PORT DE TADJOURAH ET VOIE ROUTIERE TADJOURAH-BALHO

La réalisation de la chaîne de transport logistique reliant l’infrastructure routière Tadjourah-Balho, à la veille d’une proche inauguration, au port de Tadjourah, récemment mis sur pied, s’inscrit parfaitement dans la vision du président de la République visant à cibler des projets d’investissement clés permettant à la république de Djibouti de devenir, à terme, un acteur prépondérant dans le commerce régional.

En effet, la concrétisation de ce mode de transport combiné permettra d’assurer, dans un premier temps, l’acheminement par voie terrestre des minerais en provenance de l’Ethiopie, principalement de la potasse, puis leur transbordement dans des bateaux de dernière génération dotés de capacités de stockage d’au moins 65 000 tonnes pour être exportés, via le port de Tadjourah, vers le reste du monde. Et servira, accessoirement, à l’accostage de navires cargo transportant des marchandises à destination du marché éthiopien. Ainsi, la présente plate forme multimodale devra ouvrir la voie à une intensification du trafic commercial entre Djibouti et notre partenaire commercial de premier plan qu’est l’Ethiopie. La création de ce nouveau centre de ravitaillement pour le géant voisin va procurer à notre pays des gains économiques substantiels grâce à sa position géostratégique privilégiée lui permettant de desservir le marché éthiopien couvrant un hinterland de près de 100 millions de consommateurs ; voire, sur le moyen terme, d’atteindre une partie du marché des pays de la Comesa, plus particulièrement ceux enclavés qui désirent établir des échanges commerciaux avec l’extérieur.

Il apparaît clairement que la concrétisation de cette nouvelle porte d’entrée commerciale pour les pays de la Comesa vient compléter avantageusement les capacités portuaires existantes, de classe mondiale, conférant à notre pays un rôle de hub et de plaque tournante au service du commerce national et régional, suivant une dynamique de développement impulsée par le président de la République et inscrite dans sa feuille de route depuis son accession à la magistrature suprême.

Parallèlement aux perspectives économiques tangibles qui résultent de ce nouveau carrefour d’importations et d’exportations avec le monde extérieur, les effets induits par cette nouvelle façade maritime seront, sans aucun doute, palpables et prometteurs pour constituer un véritable levier économique sur le plan local. En effet, le processus opérationnel connectant le port de Tadjourah à une voie routière contribuera à l’émergence de diverses activités connexes dans plusieurs domaines tels que les prestations de services de maintenance, de transit et de diverses activités commerciales maritimes, d’urbanisation se traduisant par la construction de divers locaux à usage commercial et d’habitation ; et ce faisant par l’éclosion, dans la région de Tadjourah et par extension d’Obock, d’un tissu économique de petites et moyennes entreprises, sources d’emplois et de revenus créant ainsi les conditions favorables de faire naître, dans toute la région nord du territoire, un véritable pôle économique susceptible de stimuler une croissant économique inclusive, servant de rempart incontestable à la pauvreté et l’exclusion sociale.

Il est d’ailleurs à noter que dans le cas où le port de Tadjourah connaitrait un développement commercial avéré, une phase d’extension de ses infrastructures serait tout à fait envisageable.

Par ailleurs, il importe de rappeler à l’occasion de la prochaine célébration d’inauguration de la route Tadjourah-Balho prévue pour le 6 novembre 2019, que c’est le Fonds Koweïten qui a apporté intégralement son soutien financier à la réalisation de celle-ci pour une enveloppe globale de 156 millions de dollars US, assortie de conditions financières ultra concessionnelles : une période d’amortissement de 30 ans dont 10 ans de différé avec un taux d’intérêt de 1%. Il faut savoir que cette route baptisée du nom de l’Emir du Koweït, son Altesse Cheikh SABAH, comportait des caractéristiques techniques et géophysiques contraignantes qui justifient le niveau d’investissement alloué (longueur de la route : 112  km, largeur de la chaussée 9 m, dont 1 m d’accotement de chaque côté, épaisseur 20 cm, à même d’accueillir des camions lourds de capacité de tonnages de plus de 60 tonnes, sans oublier une donnée importante : à savoir qu’une partie significative du tronçon qui s’étale sur plus de 80 km, soit plus de 70% de la distance totale, est une région montagneuse qui a logiquement nécessité des ouvrages denses).

