Le président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, et son homologue de l’Union des Comores, Azali Assoumani, ainsi qu’une demi-douzaine de chefs de gouvernement ont signé hier la Déclaration de Djibouti sur l’éducation équilibrée et inclusive.

Le président Ismaïl Omar Guelleh, son homologue de l’Union des Comores, Azali Assoumani, ainsi que les premiers ministres de l’Ouganda, du Togo et du Niger, ont signé hier la Déclaration de Djibouti sur l’éducation équilibrée et inclusive, à l’occasion du 3ème forum organisé par la fondation Education Relief Foundation en partenariat avec le gouvernement de la république de Djibouti.

Les premières Dames de Djibouti et de l’Union des Comores, Kadra Mahamoud Haid et Ambari Azali, étaient les invités d’honneur de cette somptueuse cérémonie d’ouverture à laquelle ont pris part les membres du gouvernement et les parlementaires aux côtés de plusieurs centaines de hautes personnalités dont une quarantaine de ministres, des hauts responsables éducatifs, des universitaires, des experts et des personnalités issues de plus de 200 pays.

Comme un symbole de diversité, d’inclusion et d’équilibre, le président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, qui a ouvert les travaux du sommet, a prononcé son allocution officielle en trois langues (arabe, anglais et français).

L’occasion pour le chef de l’Etat de souligner le caractère essentiel de l’éducation équilibrée et inclusive qui est la voie royale vers « l’instauration d’une éducation de haute qualité pour tous les apprenants et au développement de sociétés plus inclusives. »

Le président Guelleh a encore loué les vertus de l’éducation équilibrée et inclusive qu’il a dit pouvoir considérer comme «  l’école de la performance » et qui « suppose donc la mobilisation des énergies individuelles et collectives au service de la quête permanente de l’excellence ». Le chef de l’Etat a conclu son propos en exprimant le souhait qu’une « plateforme soit mise en place pour favoriser la concertation et l’échange entre les pays pour que l’éducation équilibrée et inclusive se propage aussi par les bonnes pratiques des uns et des autres. »

De son côté, le président de la Fondation Education Relief Foundation (ERF), Cheikh Mansour Bin Mussalam, a  rappelé l’objet de ce sommet qui réunit « les chefs d’État et de gouvernement, les ministres, les organismes universitaires et les organisations de la société civile d’Asie et du Pacifique, d’Amérique latine et des Caraïbes et d’Afrique ». Il a souligné que durant les travaux des deux prochains jours, il faudra articuler « un langage commun, définissant nos termes, afin que nous puissions parvenir à un dialogue et à un échange constructifs, plutôt que de rester condamnés à des monologues sourds qui se croisent – nous devons définir notre compréhension de la qualité, de l’équité, de l’inclusivité dans l’éducation, tout en étant fermement dans notre position selon laquelle la vraie qualité, la véritable équité et la véritable inclusion sont toujours universelles, bien sûr, mais surtout, elles sont toujours pertinentes pour les contextes national, local et individuel ».

…A partir du Sud Global pour l’Humanité

Pour le patron de l’ERF, « à l’ère où nous savons scientifiquement, avec l’avènement de la crise climatique, que nos modèles de développement sont non seulement profondément inéquitables, mais aussi intrinsèquement dommageables pour la planète et, par extension, nos propres intérêts et aspirations de développement, il a devenir quintessence pour trouver, construire, forger un mode de développement alternatif, équitable, prospère et durable qui soit vraiment inclusif de tous – et cela ne peut être déclenché que par et par la transformation de nos systèmes éducatifs et la refonte de la dynamique à travers laquelle ils échangent et coopère au niveau international ».

Il a rappelé que « ce Sommet sait qu’il est grand temps que nos systèmes éducatifs, la dynamique internationale qui les soutient et les instruments à leur disposition servent non seulement le développement durable de nos sociétés, mené par nos politiques nationales et soutenu par des plateformes internationales, mais aussi sinon plus important, servir à donner naissance depuis longtemps à l’humanité de l’humanité. Nous sommes conscients, par conséquent, que cela doit être fait à partir du Sud global, par le Sud global mais, pour toute l’humanité. Et c’est une opportunité que nous ne devons pas manquer de saisir. C’est une responsabilité que nous n’avons pas le droit d’échouer ». Il a conclu son vibrant plaidoyer en soulignant qu’au fur et à mesure que « ce sommet tricontinental se déroule, que les expériences sont partagées, que les arguments convainquent, que les idéaux se concrétisent, nous ne devons pas, car nous ne pouvons pas, oublier que le temps tourne et que l’histoire – impitoyable pour un juge – est en train de s’écrire ».

Le président de l’Union des Comores, M. Azali Assoumani, a abondé dans le même sens en mettant l’accent sur « l’importance accordée à la question de l’éducation, inscrite comme priorité du gouvernement comorien, pour l’année 2020 ». L’occasion aussi de rendre hommage à notre pays, Djibouti, un pays qui a son « attachement, ce pays frère avec qui, nous partageons une appartenance commune, non seulement à l’ONU et à l’Union Africaine mais aussi à la Ligue des Etats Arabes, à l’Organisation Internationale de la Francophonie et à l’Organisation de la Coopération Islamique ».

Le président Assoumani a enfin mis un accent particulier sur « l’importance de l’éducation et la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD4, la scolarisation en général et surtout celle des groupes marginalisés en particulier, constitue un véritable défi pour les acteurs et les décideurs œuvrant dans le secteur de l’éducation. » Il a regretté que malgré « des progrès réalisés ces dernières années partout dans le monde en matière de scolarisation, beaucoup de personnes restent privées de la possibilité de participer dans des conditions d’égalité à une éducation inclusive et de qualité, en particulier les enfants vivant en situation de vulnérabilité ou de handicap, nombreux dans les pays en développement et encore trop souvent exclus de toute forme d’éducation ». D’où son appel à « prendre progressivement en compte la diversité des besoins éducatifs de tous les enfants au sein d’écoles de proximité, visant non pas à adapter l’enfant à l’école, mais à adapter l’institution-école à l’enfant. »

Les interventions officielles se sont poursuivies avec les adresses des Premiers ministres et vice premiers ministres présent au sommet. A l’issue de quoi, les chefs d’États et les Premiers ministres ont signé la Déclaration de Djibouti sur une éducation équilibrée et inclusive.

MAS