Karine Barclais est la présidente du comité d’organisation du pavillon « Afriques » au  festival de  Cannes dont elle est aussi l’initiatrice.  Elle séjourne actuellement à Djibouti. Jeudi dernier, en compagnie du directeur de l’ONTD, Osman Abdi Mohamed, du directeur de la culture, Doualeh Hassan Ahmed, et de la cinéaste Lula Ismail, la visiteuse française de marque a tenu une conférence de presse au siège de l’Office national  du tourisme de Djibouti  pour relater les tenants et aboutissants de sa mission à Djibouti, mais aussi pour parler du 7e art et de la place du cinéma africain dans le festival de Cannes. Une sortie médiatique au cours de laquelle il a été question aussi du rôle que Djibouti peut jouer dans le cinéma et surtout le tournage des films. Car des paysages pittoresques de notre pays ont servi de décors extérieurs  pour la production de certains longs métrages internationaux.

Tout d’abord, Mme Karine Barclais  a rappelé que la création de ce pavillon «Afriques »  est venue combler un vide.  Car les pays africains participaient au Festival de Canne de manière sporadique. Parmi lesquels figuraient  très peu de pays francophones selon ses confidences. L’idée était de créer une vraie plateforme où les pays africains viendraient en force pour mettre en avant leur industrie du cinéma.  Le continent regorge de talents. Des prix ont été attribués à des cinéastes africains. L’objectif est de donner une visibilité internationale au devenir de  l’industrie du cinéma africain et de la faire progresser. Dans beaucoup de pays du continent  ce secteur est encore au stade embryonnaire et il faudra le professionnaliser selon Mme Barclais.

A l’entendre, le cinéma africain représentait 5 milliards de dollars avec  5 millions d’emplois en 2013. En 2020, les prévisions tablent sur 20 milliard de dollar et 20 millions d’emplois dans ce secteur d’activités suivant les précisions de la présidente du pavillon « Afriques » du Festival de Cannes.

De son côté, le directeur de l’ONTD a souligné que notre pays a été choisi dans le passé pour abriter le tournage de certains films comme  « le chevalier du ciel » en 2005 et « la planète des singes » et ceci grâce à notre beau paysage  et à ses sites naturels dont certains sont appropriés pour accueillir les professionnels du cinéma lors des séances de tournage. M. Osman Abdi Mohamed a mis en exergue que cela génère aussi une rentrée de devises. « Lors du tournage du film «submergence » du réalisateur allemand Wim Wender,  1 million de dollars ont été dépensés en un mois à Djibouti», a-t-il martelé avec insistance.

Quant au directeur de la culture, il a affirmé qu’au sein de l’université  de Djibouti, il existe une filière audio-visuelle qui peut profiter pleinement du tournage de certains films à Djibouti. M. Doualeh Hassan Ahmed a reconnu que notre cinéma est certes embryonnaire mais qu’il a un avenir prometteur  grâce au talent de la cinéaste Lula Ismaïl qui a produit ces dernières années deux films qui ont eu un large écho ici à Djibouti mais aussi au niveau international.

Enfin, Mme Lula Ismail, elle aussi, a longuement  évoqué ses films, qui sont des productions nationales.  « Car tous les acteurs sont des djiboutiens. Et les problématiques qu’ils abordent font partie des réalités locales », a-t-elle ajouté. A noter que le festival de Cannes a été crée en 1946.  Ce festival a amplifié les carrières de réalisateurs comme Sembène Ousmane, Mahamat Saleh Haroun etc.  Une pléiade de films réalisés et produits par des professionnels africains sont soumis chaque année au jury de ce festival.

Kenedid Ibrahim