Que du beau monde hier à l’université de Djibouti ! Pour cette journée de rencontre avec les entreprises, les directeurs de Djibouti Télécom Mohamed Assoweh Bouh, du port polyvalent de Doraleh Djama Ibrahim Darar, de la Société de Gestion du Terminal de Doraleh Abdallah Sigad Ahmed, la directrice de la CNSS Deka Ahmed Robleh, le président de la Chambre de Commerce Youssouf Moussa Dawaleh, et le Gouverneur de la Banque Centrale Ahmed Osman Ali ont été conviés à parler de leurs entreprises.
La rencontre avec les entreprises a vu la participation du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Dr Nabil Mohamed Ahmed et du président de l’Université de Djibouti Dr Djama Mohamed Hassan.
Dans son mot d’ouverture, le président de l’Université a mis l’accent sur les nombreuses qualités des étudiants de l’université « La première génération d’étudiants de l’université occupe aujourd’hui une place très importante dans la société et dans toutes les échelles des entreprises. Nous avons tenu à avoir cette journée de discussion et de débat, car l’université et le monde des entreprises sont deux mondes qui doivent travailler ensemble, en étroite collaboration, car ces deux mondes qui se voient mais qui ont du mal à communiquer » a-t-il précisé.
Pour sa part, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a tenu à remercier toutes les personnalités qui ont tenu à faire le déplacement pour discuter avec les étudiants.
« Les entreprises voient à travers l’université un foyer de compétences et on ne peut améliorer nos compétences que si nous instaurons un système
« gagnant-gagnant ». Nous avons en si peu de temps et avec la vision du président de la république construit des infrastructures, et nous voulons à l’intérieur de cette structure, avoir des personnes qui soient prêtes à relever les défis à venir. Je finirais en déclarant que nos jeunes étudiants sont capables de répondre à vos besoins, l’avenir c’est nos jeunes. »
La journée s’est poursuivie par une projection d’un reportage sur des anciens étudiants qui ont été embauchés par l’Electricité de Djibouti.
En effet, c’est suite à un concours que 17 étudiants ont bénéficié d’un emploi au sein de l’EDD, les cinq autres étudiants de cette promotion, ont, grâce à l’appui du Directeur général de l’EDD, Djama Ali Guelleh été engagés à Djibouti Télécom et à la CNSS. Les panélistes ont par la suite transmis aux étudiants des messages forts pour les inciter à croire en eux et poursuivre leurs rêves et de ne pas baisser les bras face aux obstacles de la vie.
Les invités ont par la suite visité le FabLab, les smart class et les laboratoires de la faculté d’ingénieurs.
N.Kadassiya
Réactions des panélistes
Mohamed Assoweh Bouh, Directeur général de Djibouti Télécom
« La question du digital est une question transversale puisqu’elle nous concerne tous et je pense que le monde est en perpétuelle mutation et qu’il évolue et que nous collaborons déjà avec l’université et que nous avons un partenariat dans plusieurs sujets. Nous sommes à l’ère du digital et la question qui se pose est de savoir si nous avons donné à nos étudiants tous les outils pour que demain, nos étudiants puissent créer des entreprises dans la région. Il faut que nous ayons demain des jeunes qui soient capables de créer des starts-up ou des entreprises et qui vont aller se battre sur le marché du Comesa et pour cela, il est de notre devoir de vous outiller et de vous donner les armes qu’il faut. »
Youssouf Moussa Dawaleh,
Président de la Chambre de Commerce de Djibouti
Je voudrais vous parler de l’auto entreprenariat, parce que c’est là où j’ ai réussi. Il y a trente ans, j’ai commencé avec une petite boutique mais j’ai eu la chance d’avoir un père entrepreneur. J ai quitté mon activité initiale de cadre supérieur pour donner une chance à l’entreprise que je voulais créer. Et créer peut faire peur au début, mais c’est la mission la plus noble que l’on puisse avoir. Et je suis très fier d’être aujourd’hui le premier patron de Djibouti car je suis sûr que celui qui commence tout petit, peut monter très haut. Il faut être déterminé pour arriver aux objectifs que l’on se fixe car quand on veut devenir entrepreneur, c’est 70% de chance et 30% d’effort car la chance ne sourit qu’une seule fois. Et quand vous saisissez l’activité, elle devient 70%d’effort et 30% de chance. Car quand vous êtes dans votre boutique, et vous en êtes le caissier, le livreur, là, vous savez où vous mettez votre argent et c’est pour cela qu’il faut être économe. »
Djama Ibrahim Darar,
Directeur général du DMP-PDSA
Je voulais signaler que les étudiants qui ont été formés dans notre université sont embauchés au port tels que les ingénieurs, les techniciens, les logisticiens. Le port fait partie des grands employeurs de ce pays et que nous pouvons être fiers du nombre d’étudiants que nous avons engagés. Il est important que l’université et les entreprises travaillent ensemble. Les étudiants qui auront la chance de travailler en alternance avec l’entreprise et l’université auront une compétence et une visibilité plus large et ils seront prêts sur le marché du travail. Et tout l’honneur revient au ministre de l’enseignement supérieur. Je voudrais juste rajouter une suggestion, c’est que quand l’université prépare son programme de formation qu’elle associe l’entreprise pour comprendre ses besoins Et lorsque l’entreprise est associée au départ, l’entreprise se sentira responsable des étudiants qui seront formés. Nous avons récemment engagés 23 techniciens avec des masters, des licences en électromécanique, et électronique, sur un total de 55 postulants. Et le programme de l’examen a été préparé par l’université. 99 % des personnes retenues ont été formées à l’université et je voudrais leur dire bravo.
Ahmed Osman Ali, Gouverneur
de la Banque Centrale
Vous avez la chance d’avoir la connaissance dans votre pays et de pouvoir vous consacrer à vos études. Vous devez être plus compétitifs et l’université doit vous donner cette chance. L’université doit être une porte d’entrée pour tout le monde car une fois, l’université finie, vous êtes confrontés à l’univers du travail. Et je voudrais juste dire que c’est toujours difficile de démarrer et partout dans les banques, les risques sont toujours calculés.
Deka Ahmed Osman,
Directrice générale de la CNSS
« J’ai assisté aux difficultés qu’a eu au début l’université de Djibouti. La question du hors sujet, est une menace qui pèse quand on met en place les curricula de formation avec la possibilité que l’on dise à l’étudiant vous avez un train de retard ou bien qu’on lui dise que sa formation ne correspond en rien aux attentes. Donc essayer d’éviter ça, c’est le plus gros challenge de l’université et le meilleur moyen de répondre à cette question, c’est la proximité avec les employeurs.
Au niveau de la CNSS, nous sommes un observateur de l’emploi et nous voyons les nouveaux métiers qui apparaissent et nous voyons aussi les types d’embauche qui se font. Au niveau de la Cnss, nous avons entendu les difficultés qu’avaient les entreprises à prendre des stagiaires. La question de l’assurance était un frein pour le recrutement et le placement des stagiaires et nous avons essayé de travailler avec l’ANEFIP pour les aider à mettre en place un mécanisme en vue de placer plus facilement des stagiaires. »
Propos recueillis par N.Kadassiya