Les travaux d’une conférence sur la recherche médicale et médicinale, ont débuté hier matin au palais du peuple. Placé sous l’égide du premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, l’événement a réuni sur place des plusieurs membres du gouvernement et du parlement, d’éminent personnalités scientifiques régionales et internationales ainsi la communauté scientifique de notre pays. Il s’agit ici pour le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, organisateur de ce colloque de deux jours, de discuter sur les maladies virales, bactériennes, vectorielles qui sévissent à Djibouti en vue  d’avoir un spectre large permettant de construire un espoir pour faire face.

Le premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed a présidé hier matin la cérémonie inaugurale d’une conférence portant sur les recherches médicales et médicinales organisée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.

L’événement a réuni dans la salle des conférences du palais du peuple plusieurs membres du gouvernement parmi lesquels, le ministre organisateur de cette rencontre scientifique de haut niveau, Dr. Nabil Mohamed Ahmed, le ministre de la santé, Mohamed Warsama Dirieh, ainsi que le MCPT, le MET, Le ministre du Budget, MAECI, la MFF.

D’éminents scientifiques venus de par le monde ainsi que l’ensemble de la communauté scientifique de notre pays ont pris part à cette conférence unique en son genre.

Après l’accueil, le premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, a visité sur le hall devant la salle de conférence où avait lieu cette rencontre de ces valeureux hommes et femmes de la science, des stands sur lesquels, le Centre d’Etude et des Recherches de Djibouti (CERD), a étalé des herbes et des produits médicinales.

A noter que cette conférence permettrait à nos scientifiques et autres professionnels de la santé publique participant à cette rencontre d’avoir un spectre plus large en ce qui concerne les différentes maladies virales, bactériennes et vectorielles, dont notamment celle de la pandémie du COVID-19 qui sévie actuellement dans le monde.

Dans la série des allocutions prononcées lors de la cérémonie inaugurale de cette conférence, le directeur général du CERD, le Dr. Jalludin Mohamed a dans son mot de bienvenue souligné l’importance de cette rencontre qui selon lui permettra d’avoir un aspect large et assez détaillé des maladies virales, bactériennes et vectorielles sur la république de Djibouti «et grâce à nos invités, on aura aussi un aspect régional et international de ces différents aspects» a-t-il ajouté.  

«C’est en soi une première aussi par le faite que nous avons ici réuni l’ensemble des organes nationaux, les organes du ministère de la santé, l’armée nationale, la police nationale, le laboratoire LANAA, le CERD, l’Université de Djibouti qui par l’intermédiaire de leurs ressources humaines et leurs compétences vont apporter leurs contributions pour bâtir cette synergie dans la compréhension des différentes maladies qui sévissent à Djibouti» a indiqué le directeur général du CERD principal organisateur de cet événement scientifique d’importance capitale qui est censé permettre également à nos scientifiques et autres professionnels de la santé publique de comprendre les aspects des différentes maladies qui sévissent au sein de la population djiboutienne afin de mettre en place un processus visant à mieux cerner voire même à éradiquer certaines de ces maladies.

Le ministre de la santé Mohamed Warsama Dirieh, qui l’a suivi a évoqué dans son discours les dispositifs de lutte et la mobilisation de toutes les institutions gouvernementales qu’a nécessité la pandémie de la COVID 19.

Selon le ministre Mohamed Warsama la pandémie a nécessité non seulement une accélération des réformes engagées sur les différents piliers qui fondent le système de santé de notre pays pour le rendre plus robuste et résilient face aux situations d’urgence mais également de disposer d’un secteur de la recherche performant, inclusif et réactif et une meilleure mutualisation des connaissances et des efforts en soutien à la recherche scientifique et au service des stratégies de réponse les plus adéquates.

En ce qui concerne le ralentissement de la progression de la maladie, «il doit être source de motivation pour redoubler d’efforts dans la lutte contre la COVID-19» a souligné le ministre de la santé.

Quant au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Dr. Nabil Mohamed Ahmed, il a indiqué que cette conférence s’inscrit dans un contexte particulier qui n’est autre que celui de la COVID 19. «Cette pandémie qui a commencé à cause d’un virus le corona virus dès le début de l’année 2020 reste encore d’actualité puisqu’il n’y a toujours pas de remède bien identifié ni de vaccin pour l’arrêter» a rappelé Dr. Nabil Mohamed. Pour ce qui est de cette conférence proprement dite, « je vois cette conférence comme une réelle opportunité aux chercheurs nationaux d’échanger, de réfléchir, de débattre de formuler des recommandations à partir de leur expérience locale et internationale» a dit le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Pour clôturer cette série d’intervention, le premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed a déclaré  «que notre pays a su contenir la propagation de la Covid-19, à limiter le nombre de cas avec complications passés par les soins intensifs et le nombre de décès. «Les résultats des dernières semaines où sont enregistrés des très faibles cas de contamination journalière, voire zéro cas par jour, nous réconfortent énormément» a déclaré le premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed qui préside également le Comité de Pilotage de lutte contre cette pandémie avant d’exhorter la population djiboutienne de rester vigilante et de continuer à respecter les gestes barrières et les conseils avisés continuellement diffusés par le Ministère de la Santé.

