans la Bande de Gaza, la déclaration a également salué les initiatives « Arabie Saoudite verte » et « Moyen-Orient vert » que les participants ont affirmé leur engagement à soutenir et à contribuer à leur succès et à les faire connaître.

Rachid Bayleh

La parole à…Mohamed Abdoulkader Moussa Helem

Ministre de l’environnement et du développement durable

« La République de Djibouti s’est engagée à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 »

« Le monde Islamique paie le prix fort de la crise climatique en subissant la pire sécheresse jamais connue en raison de quatre saisons consécutives sans précipitations. Les prévisions pour les prochaines saisons ne sont malheureusement pas réjouissantes et les conséquences d’une autre période pluviale ratée pèsent désormais sur des millions des personnes largement précarisées. La République de Djibouti, à l’instar des autres pays Islamiques, est confrontée à divers problèmes environnementaux, dont le stress hydrique et la désertification, susceptibles d’être aggravés par le changement climatique. C’est pourquoi notre pays, sous le leadership éclairé de Son Excellence Monsieur Ismaïl Omar Guelleh Président de la République, a déjà fourni beaucoup d’efforts pour relever les défis du changement climatique.Avec le soutien de l’AIEA, Djibouti a notamment pu installer un observatoire pour surveiller les effets du changement climatique pour le pays et pour toute la région d’Afrique de l’Est.Dans le domaine la gestion rationnelle durable de la biodiversité marine et de sa meilleure exploitation, la République de Djibouti a élaboré et adopté une stratégie nationale pour l’économie bleue, qui est alignée sur les stratégies de l’Autorité Intergouvernementale pour le Développent et de l’Union Africaine pour l’économie bleue

A travers sa Contribution Déterminée au niveau National, la République de Djibouti s’est engagée à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 par rapport à la projection des émissions de cette même année selon le scénario de référence. Un appui international permettrait au pays de réduire ses émissions en 2030 de 20% supplémentaires. Pour pallier ce défi des temps modernes, le gouvernement a entrepris les démarches nécessaires pour le développement d’une politique sobre en carbone à travers la mise en place des projets d’énergies renouvelables tels que l’interconnexion électrique avec l’Ethiopie, les projets des central solaires dans les zones sud du pays (région de Bara), le projet de géothermie, le projet d’installation des turbines éoliennes à Goubet. Ces actions d’adaptation au changement climatique se sont traduites à travers la construction des ouvrages de protection contre les inondations tels que le barrage de l’Amitié au niveau de la région d’Arta, la digue de Marsaki à Tadjourah, la réalisation des forages dans toutes les régions, le développement des périmètres agro-pastoraux pour les communautés locales et la mise en place d’un programme de reboisement au niveau national, pour ne citer que ceux-là. De même, mon pays a ratifié les grandes conventions internationales et régionales relatives à l’environnement et s’emploie à les mettre en œuvre avec le soutien technique et financier des organisations internationales. Nous avons aussi mis en place un arsenal juridique et réglementaire conséquent. Cette législation environnementale permettra de mieux assurer la protection de l’environnement en comblant de nombreuses lacunes juridiques dans ce domaine.»