La république de Djibouti a célébré hier, dimanche 12 décembre 2021, en grande pompe, la journée mondiale des droits de l’homme. Placée sous le haut patronage du premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, la cérémonie commémorative de cette journée marquant le 73ième anniversaire de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme, est organisée par le ministère de la justice et des affaires pénitentiaires chargé des droits de l’hommes en collaboration avec la commission Nationale des Droits de l’Homme. Elle a réuni dans la salle de conférence du palais du peuple, des nombreuses personnalités dont des membres du gouvernement  et du parlement.

Célébré le 10 décembre de chaque année, jour anniversaire de l’adoption en 1948 par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la journée mondiale des droits de l’homme est l’occasion de revenir sur le document fondateur qui a proclamé les droits inaliénables de chaque individu en tant qu’être humain, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

A Djibouti la cérémonie commémorative de cette journée d’importance capitale a eu lieu hier matin. Organisée par le ministère de la justice et des affaires pénitentiaires, chargé des droits de l’homme en collaboration avec la commission nationale des droits de l’homme, l’événement a réuni dans la salle de conférence du palais du peuple, une foule de personnalités dont, le parrain de la cérémonie, le premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed, le garde des Sceaux, Ali Hassan Bahdon et plusieurs des ses collègues du gouvernement, les membres du parlement, le président de la CNDH, Saleban Omar Oudine, le  coordinateur du système des nations unies, Eric Overvest, les représentants du corps diplomatique, les officiels d’organisations internationales, des officiers de la police nationale, de la gendarmerie nationale, des hauts cadres de la justices, des gardes-côtes et des gardes pénitentiaires, des étudiants et des nombreuses autres personnalités anonymes. Bref la salle était archi comble. 

Le président de la cour suprême, Abdourahman Cheikh Mohamed, le procureur général de la république Djama Souleiman Ali et la maire de Djibouti-ville, Fatouma Awaleh Osman ont assisté à cette cérémonie.

Placée sous le signe de l’égalité pour tous, l’édition 2021, de cette journée, la CNDH et le Ministère de la Justice avec l’appui de la GIZ ont donné à la fête une saveur toute particulière. Au menu du programme un sketch à mourir de rire et la projection d’un court métrage relatant les différentes activités sportives, les formations, les cours dispensés aux mineurs mis en place dans l’enceinte de la prison civile de Djibouti.

En effet, la République de Djibouti qui a ratifié ou adhéré à la plupart des instruments internationaux sur les droits de l’homme, s’est depuis longtemps, engagée à respecter et à faire respecter par ses citoyens et ses institutions publiques, les normes des droits de l’homme. D’ailleurs les officiels se sont succédés au micro de la tribune pour dire combien le respect des Droits de l’Homme était important pour notre pays et qu’il nécessitait une vigilance de tous les jours.

Cette année, c’est sous le thème «Réduire les inégalités : Faire avancer les droits de l’homme» que fut célébrée la journée dédiée aux Droits de l’Homme. Lequel s’accorde parfaitement à l’Article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».

Il s’agit ici d’examiner les formes de discrimination touchant les populations notamment, les plus vulnérables de nos sociétés et de trouver des solutions à ces problèmes. Car selon l’organisation des Nations Unies «l’égalité, l’inclusion et la non-discrimination, soit une approche du développement fondée sur les droits de l’homme, constituent le meilleur moyen de réduire les inégalités et de nous remettre sur la bonne voie en vue de réaliser le Programme 2030».

Réduire les inégalités pour faire avancer les droits de l’homme

Dans la série des discours, le président de la commission nationale des droits de l’homme, Saleban Omar Oudin a dans son intervention mis l’accent sur l’engagement de la république de Djibouti à combattre les inégalités de tout genre. Selon le président de la CNDH, «Des mesures importantes favorisant l’inclusion des populations vulnérables ont été mises en œuvre par le gouvernement»

«On peut citer le Code de la Famille, la représentation féminine à toutes les sphères de décisions (gouvernement, parlement, administration…), la scolarisation pour tous y compris les enfants refugiés, l’Assurance Maladie Universelle sans oublier les Droits des Migrants sur lesquels la CNDH travaille étroitement avec la GIZ-BMM» a-t-il rappelé pour justifier ses propos.