A noter que certaines personnalités issues de la région participent à cette conférence qui sera clôturée comme prévu, cet après-midi.

Rachid Bayleh

Le point avec… Dr. Jalludin Mohamed

Directeur général du CERD

« On va voir comment on va faire pour faire face, arrêter où éradiquer certaines de ces maladies »

«Il est très important de souligner le partenariat qui se construit et qui s’est construit par les échanges techniques et scientifiques entre ces hommes et femmes pour atteindre cet objectif d’assurer la santé publique. Par la compréhension de ce qui se passe, par la compréhension de la dynamique, par la compréhension des origines, pour ensuite préparer au mieux possible les réactions. Ce partenariat est nécessaire et complémentaire  pour cela. Très sincèrement, je félicite tous ce qui sont là et qui ont contribué à l’organisation de cette conférence. On a vu de par le monde, à travers, aujourd’hui les outils médiatiques qui sont disponible (réseaux sociaux, les différentes chaines d’actualités), combien la science joue un rôle fondamental par la vue, d’une manière transparente à travers la COVID-19. Et la République de Djibouti, dans ce domaine là, a fait d’énormes progrès dans le sens de l’équipement scientifique, dans le sens de la formation et le recrutement d’experts de hauts niveaux dans les différentes domaines et de donner aussi les infrastructures et les outils qui sont nécessaires pour la conduite de ces activités de recherches. Je pense que ces outils là, ces femmes et hommes qui travaillent régulièrement, quotidiennement, le partenariat, tout cela nous aide à construire un espoir pour mieux se préparer face à ces pandémies ou ces maladies comme par exemple le paludisme plus résistant ou la tuberculose plus résistant qui sévissent à Djibouti de manière à pouvoir se dire, on a fait le maximum et on va voir comment on va faire pour faire face, arrêter où éradiquer certaines de ces maladies. La recherche scientifique assure un volet dans cette lutte. Mais bien entendu à elle seule, elle ne peut réussir et c’est là où la coopération, le partenariat sont déterminent et indispensable avec les acteurs sociotechniques de la société»

Ils ont dit…

Abdoulkader Kamil Mohamed

Premier Ministre

«Nous continuerons à nous adapter face aux nouvelles donnes et renforcer notre stratégie de 3T (Tester, Tracer et Traiter) adoptée dès le début de la crise suite à la décision avisée du Président de la République S.E Ismail Omar Guelleh »

«Cette conférence intitulée “Recherche Médicale et Médicinale” dont l’importance n’échappe à personne se tient en ce moment particulier où le coronavirus continue à l’échelle mondiale à manifester ses effets néfastes tant sur le plan de la santé des personnes que sur le plan économique mondial. A ce jour nous nous réjouissons, au delà des prévisions alarmistes pour le continent africain, que notre pays soit parvenu à contenir la propagation de la COVID-19, à limiter le nombre de cas avec complications passés par les soins intensifs ainsi que le nombre de décès. Certes, les résultats des dernières semaines où sont enregistrés des très faibles cas de contamination journalière, voire zéro cas par jour, nous réconfortent énormément. Tout cela a été possible grâce à l’effort de tous et je tiens à rendre un très grand hommage à tout le personnel médical et hospitalier ainsi qu’aux corps constitués. Je vous dis tout simplement merci et vous félicite pour votre travail et abnégation. Je tiens également à exhorter encore une fois toute la population djiboutienne de rester vigilante et de continuer à respecter les gestes barrières et les conseils avisés continuellement diffusés par le Ministère de Santé. Ils sont les seuls garants de préservation de tous les efforts accomplis pour contenir la maladie. Notre pays s’est illustré au-devant de la scène internationale pour sa capacité de gestion de la pandémie et a reçu toutes les félicitations pour son action courageuse de procéder au dépistage systématique de la population dès le début de l’alerte en mars 2020. A l’heure actuelle après une phase d’accalmie nous observons que la Covid-19 revient avec une certaine virulence dans certains pays. Nous continuerons à nous adapter face aux nouvelles donnes et renforcer notre stratégie de 3T (Tester, Tracer et Traiter) adoptée dès le début de la crise suite à la décision avisée du Président de la République SE Ismail Omar Guelleh. Fort de notre expérience et des acquis dans la gestion de la pandémie, je reste également convaincu de l’importance d’encourager la recherche médicale et médicinale, seule garante de nous orienter vers des pistes scientifiques rigoureuses pour parfaire notre stratégie de 3T et nous proposer des recommandations pour mieux lutter contre la Covid-19.  Etant moi-même Président du Comité de Pilotage de lutte contre cette pandémie et de par mes multiples concertations avec le comité scientifique Covid19, j’ai pu ces derniers mois mieux appréhender la complexité de l’action de ce virus tant au niveau de son mode de propagation que de sa capacité de nuisance auprès des personnes à risque. C’est pourquoi, une réflexion scientifique nationale menée par des chercheurs et intellectuels nationaux honore notre pays. C’est tout un symbole. Les impacts du virus étant inégaux d’une région à une autre, d’une classe d’âge à une autre ou tout simplement d’une personne à une autre, nous attendons de vous, Mesdames et Messieurs, plus de synergie, de collaboration et de cohésion pour enrichir nos connaissances et nous proposer des actions appropriées non seulement au contexte djiboutien mais également au contexte régional et international»

