Le ministre de l’intérieur, Moumim Ahmed Cheikh, a représenté la république de Djibouti au 1er Forum  mondial sur les réfugiés qui s’est tenu à Genève, en Suisse, du 16 au 18 décembre 2019. De nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, des responsables d’agences des Nations Unies, des représentants d’ONG, des dirigeants d’entreprises et des réfugiés eux-mêmes ont pris part à cet important événement.

Le 1er Forum Mondial sur les Réfugiés s’est ouvert par une cérémonie officielle marquée par des discours successifs du secrétaire générale des Nations unies,  Antonio Guteres, du haut commissaire des nations unies pour les refugiés,  Filippo Grandi, des chefs d’Etat des pays coorganisateurs comme la Suisse, la Turquie, le Pakistan, l’Ethiopie, l’Allemagne et le Costa Rica, qui sont les pays accueillant les plus importantes populations de réfugiés au monde.

…Une série d’avancées majeures. Le ministre de l’intérieur, Moumin Ahmed Cheikh, a profité de cette tribune pour partager avec l’ensemble des participants les avancées majeures en matière de prise en charge des réfugiés ainsi que les engagements pris pour le moyen terme et les défis et contraintes rencontrées à Djibouti. Des réalisations qui s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre des engagements pris à New York en septembre 2016 par le Chef de l’Etat, Ismaïl Omar Guelleh, et du cadre d’action global en faveur des réfugiés (CRRF). 

Le ministre a cité principalement les actions effectuées dans le cadre de la protection des enfants, à savoir notamment la promulgation d’une nouvelle loi nationale sur les réfugiés en janvier 2017 et la signature de deux décrets d’application en décembre 2017. Ces dispositions permettant de garantir la protection des réfugiés et des demandeurs d’asile ainsi que leur intégration socio-économique dans le pays. En matière d’éducation, il a rappelé que pour l’année scolaire en cours (2019/2020), plus de 4000 enfants réfugiés fréquentent le système éducatif national. Le Plan d’Action national pour l’Education (PAE 2017-2020) a été révisé pour inclure les réfugiés. la Déclaration de Djibouti sur l’éducation régionale des réfugiés et de son plan d’action visant à garantir l’inclusion des écoles des réfugiés dans les systèmes nationaux d’éducation et l’accès à une éducation de qualité aux réfugiés et aux communautés hôtes. Il est à noter que le mois dernier, un étudiant réfugié classé parmi les trois meilleurs étudiants de la république de Djibouti a bénéficié d’une bourse présidentielle pour poursuivre ses études à l’étranger.

Dans le secteur de la santé, il a souligné que les réfugiés et les demandeurs d’asile ont accès au système national de santé à tous les niveaux : I, II et III. Un exercice de profilage socio-économique des réfugiés est en cours dans le but de les intégrer dans le système national d’assurance maladie. Les résultats permettront l’inclusion de 12 500 réfugiés vulnérables dans le Programme d’Assistance Sociale de Santé (PASS). Tous ces efforts visent à inclure progressivement les réfugiés dans le système national de protection sociale.

Il en va de même pour la protection sociale et  les moyens de subsistance puisque Djibouti a mis en place des infrastructures marchandes dans les villages des réfugiés dans un objectif d’autonomiser les réfugiés et favoriser leur inclusion socioéconomique. Parmi les actions entreprises, l’on note les regroupements et l’organisation communautaire, le développement social ainsi que la Micro-finance.

Le retour volontaire et la réinstallation des réfugiés est un autre temps fort dans l’action du gouvernement puisqu’entre 2016 et 2019, le gouvernement et le HCR ont facilité le retour volontaire de 727 réfugiés vers la Somalie. Le processus visant à faciliter le retour volontaire d’environ 1 000 réfugiés éthiopiens est en cours. Entre janvier 2017 et novembre 2019, 143 réfugiés ont été réinstallés aux Etats Unis, au Canada et en Suède.

…Des engagements et des promesses. Le ministre a rappelé également une foule d’engagements pris par le gouvernement suite aux consultations nationales organisées en marge de ce Forum mondial sur les réfugiés, dont principalement l’intégration des réfugiés dans le plan de développement national dans le cadre de la Vision 2035 et l’inclusion progressive de 12500 réfugiés dans le programme d’assurance maladie universelle d’ici 2021. Des engagements qui restent tributaires d’une coopération internationale tangible et efficiente et qui est cruciale notamment à l’extension des services sociaux de base. Pour cela, il a requis une enveloppe  de 54 840 000 dollars américains pour couvrir les frais d’éducation, de santé et de protection sociale des réfugiés. Le ministre et sa délégation ont pris part à des discussions plénières et des dialogues de haut niveau ainsi que des séances d’information thématiques qui  ont porté un regard plus approfondi sur les domaines d’intérêt du Forum mondial sur les réfugiés, en présentant une série d’engagements, de contributions et de bonnes pratiques effectifs et impliquant une variété de partenaires.

L’occasion pour notre pays d’exposer son expérience dans l’accueil et l’intégration des réfugiés dans tous les domaines de la vie courante, notamment en éducation, la santé, la protection sociale. La délégation djiboutienne a pris part à des sessions centrées sur l’éducation, l’emploi et les moyens de subsistance, les énergies et les infrastructures, l’inclusion financière des réfugiés (micro-finances et  banques) et enfin les solutions et les capacités en matière de protection des réfugiés.

Enfin, le bilan de ce forum a été à la hauteur des attentes des organisateurs. Car au terme de l’événement, le forum a recueilli 770 promesses annoncées par les pays donateurs  et 7 milliards de dollars dont 4,7 milliards de la Banque Mondiale.

Pour rappel, la délégation djiboutienne était composée de la secrétaire générale du ministère des affaires sociales et des solidarités, Ifrah Ali Ahmed, du secrétaire général du MENFOP, Mohamed Abdallah Mahyoub, de Ibrahim Soubaneh Rayaleh (CT MI), du secrétaire exécutif de l’ONARS, Houssein Hassan Darar, et du coordinateur des projets de l’ONARS, Houssein Mohamed Chardi.

MAS