De son côté, le ministre de la justice et des affaires pénitentiaires, chargé des droits de l’homme, Ali Hassan Bahdon, pour qui, la justice est un levier essentiel pour réduire les inégalités et l’exclusion, a fait part aux participants des actions visant à assurer l’égalité des citoyens devant le service public de la justice, entreprises par son département. Il s’agit selon lui de la décentralisation du système judiciaire avec la promulgation d’une loi créant des tribunaux dans les régions et dans la commune de Balbala, la création d’une Ecole des Etudes Judiciaires «Elle a d’ores et déjà accueilli la première promotion d’élèves magistrats et d’élèves greffiers » a ajouté le garde des Sceaux. «Toujours dans cette optique de faire avancer les droits de l’Homme, le ministère de la justice coopère étroitement avec les institutions nationales et internationales chargées de l’action de l’handicap» a indiqué M. Ali Hassan Bahdon, le ministre de la justice.

Le coordinateur des programmes des Nations Unies sous nos cieux a lu devant le public, la déclaration du secrétaire générale des Nations Unies, António Guterres.

Quant au premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, il a souligné l’importance de la vaccination qui selon lui constitue un droit.  «Se vacciner est aussi un droit, celui de se protéger mais aussi le devoir impérieux de protéger ses proches et protéger la collectivité toute entière » a rappelé le premier ministre, M. Abdoulkader Kamil Mohamed avant de revenir sur les actions entreprises par son gouvernement dans le cadre de la promotion des droits humains dans le pays.

Rachid Bayleh

Le point avec…

Abdoulkader Kamil Mohamed

Premier Ministre

« Notre pays depuis son accession à la souveraineté a fait sans ambiguïté le choix irréversible de promouvoir et faire progresser les droits humains sur son sol »

«Le 10 décembre,  journée internationale des droits de l’homme que nous célébrons tout comme la communauté internationale revêt un caractère solennel destiné à nous rappeler que les droits des êtres humains  sont perpétuellement au cœur de nos préoccupations. La notion des droits de l’homme est bien plus qu’un sujet ou thème d’une journée ne serait-ce internationale mais nous, nous estimons que les droits de l’homme s’observent 365 jours par an et c’est au quotidien que nous, nous luttons pour atténuer sous diverses formes les inégalités et la discrimination par des mesures fondées sur les droits de l’homme. Cela nécessite un engagement politique sans cesse renouvelé, la participation de tous, en particulier une répartition plus juste du pouvoir, des ressources et des possibilités. C’est la volonté du Chef de l’Etat et du Gouvernement dans son ensemble et il en sera toujours ainsi. Cette année aussi  la pandémie de la Covid-19 qui a perturbé toutes nos sociétés de plein fouet ces deux dernières années nous préoccupe avec l’apparition d’un nouveau variant dénommé OMICRON. Ses conséquences toutes aussi imprévisibles ont eu un impact sur l’environnement, ont accru les inégalités socio-économiques et entrainé partout dans le monde une accélération de la pauvreté. Je profite de cette occasion pour rappeler à tous que se vacciner est aussi un droit, celui de se protéger mais aussi le devoir impérieux de protéger ses proches et protéger la collectivité toute entière. La vaccination et le respect des gestes barrières restent le rempart le plus sur. L’égalité, l’inclusion et la non-discrimination, en d’autres termes une approche du développement fondée sur les droits humains, est le meilleur moyen de réduire les inégalités et de reprendre notre chemin vers la réalisation de l’Agenda 2030. Evidemment et avec optimisme, nous sommes capables de  construire un monde meilleur respectueux des droits de l’homme. Ces derniers sont favorisés par les progrès dans la réalisation de tous les objectifs de développement durable, et l’atteinte de ces nobles objectifs est favorisée par les avancées en matière de droits de l’homme. Pour ma part, j’estime que l’éducation est un facteur puissant pour réduire les inégalités sociales. L’éducation n’est pas seulement un droit fondamental mais plus un droit dont la réalisation influe directement sur l’exercice de tous les autres droits. Elle est l’un des outils les plus puissants pour sortir de la pauvreté les enfants et les adultes socialement exclus et faciliter leur insertion dans les sociétés. Nous sommes tous convaincus que le développement durable, une société équilibrée qui inspire confiance et ou chacun a sa place malgré les diversités ne sont possibles que si les droits humains sont respectés à tous les niveaux de l’organisation sociale. Les intervenants qui m’ont précédé, chacun dans son allocution, n’ont pas manqué de souligner  son importance. Notre pays depuis son accession à la souveraineté a fait sans ambiguïté le choix irréversible de promouvoir et faire progresser les droits humains sur son sol. L’éventail de l’arsenal juridique existant tant de source nationale que sous forme de convention internationale ratifiée en témoigne largement comme évoqué par le Président du CNDH : la Convention relative aux Droits de l’Enfant, la Convention sur l’Elimination de toutes les Forme de Discrimination à l’Egard des Femme, la Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination, la Convention des Droits des Personnes Vivant avec Handicap, le code de la famille, l’assurance maladie universelle, la représentation féminine à toutes les sphères de décisions (gouvernement, parlement, administration…), la scolarisation pour tous y compris les enfants refugiés, sans oublier les Droits des Migrants. Tous ces engagements découlent évidemment de  la volonté du Chef de l’Etat SEM ISMAIL OMAR GUELLEH et du Gouvernement dans son ensemble. Enfin avant de conclure mon allocution, je voudrais comme chaque année encourager le Président du CNDH et son équipe à poursuivre leur engagement à renforcer le respect des droits de l’homme sous toutes ses formes et d’y être singulièrement attentifs».

