Par notre envoyé spécial à Addis-Abeba

ARTEH ABDOURAHIM

A la tête d’une délégation nationale, forte de plusieurs ministres, le Président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, a pris part  au 32ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union Africaine (UA) dont les travaux se sont ouverts hier au siège de l’organisation panafricaine, sis à Addis-Abeba. La délégation djiboutienne comprenait le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahmoud Ali Youssouf, le ministre de l’Economie et des Finances, chargé de l’Industrie, Ilyas Moussa Dawaleh, le ministre de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications, Abdi Youssouf Sougueh, l’ambassadeur de Djibouti accredité à Addis-Abeba et représentant permanent auprès de l’UA, Mohamed Idriss Farah.

Les réalités de Djibouti en lien avec le thème à l’ordre du jour. Devant une quarantaine de ses pairs africains et les secrétaires généraux respectifs de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et de la Ligue des Etats Arabes, le chef de l’Etat djiboutien a prononcé un discours aux termes évocateurs sur l’accueil et l’adoucissement des conditions de vie des réfugiés qui font partie intégrante de l’histoire de Djibouti depuis son accession à l’indépendance. 

En effet, nos réalités locales rejoignent le fil conducteur de ce 32ème sommet de l’UA, marqué par le lancement du thème de 2019 de l’Union africaine: « Année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées : Vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique ».

Des appels à la retenue pour éviter les situations de crises postélectorales. S’agissant des déplacements forcés des populations civiles sur le continent, les statistiques disponibles parlent d’elles-mêmes.

L’Union Africaine comptait en 2018, plus de 14,7 millions de personnes déplacées et 7,3 millions de réfugiés, soit un total de 22 millions de personnes recensées, a relevé jeudi à Addis-Abeba la secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique, Vera Songwe, chiffres à l’appui.

De son côté, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a appelé hier à Addis-Abeba les régimes africains qui organisent cette année des élections à faire preuve de « retenue » pour éviter les situations de crises postélectorales.

A ce propos, M. Moussa Faki Mahamat a expressément demandé aux présidents Andy Rajoelina de Madagascar et Félix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo de  poursuivre les efforts dans ce sens. Car les populations malgaches et congolaises sont assoiffées « de paix, de réconciliation et de développement », a-t-il lancé à leur endroit dans son intervention faite lors de la cérémonie inaugurale du 32ème  sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA.

L’appel du président de la Commission de l’UA n’a pas laissé insensible le  secrétaire général des Nations unies, présent sur les lieux. M. Antonio Gueterres a salué cette volonté d’apaisement. Il l’a qualifiée de «vent d’espoir qui souffle sur l’Afrique».

« L’ONU est résolument engagée à continuer de promouvoir la vague de la diplomatie pour la paix. L’initiative [faire taire les armes] en Afrique d’ici 2020 est un excellent exemple des efforts de l’Union africaine dans ce domaine», a-t-il martelé avec insistance devant les dirigeants africains et les officiels d’organisations internationales, réunis hier au siège de l’UA.

Passation de flambeau. A l’issue des allocutions officielles, le Président du Rwanda, Paul Kagamé,  a passé le flambeau au Président de l’Egypte, Abdel Fatah Al-Sisi, pour présider l’Union africaine.

Le dirigeant égyptien et nouveau président de l’organisation panafricaine sera épaulé par le bureau de l’Union africaine dans l’accomplissement de cette lourde responsabilité. Durant l’exercice 2019, ce bureau de l’UA est composé  de Cyril Ramaphosa, le président sud-africain (1er  vice-président), de Félix-Antoine Tshisekedi, le président congolais (2ème vice-président), de Mahamadou Issoufou, le président nigérien (3ème vice-président), et de Paul Kagamé, le président rwandais (4ème vice-président et rapporteur).

Après l’Egyptien Abdel Fatah al-Sissi, la présidence tournante de l’Union africaine sera assurée par le Sud-africain Cyril Ramaphosa en 2020.