« Plus que jamais nous ressentons que le numérique sera, s’il ne l’est pas déjà, le catalyseur pour le développement de nos économies et l’amélioration du mode de vie de nos populations. »

En participant hier par visioconférence  à la 9eme réunion du Conseil d’Administration de Smart Africa, le Président de la République a dans son allocution tenu à  rappeler que «  le développement des infrastructures, l’amélioration de la connectivité, la formation du capital humain sont des facteurs identifiés comme étant propices au développement de l’économie digitale et l’inclusion numériques dans nos pays respectifs. Notre agenda, a-t-il dit  est de créer les synergies nécessaires pour les réaliser au niveau local mais aussi régional notamment à travers, les interconnexions de nos infrastructures, l’harmonisation de nos règlementations, l’accès aux ressources financières par le biais d’une orientation plus franche des fonds africains donnant la priorité à ce secteur ».

Ci-dessus l’intégralité du discours du chef de l’Etat à l’occasion de cette rencontre.

Je suis heureux de prendre part à cette 9ème réunion virtuelle de notre Conseil d’Administration qui sera l’occasion pour nous de discuter des avancées de notre Alliance pour une Afrique Digitale.

Plus que jamais nous ressentons que le numérique sera, s’il ne l’est pas déjà, le catalyseur pour le développement de nos économies et l’amélioration du mode de vie de nos populations. C’est d’autant plus vrai pour notre continent qui jouit d’une population jeune, dynamique, qui entreprend et confirme, chaque jour, son appétence pour l’innovation technologique en développant des multiples outils et contenus numériques contextualisés pour rendre meilleure la vie de leurs concitoyens. C’est une fierté de voir nos jeunes agir, créer, innover. Plus que jamais, c’est un devoir, une responsabilité pour nous, dirigeants, de les encourager en construisant un écosystème capable de faire émerger nos talents et de les propulser dans la compétition mondiale pour qu’ils en deviennent les leaders de demain.

En effet, nous nous accordons tous à dire que dans ce domaine, l’Afrique peut et doit être capable de performer. Que l’Afrique n’a rien à envier au reste du monde si elle s’accorde à tenir ses engagements formulés dans le cadre de notre initiative Smart Africa.  Le développement des infrastructures, l’amélioration de la connectivité, la formation du capital humain sont des facteurs identifiés comme étant propices au développement de l’économie digitale et l’inclusion numériques dans nos pays respectifs.

 Notre agenda est de créer les synergies nécessaires pour les réaliser au niveau local mais aussi régional notamment à travers, les interconnexions de nos infrastructures, l’harmonisation de nos règlementations, l’accès aux ressources financières par le biais d’une orientation plus franche des fonds africains donnant la priorité à ce secteur.

La crise sans précédent de la Covid-19 que nous traversons actuellement n’est qu’un aperçu de la nécessité de conjuguer davantage nos efforts en commun. Cette pandémie a mis en lumière la capacité de notre jeunesse à innover dans le domaine des TICs en développement des applications africaines pour lutter contre la Covid-19. Mais les récents développements portés par l’utilisation de l’Intelligence Artificielle et le Big Data nous interpelle sur notre capacité à peser sur des sujets aussi stratégiques si nous ne nous unissons pas pour former une véritable Intelligensia Africaine pour le Digitale. Il n’est plus question de suivre le monde mais d’anticiper sur les réalités du monde de demain.

Notre rencontre nous donne l’occasion aujourd’hui de faire le point, de mesurer nos progrès, définir nos challenges et enfin de tracer de nouveaux objectifs encore plus ambitieux que ceux que nous avons réalisé.

Mesdames et Messieurs, Le succès de l’alliance Smart Africa repose essentiellement sur une vision traduite à travers un certain nombre de principes ambitieux qui orientent ses actions. Il s’agit notamment, pour ne citer que quelques-uns, de la volonté des Chefs d’Etats et de Gouvernements de :

. Inscrire les TIC au cœur des politiques publiques de développement socioéconomique afin de réduire la pauvreté, créer la prospérité et accroître la productivité sur le continent

. Améliorer l’accès aux TIC, notamment les services à large bande en s’appuyant sur les progrès accomplis par le continent en matière de connectivité, en particulier dans les zones mal desservies, afin de réaliser l’objectif d’accès de qualité et abordable pour tous les citoyens.

