Le Président de la République, Président en exercice de l’IGAD, Ismaïl Omar Guelleh, a fait cet appel hier, à la tribune du 41ème Sommet Extraordinaire de l’IGAD qui a ouvert ses travaux samedi au Djibouti Palace Kempinski.

Le Président du Conseil Souverain de Transition du Soudan, Abdel Fattah Al Burhan, le  Premier Ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali, le Président kenyan, William Ruto, le Président somalien, Hassan Cheick Mahamoud, et le Représentant du Président du Soudan du Sud et Ministre des Affaires étrangères de ce pays, James Pitia Morgan, ont pris part à ce 41ème Sommet Extraordinaire de l’IGAD.

Dévolu à la situation au Soudan, théâtre d’un conflit sanglant à l’origine d’un bilan excessif de victimes, de déplacements de populations et de destruction des infrastructures de développement socio-économique, le 41ème sommet extraordinaire de l’IGAD a pris  les contours d’une réunion cruciale qui doit nécessairement propulser ce pays frère à renouer avec la paix, la stabilité et la concorde nationale. Il s’agit là d’un impératif qui s’impose à l’IGAD, au prolongement du risque d’effondrement définitif auquel est désormais en proie le Soudan et à la perspective qu’un chaos continu dans ce pays est source indubitable d’instabilité pour l’ensemble de la région.

Insigne marque d’une réunion ambitieuse, ce sommet de l’IGAD a souscrit à un devoir de résultats : celui d’éviter à ses délibérations les déconvenues d’application sur le terrain qui ont jusqu’ici émaillé les recommandations adoptées à l’issue de chaque cycle de pourparlers, nombreux, organisés au sujet de la crise soudanaise. Cela signifie que les travaux de ce sommet ont entre autres été marqués par l’analyse des situations de fond qui indisposent les protagonistes de la crise soudanaise à se conformer aux initiatives successives de paix, diligentées à plusieurs niveaux, à l’échelle régionale (IGAD), à l’échelle continentale (Union africaine) et sur le plan multilatéral, notamment la plateforme de Djeddah co-organisée par le Royaume d’Arabie saoudite et les Etats-Unis, avec l’appui de l’IGAD.

Dans une allocution faite à la cérémonie inaugurale de ce sommet, le Président de la République, Président de l’IGAD, Ismail Omar Guelleh, s’est livré au récit général de la situation de chaos qui prévaut au Soudan, sous l’effet de guerre.

« Selon les Nations Unies, le conflit en cours a entraîné le déplacement de plus de 2,5 millions de personnes et la mort d’environ 300 000 individus », a déclaré le Chef de l’Etat.

« La violence croissante qui a connu une augmentation de 64 % au cours de la dernière année, constitue une grave menace pour l’existence même du Soudan et la stabilité de notre région »,  a, dans la foulée, indiqué le Président Guelleh.

Le Président djiboutien, Président en exercice de l’IGAD, a cité ensuite l’initiation rapide d’un cessez-le-feu au titre de préalable indispensable pour entreprendre un processus viable de restauration d’espoir et de paix  au Soudan

« Faire taire les armes au Soudan n’est pas un choix, c’est une nécessité absolue pour éviter davantage de souffrances et l’effondrement potentiel de cette grande nation », a en ce sens affirmé le Président Guelleh pour qui, à juste titre d’ailleurs, « l’établissement et le respect d’un cessez-le-feu sont d’une urgence extrême ».

Le Chef de l’Etat mit également à profit cette tribune pour exhorter les Pays  de l’IGAD « à participer activement à la facilitation d’un accord de paix global qui mette fin aux combats, permette la fourniture d’aide humanitaire et initie un dialogue pacifique ».

« Il est donc impératif pour l’IGAD de jouer son rôle correctement en tant que médiateur et facilitateur principal, car nous sommes mieux équipés pour comprendre les causes profondes du conflit et les traiter », a ainsi plaidé le Président Guelleh, qui a souligné combien « le sommet d’aujourd’hui pourrait être un phare d’espoir », dans la situation actuelle où « le Soudan frère a plus que jamais besoin de consacrer l’esprit de paix, d’établir la sécurité et la stabilité ».

