La république de Djibouti qui pourtant est un pays non producteur du textile a abrité le 10 au 13 novembre, le salon international du textile africain. Si la première journée était réservée aux parades des quelques 32 délégations et à l’inauguration de l’exposition du savoir-faire des pays participant, le second jour était dédié au partage de connaissance autour d’une conférence placée sous le thème «TIC, INDUSTRIE ET ARTISANAT : quelles passerelles pour l’essor inclusif du textile africain dans un contexte marqué par la pandémie du COVID-19 ?».

Le colloque organisé, dans le cadre du Salon International du Textile Africain, qui a débuté le mercredi matin sous les cieux djiboutiens, a réuni dans la salle de conférence du palais du peuple le jeudi 11 novembre dernier, outre les instances dirigeantes du SITA, tous les acteurs de la filière textile du continent africain.

Placé sous le thème de «TIC, INDUSTRIE ET ARTISANAT : quelles passerelles pour l’essor inclusif du textile africain dans un contexte marqué par la pandémie du COVID-19 ?», l’événement s’est déroulé en présence notamment du commissaire général du SITA, Abdoulaye Mosse, du ministre du commerce et du tourisme, Mohamed Warsama Dirieh, de sa collègue de la jeunesse et de la culture, Dr. Hibo Moumin Assoweh, du secrétaire général du ministère du commerce et du Tourisme, également superviseur général du SITA, Ali Daoud, la responsable de la Division Industrie à la Direction du Développement Économique, du Commerce, de l’industrie et des Mines de l’Union Africaine, Roun Osman Omar, des universitaires, acteurs majeurs de la filière, artisans spécialisés et des industriels de la filière du coton et de textile, experts du commerce africain, ….etc. Lesquels ont pu discuter et débattre sur plusieurs sujets permettant d’avoir les solutions adéquates pour parvenir à une industrialisation inclusive, durable et écologique dans un contexte marqué par la pandémie de la COVID-19. Il s’agit plus exactement ici d’abandonner le commerce traditionnel et de  mettre en place une stratégie axée dans le domaine de l’utilisation des nouvelles technologies comme levier de développement pour promouvoir et accélérer la croissance de l’industrie textile africain. Dans la série des interventions prononcées à cette occasion, le commissaire général du SITA, a remercié le gouvernement djiboutien pour l’organisation de ce salon de textile africain. M. Abdoulaye Mosse a mis l’accent sur l’importance des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour accélérer le développement de l’industrie textile africain.

Il a indiqué en outre l’importance que son organisation accorde à cette conférence en ce qui concerne le développement économique du secteur. «Les intellectuels, les chercheurs entourent le SITA pour voir quels sont les résultats qu’après cette conférence que l’ensemble des artisans du continent des acteurs du textile puissent profiter pour pouvoir écouler leurs marchandises » a-t-il fait part aux participants.

Roun Osman Omar, alors responsable de la Division Industrie à la Direction du Développement Économique, du Commerce, de l’industrie et des Mines de l’Union Africaine, qui l’a suivi, a souligné que son organisation vise à promouvoir l’unité, la paix et le développement des 55 pays membres. 

Quant au secrétaire général du ministère du commerce, également superviseur général du SITA, Ali Daoud, il a précisé que cette conférence est une plateforme de réflexion qui  a pour but, d’apporter des propositions de solutions pour bâtir une stratégie de développement accéléré de l’industrie textile africain. «Cette édition combine à la fois à travers les expositions et une forte participation des pays africains mais n’occulte pas pour autant la nécessaire réflexion pour stimuler le développement du textile en particulier et du commerce interrégional» a-t-il expliqué.

A l’issu des différentes interventions, plusieurs panels de discussions organisées ont permis de débattre sur des sujets tels que la stratégie de développement du marché de l’industrie textile africain face à la pandémie de la COVID-19, le commerce électronique : enjeux et perspectives pour le développement de l’industrie du textile africain et la problématique de la production, de la transformation et de la commercialisation des produits et services textile de l’artisanat en Afrique dans un contexte de COVID-19.

Pour la responsable de la Division Industrie de l’Union Africaine, Roun Osman Omar qui a dirigé le premier panel, «l’industrie globale de la mode représente 2,4 milliards de dollars». Selon elle «cette industrie augmente de 7, 5 % par an et l’Afrique bénéficie très peu de cette chaine de valeur.»

«Pour pallier à cette insuffisance, l’Union Africaine, a initié le projet « Initiative Présidentielle » dans lequel il est demandé aux chefs d’Etat, ministres et autres dignitaires africains de s’habiller avec des tissus africains» a-t-elle déclaré.

Rachid Bayleh