Les archives audiovisuelles font partie de l’identité nationale, témoignent des événements coloniaux et post-coloniaux politiques, économiques, sociaux et culturels qui ont façonné notre société. Il s’agit des images rares conservées aux archives de la RTD, quoique peu dégradées, elles renferment les images historiques de Djibouti et font partie de son patrimoine audiovisuel.
Le 27 octobre 2023, la célébration de la journée mondiale du patrimoine audiovisuel constitue la manifestation d’une volonté politique en faveur du respect de la mémoire de nos prédécesseurs de l’audiovisuel, une reconnaissance du passé dans la valorisation actuelle de notre patrimoine.
Avec la presse écrite, l’Audiovisuel témoigne des réalités, des sentiments et des conséquences des évènements antérieurs, c’est pourquoi les images et les enregistrements sonores doivent être préservés, tout comme les documents écrits.
Imaginez quelle perte ce serait pour l’humanité et la nouvelle génération si nous ne pouvions pas visionner les images de la nation qui ont marqué les 19 e et 20 e siècles.
Cependant, le document audiovisuel est vulnérable, beaucoup sont enregistrées mais très peu sont disponibles, une grande partie a été perdue par négligence, soit subtilisée et détruit par les colons à l’époque où on dépendait de l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) et de France Région 3, ou encore par dégradation faute de politique de conservation adéquate.
Présentateurs audiovisuels de l’époque, souvenir et émotion historique
La télévision des années 80-90, celle de notre enfance et de notre adolescence avec laquelle on a grandi, était un formidable outil pour raconter l’histoire d’une époque, de l’évolution de notre société, de nos mœurs et un parfait miroir de notre histoire.
Les journaux télévisés de la RTD, que des noms et de souvenirs en 50 ans de parcours, pour ne citer que les plus réguliers dont feux AbdoulkaderKahieh et Saïd KamilElmi et en langue somali, feu DiniAleo en français ou encore feu Mohamed Nouman en langue arabe…etc, les plus emblématiques présentateurs des journaux qui, lorsqu’ils ont tiré révérence ont laissé un vide profond à la profession.
Quant aux ondes de la Radio des années 80-90, que de souvenirs qui nous raccrochent à la nostalgie du passé. C’étaient les années des émissions au top des audiences, où la radio transmettait des séquences qui ont marqué les esprits de téléspectateurs à l’exemple des programmes « Ah Djibouti Radio », « Halkaniwa Radio Djibouti » de feu IsmaelAptidon « Houna Radio Djibouti » en arabe et encore « Vous êtes à l’écoute de Radio Djibouti » une émission de langue française. Qui n’a pas été bercé au petit matin en allant à l’école par les mélodies recommandataires et prêcheuses de la Radio-Djibouti, un souvenir empli d’émotions et de réconfort, un temps d’arrêt à une ère où tout va vite, qui nous a apporté que du bonheur. Chaque génération y a ses propres souvenirs.
Hommage également Mohamed Sahala, figure historique et emblématique de la RTD qui est un des derniers monuments qui laissa ses empreintes à la radio nationale.
Les présentateurs de talent, la RTD en a connu, la télévision de Djibouti a été le berceau de nombreux talents qui ont marqué l’histoire du petit écran dont des comédiens, chanteurs et animateurs qui ont laissé leur empreinte indélébile sur le paysage télévisuel national.
Des années se sont écoulées mais les journalistes de l’audiovisuel de la RTD restent encore des journalistes dans l’art. De génération en génération, la continuité est assurée même si encore beaucoup sont en service à la tâche pour le bonheur des téléspectateurs, demeurant un modèle inspirateur de la nouvelle génération.
Aujourd’hui, les patrimoines audiovisuels sont essentiellement numériques, elles sont partout, elles sont plurielles. Depuis l’avènement du film et de la radio, notre société connaît des transformations remarquables, le son et l’image ont ajouté de nouvelles dimensions à notre compréhension du monde.
Notre patrimoine audiovisuel est inestimable, c’est notre histoire, notre mémoire, ne la perdons pas, conservons la pour pouvoir figurer dans la liste des civilisations universelles.
Saleh Ibrahim Rayaleh