A la tête d’une forte délégation dont l’ambassadeur de Djibouti accrédité en Ethiopie, le président de l’autorité des ports et des zones franches, Aboubaker Omar Hadi, a eu lundi dernier une importante réunion à Addis Abeba avec la ministre des transports de la république fédérale et démocratique d’Ethiopie, Dagmawit Moges.

Cette réunion de travail a porté sur les préparatifs et la mise en place d’un mécanisme de coordination des opérations portuaires et du corridor pour l’acheminement des engrais. Ce produit d’une importance capitale pour l’agriculteur est destiné à booster les récoltes surtout en période de fortes précipitations. Cette stratégie s’inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement éthiopien visant à transformer des millions d’agriculteurs pauvres en producteurs d’excédents destinés aux marchés locaux, régionaux et internationaux.

C’est justement dans cette perspective que le gouvernement à procéder, cette année aussi, à l’achat de 1.4 millions de tonnes d’engrais qui seront acheminés sur une période courte de 5 mois à partir de nos ports vers 121 sites répartis sur l’ensemble du territoire éthiopien. Ces produits seront acheminés depuis le port de chargement jusqu’à nos ports par 25 navires, dont 8 navires post-panamax d’une capacité de 75.000 tonnes chacun et 16 navire panamax de 50.000 tonnes. Ces opérations, qui se feront en parallèle avec le traitement de 400.000 tonnes de blé, débuteront d’ici la fin du mois de janvier et se poursuivront pendant le mois de mai 2020. En préparatif à ces opérations et dans l’optique de mettre en place les meilleures conditions possibles, les deux parties concernées ont longuement passé en revue l’ensemble des maillons de la chaîne afin d’identifier les possibles goulets d’étranglement et apporter des solutions adéquates.

Le commandant du port, le directeur général de Doraleh Multipurpose Port, le directeur général de DPCR (la société en charge des corridors), le directeur général du port de Tadjourah et le directeur général de DPCS (la société en charge du système de guichet unique des ports) ont aussi pris part à cette réunion.

Du côté éthiopien, la ministre était accompagnée du directeur général de l’autorité des affaires maritimes éthiopiennes (EMAA), du directeur général de ESLSE (la compagnie éthiopienne de logistique et de shipping) et de quelques autres collaborateurs.

Les différents responsables djiboutiens ont ainsi tour à tour présenté les capacités des infrastructures et les autres solutions en place pour le traitement de ces produits tant demandés et attendus.

Dans un mot prononcé lors de cette réunion, la ministre éthiopienne des transport, Dagmawit Moges, a d’abord remercié la partie djiboutienne pour sa disponibilité et sa volonté d’encore mieux servir, surtout en cette période si sensible. Elle a longuement vanté le rôle que Djibouti a joué dans la réalisation par l’Ethiopie de croissance à deux chiffres durant les 10 dernières années. En soulignant l’efficacité des différentes infrastructures portuaires, la ministre a longuement insisté sur la nécessité et l’urgence de reconstruire la RN1, qui sert aujourd’hui de principal corridor pour l’acheminement des marchandises éthiopiennes.

Le président de l’autorité des ports et des zones franches de Djibouti, Aboubaker Omar Hadi, a à son tour remercié la ministre de sa confiance et a mis l’accent sur l’effort soutenu afin de créer une chaîne logistique fonctionnant en ‘’symphonie’’. C’est ainsi qu’il a rappelé la vision du gouvernement de Djibouti d’harmoniser la chaîne à travers la création d’une entité en charge du développement, de la gestion, de l’opération et du financement des corridors rattachés à l’autorité des ports et des zones franches.

Tout en rappelant qu’il est aujourd’hui possible de faire 5 heures de Doraleh à Galafi, avec les conditions des déviations améliorées, le président de l’APZFD a aussi souligné le besoin urgent d’accélérer la reconstruction du corridor, dont une partie a déjà commencé sur financement japonais.

Poursuivant son intervention, M. Hadi a assuré la ministre et ses collaborateurs que les ports et l’ensemble des structures intervenants dans la chaîne ne ménageront aucun effort pour acheminer les engrais à temps.

La réunion s’est conclue par la mise en place d’un comité de suivi et de coordination composé des deux parties djiboutienne et éthiopienne, qui rapportera de façon régulière les performances et les difficultés à la haute autorité.