Dr. Nabil Mohamed Ahmed

Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche

«Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche finalise un projet ambitieux de création d’observatoire est-africain pour le Changement Climatique avec pour idée première de réunir tous les talents scientifiques dans différents domaines»

«Ce virus a modifié notre façon de vivre, de travailler et remet en cause notre modèle de société et de travail. Il interroge les scientifiques et experts médicaux, remets en cause nos certitudes, met en avant nos faiblesses et contradictions sur les décisions à prendre pour l’arrêter. Mais dans chacun de nos succès ou de nos lacunes, il y a des leçons à tirer à partir de ce que nous constatons, de ce que nous expérimentons, des hypothèses que nous émettons pour les traduire en résultats utilisables pour faire avancer la science et orienter la décision politique. Je demanderai aux différents chercheurs et spécialistes que les urgences  du quotidien ne doivent pas freiner leur imagination (…) La recherche scientifique et la collaboration entre les différents départements sont plus que jamais encore nécessaires et la mobilisation de tous les départements plus qu’indispensable. Loin des querelles ou compétitions entre institutions, je vois cette conférence comme une réelle opportunité aux chercheurs nationaux d’échanger, de réfléchir, de débattre de formuler des recommandations à partir de leur expérience locale et internationale. C’est dans cet d’esprit d’ouverture que  le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche finalise un projet ambitieux de création d’observatoire est-africain pour le Changement Climatique avec pour idée première de réunir tous les talents scientifiques dans différents domaines, (médical et médicinal inclus) afin de travailler sur des thématiques régionales et apporter des solutions appropriées aux populations qui y vivent»

Mohamed Warsama Dirieh

Ministre de la santé

«Dans le secteur de la santé, il est communément admis que les centres hospitaliers universitaires constituent des acteurs majeurs et des leviers déterminants de la recherche et de l’innovation médicale»

«Vous le savez, l’épidémie, présentait un faciès particulier dans notre pays, avec près de 90% des cas asymptomatiques et des cas symptomatiques indiquant des tableaux légers  et  modérés. Il est d’ailleurs probable qu’une pyramide des âges reposant sur une population jeune, une immunité souvent mise à contribution, un écosystème spécifique, un climat chaud et des stratégies de dépistage et de prise en charge agressives soient quelques-unes des raisons pouvant expliquer cette singularité avec la plupart des pays africains. Le ralentissement de la progression de la maladie que nous observons aujourd’hui, doit être source de motivation pour redoubler d’efforts dans la lutte contre la COVID-19. Il nous faut profiter de ce ‘‘temps de répit’’ pour mener les investigations nécessaires. La contribution majeure des chercheurs toutes disciplines confondues et scientifiques ici présents, couplée à celle de nos médecins doit être reconnue et exploitée à sa juste valeur. C’est dans cet esprit que j’appelle à plus d’interactions entre les professionnels de santé et les chercheurs du CERD en créant des plateformes qui concentrent des compétences médicales et scientifiques de haut niveau et à forte valeur ajoutée. Nous devons désormais pouvoir et savoir compter sur notre communauté scientifique que nous nous devons d’outiller plus et mieux. C’est à cette seule condition que son expertise collective sera à la hauteur des futurs défis. Qu’ils s’agissent du secteur technologique ou industriel, cette crise a démontré de quelle façon une réponse collective multiforme pouvait venir supporter la réponse sanitaire à une crise : je pense aux données de téléphonie mobile pour le suivi des contacts des personnes infectées, aux gels hydro-alcooliques  ou de matériels de protection made in Djibouti. Dans le secteur de la santé, il est communément admis que les centres hospitaliers universitaires constituent des acteurs majeurs et des leviers déterminants de la recherche et de l’innovation médicale»