Outre les Chefs d’Etat et de Gouvernement et les délégations représentant les pays de l’IGAD, le Secrétaire exécutif de l’Organisation régionale, Workneh Gebeyehu, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, le Représentant du Secrétaire général des Nations Unies auprès du Soudan, Ramtane Ramamla, et l’Envoyé spécial des Etats Unis d’Amérique pour la Corne d’Afrique, Mike Hammer, ont pris part à la cérémonie inaugurale du 41ème Sommet extraordinaire de l’IGAD où ils ont d’ailleurs pris la parole.

Dans l’intervention faite à la tribune de cet évènement, le Secrétaire exécutif de l’IGAD a procédé au rappel de la position de l’IGAD sur la crise au Soudan et l’engagement continu de l’Organisation régionale en faveur du retour de la paix dans ce pays.

Le Président de la Commission de l’Union africaine a, lui, fait état des efforts que l’Organisation continentale avait entrepris, de concert avec les Nations unies, avant l’éclatement de la guerre au Soudan. Il a fait état aussi, depuis que la guerre a éclaté au Soudan, des efforts consentis par l’Union africaine, en coordination avec l’IGAD.

L’Envoyé spécial des Nations unies pour le Soudan a, pour sa part, souligné les efforts sans cesse continus du Secrétaire Général de l’ONU pour mettre fin à la guerre au Soudan et réitéré l’attachement des Nations unies à l’initiation  rapide d’un cessez-le-feu, préalable indispensable à l’acheminement de l’aide humanitaire et le retour d’un Soudan en paix et stable.

Quant à l’Envoyé spécial des Etats Unis d’Amérique pour la Corne de l’Afrique, il a surtout mis l’accent sur le risque hautement probable de déstabilisation pour toute la région si la guerre perdure au Soudan et réitéré l’attachement de son pays au retour de la paix afin d’organiser des pourparlers politiques qui débouchent sur l’élection d’un gouvernement civil.

Le 41ème Sommet extraordinaire de l’IGAD s’est poursuivi avec une longue réunion à huis clos qui a débouché sur l’engagement du Président du Conseil Souverain de Transition du  Soudan à souscrire à l’initiation d’un cessez-le-feu.

Rappelons que, ce samedi matin, avant l’ouverture du 41ème Sommet Extraordinaire de l’IGAD, le Président de la République, Président de l’IGAD, Ismail Omar Guelleh, avait en prélude eu  une série d’entretiens en aparté avec ses homologues et Représentants des Pays membres de l’Organisation de l’IGAD.

Dans le cadre de ces rencontres préalables, le Président Guelleh s’était tour à tour entretenu avec ses homologues et Représentants des Pays membres  de l’IGAD dont  le Président du Conseil Souverain de Transition du Soudan, Abdel Fattah Al Burhan, le Premier Ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali, le Président somalien, Hassan Cheick Mahamoud, le Représentant du Président du Soudan du Sud et Ministre des Affaires étrangères de ce pays, James Pitia Morgan. L’audience en aparté avec le Président kenyan, William Ruto, eut lieu quant à elle dans l’après-midi.

Le Président Guelleh eut, outre avec les Chefs d’Etat et de Gouvernement et les Représentants des Pays membres de l’IGAD, des entretiens en aparté avec les Responsables d’Organisations et de Pays engagés en faveur de la résolution de la crise soudanaise dont le Président de la Commission de l’Union africaine, l’Envoyé spécial des Nations unies pour le Soudan, l’Envoyé spécial des Etats-Unis d’Amérique pour la Corne de l’Afrique et  le Ministre d’Etat aux Affaires étrangères des Emirats Arabes Unies, Cheick Chakhbout Al Nahyan.

A noter que les travaux du 41ème sommet extraordinaire de l’IGAD ont pris fin samedi soir avec  la publication d’une déclaration finale.