Quant au port de TADJOURAH, il a été cofinancé à près de 80% de l’investissement par le Fonds Saoudien et le FADES, assorti là aussi de conditions flexibles ; le complément de financement ayant été fourni par l’OPEC FUND à concurrence de 19 millions de dollars US destinés à l’acquisition des équipements d’entreposage de la potasse provenant de l’Ethiopie et dont les offres techniques et financières devront être incessamment ouvertes par la commission nationale des marchés de Djibouti.

Force est de constater, avec le recul nécessaire, que les Etats frères d’Arabie Saoudite et du Koweït se distinguent remarquablement par leur disponibilité constante et sans faille à accompagner l’effort de développement de notre pays, et ce depuis son accession à l’indépendance.

Bien qu’il soit le deuxième financeur potentiel après l’Arabie Saoudite, l’Etat frère du Koweït, à travers le Fond Koweïtien qui constitue de loin le Fonds le plus important du Golfe, n’a eu de cesse de s’impliquer activement à la construction économique et sociale de notre pays et ce depuis la genèse de notre Etat ; et qui s’est illustré dans le financement sous forme de dons ou de prêts concessionnels couvrant divers secteurs d’activités économiques, parmi lesquels on peut citer:

– le premier terminal container de l’ancien port dans les années 80

la mise en place du premier programme immobilier à caractère social dans la localité de Cheick Osman

– le développement des moyens de production énergétique par la mise à disposition de groupes électrogènes de la centrale de Boulaos

– la valorisation du second projet industriel de la Laiterie de Djibouti

– l’octroi de lignes de crédit en faveur du FDED destinées à la promotion et le développement de la Petite et Moyenne Entreprise

plus récemment, le financement du projet de la géothermie au Lac Assal à hauteur de 26 millions de dollars US

– l’accord de financement pour 45 millions de dollars US en faveur du projet de construction de la nouvelle centrale électrique à Dammerjog

– la contribution koweïtienne à l’appui budgétaire de notre pays en vue de soulager notre capacité de remboursement

la réhabilitation partielle du réseau de distribution d’eau potable de la ville de Djibouti, évaluée à hauteur de 20 millions de dollars US

– La construction et la réhabilitation d’écoles primaires dans la capitale

– La construction de la route côtière Tadjourah-Obock.

En outre, il convient de mentionner que la région nord du territoire a fait l’objet ces dernières années d’un appui financier significatif, axé principalement sur les infrastructures portuaires et les voies de communication d’envergure qui constituent le noyau central et la condition de base pour un développement efficace de la région ; à ce titre, indiquons que le Fonds Koweïtien a consenti des financements entièrement dédiés aux constructions des routes Tadjourah-Obock et Tadjourah-Balho, respectivement à concurrence de 29 et 156 millions de dollars US, soit un montant cumulé de 185 millions de dollars. Et que le Fonds Saoudien et le FADES ont pris en charge à hauteur de 80% la construction du port de Tadjourah, le reliquat de financement ayant été fourni par l’OPED FUND pour une somme totale de 105 millions de dollars US ; portant ainsi le montant total des fonds injectés dans le nord du pays à près de 300 millions de dollars US, une enveloppe conséquente en cohérence avec les options stratégiques retenues par la politique économique du Gouvernement de Djibouti consistant à stimuler les économies des régions de l’intérieur, notamment celles du nord qui offrent, à bien des égards, des potentialités géographiques certaines de nature à assurer son essor économique.

Enfin, il est un fait incontestable que les financements obtenus ces dernières décennies par le Fonds Koweïtien, à l’échelle nationale, et évalués à plusieurs centaines de millions de dollars US, concourent à consolider la stabilité macro-économique de notre pays et renforcer sa cohésion sociale ; elles reflètent les relations privilégiées qui se sont tissées au fil des années entre l’Etat frère du Koweït et la République de Djibouti.