Ils ont dit…

Ali Hassan Bahdon

Ministre de la justice et des affaires pénitentiaires chargé des droits de l’homme

«En République de Djibouti, la volonté de combattre les inégalités de toutes sortes est énoncée dans la devise nationale ‘‘Unité-Egalité-Paix’’»

«En République de Djibouti, la volonté de combattre les inégalités de toutes sortes est énoncée dans la devise nationale « Unité-Egalité-Paix » mais aussi dans la loi fondamentale qui stipule dans son article (…) La justice est également impliquée dans la protection des Droits de Migrants et la lutte contre la traite des personnes. Toute la chaîne pénale nationale a eu droit à des ateliers de formation et de sensibilisation pour prévenir, poursuivre et punir ces crimes. En cette période Post Covid-19, ce thème nous incite également à prendre les mesures adéquates qui permettraient à atténuer les méfaits et les conséquences de la Pandémie COVID-19. Aujourd’hui au stade d’avancement de la science, seule la vaccination constitue un rempart contre la propagation de cette pandémie. C’est pourquoi, le gouvernement sous l’impulsion du Président de la République, Son Excellence Monsieur Ismail Omar Guelleh a engagé des moyens considérables pour mettre gratuitement à la disposition de la population Djiboutienne plusieurs types de vaccins. Des vaccinodrômes et des équipes ambulantes ont été mis en place aussi bien dans la capitale que dans les régions. Toutefois nous devons rester vigilants en cette période où des nouvelles variantes font leur apparition dans le monde»

Saleban Omar Oudin

Président de la Commission Nationale

des Droits de l’Hommes

«La CNDH a contribué à la préparation du rapport initial de notre pays sur la Convention Internationale des Droits des Personnes Vivant avec un Handicap»

«Malgré la persistance de la pandémie COVID-19 durant l’année 2021, la Commission Nationale des Droits de l’Homme n’a pas ménagé ses efforts à promouvoir et protéger les droits humains. Ainsi suite à l’ouverture des antennes dans les régions de l’intérieur en 2020, la CNDH a organisé en réseau les Organisations de la Société Civile des régions avec désignation d’un point focal spécialisé en droits humains dans chaque région. Elle a procédé à la signature de protocoles d’accord avec les OSCs des régions, l’UNFD, Bender Djedid, Caritas, la Police Nationale et les Gardes Côtes pour veiller ensemble à la promotion et la protection des Droits des populations et en particulier des migrants. Ces organisations non gouvernementales et les forces de l’ordre ont ensuite bénéficié de plusieurs formations avec l’appui de GIZ-BMM et le bureau régional du Haut Commissariat des Droits de l’Homme. Dans son mandat de promotion des droits de l’Homme, la CNDH a organisé une formation avec le concours du bureau régional du Haut Commissariat des Droits de l’Homme une formation à la Commission de la Législation et des Droits de l’Homme du Parlement. Elle a aussi participé activement à l’harmonisation de la loi relative à la promotion et la protection des droits des personnes à besoins spéciaux avec la Convention Internationale des Droits des Personnes Vivant avec un Handicap. Elle a également contribué à la préparation du rapport initial de notre pays sur la Convention Internationale des Droits des Personnes Vivant avec un Handicap. Bien entendu, dans son mandat de protection des droits humains la CNDH a effectué des visites d’observations dans la prison civile de Gabode, les postes de Police et les brigades de Gendarmerie pour veiller au respect des règles minima de détention. Elle a par ailleurs procédé au traitement de nombreuses plaintes de toute nature. Enfin, pour la troisième année consécutive, la CNDH a mené des investigations sur des allégations de violation des droits humains lors des événements du 1er et 02 août 2021 à Warabaley (Balbala)».