. Mettre à contribution les TIC pour promouvoir le développement durable en maintenant les gains réalisés en matière de développement socioéconomique tout en misant sur les TIC pour autonomiser les femmes et la jeunesse afin de promouvoir l’inclusion sociale, en particulier les personnes handicapées. C’est en application de ces principes que l’alliance Smart Africa a, entre autres, entrepris l’implémentation du réseau africain unique « one-network-area » dont le processus de mise en œuvre se traduit actuellement au travers d’un certain nombre de grands chantiers.

Mesdames et Messieurs,  A Djibouti dont la position géographique constitue une importante plateforme et un nœud de transit international de câbles sous marins, au centre du Monde Arabe et au carrefour de l’Orient et de l’occident, de l’Afrique et de l’Asie, nous sommes tout à fait conscients de ces enjeux. Par le développement de son secteur des TICs, la République de Djibouti a la ferme intention d’apporter une contribution effective à l’édification d’une société africaine connectée. C’est dans cette optique de renforcer la connectivité régionale et construire des infrastructures modernes, fiables et performantes que nous avons entrepris le développement du projet de construction d’un câble sous-marin, DARE (Djibouti Africa Regional Express) en investissant plus de 80 millions de dollars avec une longueur totale du câble de 5500 Km avec les branches de Mogadishu et Bosaso. Le projet consiste à interconnecter deux principaux hubs de télécommunication en Afrique de l’Est à savoir Djibouti et Mombasa au Kenya avec deux autres branches d’interconnections secondaires qui permettrons de relier le tronc principal du system avec Mogadishu et Bosaso en Somalie.

Ce projet a également pour ambition d’interconnecter les Pays enclavés de la région. Au sein de l’Alliance Smart Africa plusieurs pays ont été choisis pour jouer chacun un rôle de Leader sur un sujet touchant au développement du digital en Afrique.

La République de Djibouti a été chargée de développer l’infrastructure et les capacités de stockage et de traitement des données en Afrique (DATA CENTERS). A cet effet, nous avons entrepris le développement d’un projet qui donnera naissance au 1 er DATACENTER écologique du continent, situé dans une ville côtière au Nord du Pays (OBOCK). Nous visons à développer un parc de Datacenter présentant les meilleurs standards en termes de fiabilité de fonctionnement (Tier 3 ou Tier 4), de sécurisation physique, de connectivité, de modularité et de performance énergétique. Une fois de plus, la position géographique de Djibouti jouera en sa faveur car ces DATACENTERS seront situés à mi-chemin entre l’Asie et l’Europe mais seront aussi une porte d’entrée numérique du continent Africain, offrant ainsi un temps de latence idéal.

Mesdames et Messieurs, 2020 a démontré que les capacités numériques sont le fondement même de l’économie actuelle et que les infrastructures numériques sont aussi plus essentielles que les autoroutes ou les trains, ponts et ports.

L’Afrique, si elle a accumulé un retard en infrastructures physiques, peut néanmoins faire un “bond numérique” sans précédent qui lui permettra de non seulement de dépasser ces retards mais pourquoi pas devancer le reste du monde ; comme c’est déjà le cas depuis une dizaine d’années sur le mobile money par exemple. Je suis convaincu qu’en misant sur la complémentarité de nos atouts, la mutualisation de nos ressources et moyens, qu’à travers la vision et les divers projets développés par l’Alliance Smart Africa avec l’aide et le support indispensable du secteur privé, nous pourrons atteindre nos objectifs pour faire de nos concitoyens des acteurs de la société de l’information d’aujourd’hui et de demain. Nous y croyons fermement. Eux, nos jeunes concitoyens, s’impatientent déjà.