
Les travaux de la 7ème et 8ème réunion du comité sur le droit et propriété intellectuelle de la zone de libre-échange continentale africaine ont officiellement démarré hier matin à Ayla Grand Hôtel de Djibouti. Organisé par le secrétariat de la ZLECAF en partenariat avec le ministère du commerce et du tourisme, l’événement de portée continentale a réunit des experts, des délégations étatiques, des partenaires techniques et des observateurs internationaux, dans une dynamique commune : construire un cadre juridique africain moderne, cohérent et stratégique autour de la propriété intellectuelle. Cette rencontre s’inscrit dans la volonté de bâtir une économie continentale intégrée, équitable et innovante, au service du développement durable du continent.

C’est dans une ambiance studieuse mais résolument tournée vers l’avenir que se sont ouverts les travaux conjoints de la septième et huitième réunion du comité sur le droit et la propriété intellectuelle de la ZLECAF, hier matin à Ayla Grand Hôtel de Djibouti. La cérémonie d’ouverture s’est tenue en présence d’une large palette d’acteurs : représentants des États membres, experts internationaux, délégués du Secrétariat de la ZLECAF, partenaires techniques, juristes spécialisés et observateurs de haut niveau.
Le choix de Djibouti pour abriter ces travaux n’est pas fortuit. Située à la croisée des chemins entre l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, la République de Djibouti s’affirme depuis plusieurs années comme une plateforme de dialogue stratégique pour les grandes causes africaines.
En accueillant ces assises, le pays réaffirme sa position de carrefour des échanges, mais aussi son engagement actif dans la construction d’un continent économiquement intégré et intellectuellement souverain.
Dans son allocution d’ouverture, le représentant du Secrétariat de la ZLECAF a tenu à exprimer sa profonde gratitude au gouvernement de Djibouti, en particulier à Son Excellence le Président Ismaïl Omar Guelleh, ainsi qu’au ministre du Commerce et du Tourisme, Mohamed Warsama Dirieh, pour leur soutien sans faille dans l’organisation de cet événement d’envergure.
Un appui que le secrétaire général du ministère du Commerce et du Tourisme, M. Ali Daoud Abdou, a illustré avec force dans son discours d’ouverture de ce colloque.
« Pour l’avenir de Djibouti, la propriété intellectuelle n’est pas un concept théorique, bien au contraire, elle est un levier stratégique tant pour le développement des industries culturelles et artisanales que pour la valorisation des savoir-faire locaux, la promotion de l’innovation et la sécurisation de nos exportations dans un marché régional et international de plus en plus compétitifs » a souligné M. Abdou secrétaire général au ministère du commerce et du tourisme.
Il est à noter que ces réunions s’inscrivent dans la continuité de la 47ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine et de la 7e réunion de coordination à mi-parcours, qui ont mis l’accent sur l’importance de consolider l’intégration économique du continent à travers des instruments juridiques communs et modernes.
L’adoption, en février 2023, du protocole sur le droit de la propriété intellectuelle, a marqué un tournant majeur. Celui-ci constitue l’un des piliers juridiques fondamentaux de la ZLECAF, aux côtés des protocoles sur le commerce des biens, des services, de l’investissement, de la concurrence et du commerce électronique.
Les réunions de Djibouti ont pour objectif immédiat de finaliser les annexes de ce protocole, conformément au mandat confié au comité, avec un délai fixé à octobre 2024.
Propriété intellectuelle : vers une souveraineté culturelle et économique
La protection des savoirs traditionnels et des expressions culturelles africaines contre le biopiratage et la marchandisation illégitime, l’harmonisation des systèmes nationaux de brevets, de marques, de dessins et modèles industriels, la création d’une base continentale d’enregistrement et de reconnaissance des droits de propriété intellectuelle, la facilitation des échanges commerciaux intra-africains en assurant la reconnaissance mutuelle des titres de propriété intellectuelle et l’accès équitable à l’innovation technologique, en particulier pour les PME et les start-ups africaines figuraient parmi les principaux sujets à l’ordre du jour de cette importante conférence.
Ce processus n’est pas l’apanage des seuls juristes. Il mobilise également des acteurs économiques, des chercheurs, des innovateurs, des artisans, des artistes, des femmes entrepreneures et des jeunes créateurs. L’objectif est de faire de la propriété intellectuelle un outil au service de l’inclusion, de la transformation économique et de la jeunesse africaine.
La tenue conjointe de ces deux réunions à Djibouti témoigne de la volonté des États membres de mutualiser les expertises, d’harmoniser les approches et d’accélérer la mise en œuvre des instruments juridiques de la ZLECAF.
La République de Djibouti, en accueillant ces travaux, envoie un message clair : elle entend jouer un rôle actif dans cette dynamique continentale.
RACHID BAYLEH