Jigjiga, la capitale de la région somalie d’Ethiopie, a accueilli l’édition 2020 de la réunion annuelle du comité conjoint des administrateurs et responsables frontaliers djibouto-éthiopiens. Placé sous le signe de l’amitié et de la fraternité, cet événement, d’importance capitale quant à la sécurité et à l’intégration régionale des deux pays, a débuté hier matin dans la salle de spectacle ‘‘Poète DHODAN’’ de cette ville, en présence du président de la région somalie, Moustapha Mohamed Omar, de notre ministre de l’intérieur, Moumin Ahmed Cheick, de la ministre de la paix et de la sécurité du gouvernement fédéral d’Ethiopie, Almas Makonen, et de plusieurs personnalités civiles, militaires et religieuses ainsi que de simples anonymes issus de la ville de Jigjiga et des régions situées de part et d’autre de la frontière entre les deux pays.

La capitale Jigjiga de la région somalie d’Ethiopie a abrité hier matin la cérémonie inaugurale de l’édition 2020 de l’habituelle réunion du comité conjoint des administrateurs et responsables frontaliers djibouto-éthiopiens. A cette occasion, le président de cette région éthiopienne,  Moustapha Mohamed Omar, a réservé un accueil chaleureux aux membres des différentes délégations participant à cette rencontre annuelle.

Le ministre djiboutien de l’intérieur, Moumin Ahmed Cheick, et la ministre de la paix et de la sécurité du gouvernement fédéral d’Ethiopie, Almas Makonen, ont conjointement présidé la cérémonie de lancement de cet évènement d’importance capitale pour la sécurité des habitants des régions se trouvant de part et d’autre de la ligne frontalière entre Djibouti et l’Ethiopie.

Cette importante réunion qui a débuté hier matin dans la salle de spectacle ‘‘Poète DHODAN’’ de la ville de Jigjiga, se poursuivra jusqu’à demain, jeudi. La 26ième rencontre de cet événement a vu la participation d’une forte délégation djiboutienne conduite par le secrétaire général du ministère de l’intérieur, Siraj Omar Abdoulkader, des préfets des régions d’Ali-Sabieh, Dikhil, Tadjourah, Arta et Obock, respectivement Moussa Aden Miganeh, Aden Darar Moussa,  Hassan Dabaleh Ahmed, Mohamed Cheiko Hassan et Abdoulmalik Mohamed Banoïta, du consul honoraire de Djibouti à Dire-Dawa, Aden Moussa Arrey, de cadres de plusieurs ministères éthiopiens et djiboutiens et d’officiers des forces de sécurité des deux parties.

Des cadres de la chancellerie éthiopienne de Djibouti et le vice-président de la région somalie, Aden Farah, ont également pris part à cette rencontre placée sous le signe de l’amitié et de la fraternité entre les deux pays.

Après des animations culturelles riches en danses folkloriques présentées par la troupe artistique et musicale de Jigjiga, suivies d’un mot de bienvenue du président de la région somalie, Moustapha Mohamed Omar, le ministre de l’intérieur de la république de Djibouti a pris la parole. Après avoir remercié le président Moustapha Mohamed et toute la population de la ville de Jigjiga pour l’accueil chaleureux, Moumin Ahmed Cheick a souligné l’importance de cette réunion qui, selon lui, vise à renforcer et à consolider la fraternité les deux nations et les peuples.

«Nous savons tous que les liens qui nous unissent vont bien au-delà de l’intérêt commercial et économique, le lien est profond et se fonde sur une relation établie il y a des siècles», a-t-il déclaré. Il a mis en exergue l’importance pour les populations des deux pays en ce qui concerne l’atteinte des objectifs et des buts de cette rencontre. 

«De ce fait, une gestion efficace et coordonnée alliant les capacités conjointes des autorités des régions frontalières est indispensable pour une meilleure circulation des biens et des personnes entre nos deux pays et une transformation des zones transfrontalières en une large bande dynamique et prospère, lieux d’échanges, de rencontres et de partages» ; a précisé le ministre Moumin Ahmed Cheick avant d’encourager les participants de cette réunion à poursuivre leurs efforts avec détermination et abnégation.

La ministre de la paix et de la sécurité de la république fédérale d’Ethiopie, Almas Makonen, a tenu des propos similaires. Toutefois, elle a mis en exergue l’impact significatif de cette rencontre en ce qui concerne la bonne circulation des personnes et des marchandises et son contrôle sur les activités illégales se déroulant sur le long de la frontière commune. «À cet égard, je peux dire avec fierté que nos deux pays ont réussi à faire de leur frontière commune un espace de coopération et d’interaction pacifique qui pourrait être un modèle pour d’autres pays», a-t-elle indiqué en substance.

Sur ce, les travaux de la 26ième rencontre ont débuté et les discussions entre les administrateurs et les différents responsables frontaliers des deux pays tournaient autour des questions sur le commerce transfrontalier et l’émigration clandestine qui, certes, crée une certaine insécurité sur les populations vivants dans les régions avoisinant la ligne frontalière.

Rachid Bayleh

« LES ZONES FRONTALIÈRES CONSTITUENT UN TERREAU FERTILE POUR

LES GROUPES CRIMINELS QUI PROSPÈRENT À L’OMBRE»

Moumin Ahmed Cheick, ministre de l’intérieur de la république de Djibouti

«Comme nous le savons tous, la paix et la sécurité sont fondamentalement liées à la bonne gouvernance des frontières et à la question du développement durable des zones frontalières. Car les zones frontalières constituent un terreau fertile pour les groupes criminels qui prospèrent à l’ombre de nos frontières et dont les activités illicites menacent la sécurité de nos états et perturbent la quiétude de nos concitoyens. Il importe de ce fait d’unir nos efforts et de mutualiser nos moyens pour lutter efficacement contre ces groupes criminels et mettre fin à leurs activités illégitimes, extrémisme violent, traite et trafic des êtres humains, contrebande, trafic de la drogue, terrorisme, etc. Avant de venir ici, j’ai lu le procès-verbal de la réunion des sessions précédentes et j’ai  découvertque certains problèmes reviennent encore et encore. Nous demandons au gouvernement d’accueillir cet événement et demandons plus de soutien pour atténuer l’impact de l’afflux de migration. De ce fait, une gestion efficace et coordonnée alliant les capacités conjointes des autorités des régions frontalières est indispensable pour une meilleure circulation des biens et des personnes entre nos deux pays et une transformation des zones transfrontalières en une large bande dynamique et prospère, lieux d’échanges, de rencontres et de partages. Vive la coopération entre nos deux nations soeurs et l’amitié entre nos deux peuples frères !»

PROPOS RECUEILLIS PAR RB