Notre pays est le théâtre depuis quelques jours des pluies diluviennes qui se sont abattues sur toute l’étendue du territoire.

Nous sommes habitués depuis des décennies à une pluviométrie de 30 à 40 mm sur toute l’année. Mais, depuis le mercredi dernier, la capitale a reçu plus de 90 mm d’eau. Les quartiers de la capitale sont particulièrement touchés. Mon quartier d’origine (Quartier 7) qui m’a vu naitre a été très durement touché.

Ceci a partiellement désorganisé toutes les institutions qui s’occupent des urgences humanitaires et des catastrophes. Je dois cependant féliciter toutes les unités de Police, de Gendarmerie, de Garde-côtes et surtout la Protection civile qui luttent jour et nuit contre les inondations.

Même si les eaux commencent lentement à se retirer, tous les dangers ne sont pas pour autant écartés. Les inondations posent inévitablement la question du risque sanitaire lié à une possible contamination.

Le secteur de la santé est concerné par la question du risque d’inondation : prise en charge des victimes directes de ces événements, exposition des infrastructures à la submersion, accueil de patients de services en difficulté, indisponibilité du personnel, adaptation face aux éventuels effets domino, notamment les ruptures d’approvisionnement.

FACTEURS DE VULNÉRABILITÉ

 Facteurs d’origine humaine et facteurs naturels

 localisation des habitations dans des zones inondables

 absence de résistance des logements et fondations

 absence de système d’alerte et ignorance des risques liés aux inondations

 terrains absorbant peu l’eau de pluie, en raison de l’érosion ou du bétonnage

Une inondation peut porter atteinte par bien des manières à la santé physique des populations.

Ces effets peuvent apparaître pendant l’inondation (notamment au cours de phénomènes rapides) comme ce que nous avons connu ces derniers jours, mais aussi après, lors du retour des personnes dans leur logement.

On peut ainsi observer lors d’une inondation :

 des cas de noyade, d’éboulement de logements ou d’hypothermie notamment pendant les épisodes soudains

 des risques réels de contamination par le contact avec l’eau qui a été souillée par les déchets humains rejetés par les égouts. L’eau peut contenir des micro-organismes tels que des bactéries, des virus et des parasites pouvant occasionner des gastro-entérites, des dermatites et des infections. Des risques liés à la détérioration de l’approvisionnement en eau potable

 des cas de tétanos, des traumatismes et contusions, apparaissant soit pendant l’inondation soudaine soit pendant les travaux de réparation surtout pour les personnes les plus fragiles

 des infections respiratoires aiguës et des pathologies cardiaques liées au développement de moisissures après la décrue

 Les inondations peuvent impacter profondément la population dans son bien-être psychique notamment le stress, le manque de sommeil, l’angoisse etc..

 des morsures d’animaux : animaux déplacés comme les individus lors d’une inondation

Atteinte de l’environnement avec un dépôt de limon souvent infecté et souillé

La prévention des maladies

Cette prévention passe par des règles simples de sécurités et d’hygiènes.

• Nettoyage correcte des maisons lors du retrait de l’eau

• Faire attention aux risques d’électrocution et aux traumatismes physiques

• Consultation urgente en cas des maladies liées aux inondations

• Approvisionnement en eau potable

• Respect des règles simples d’hygiène et de lavage des mains

• Eviter le contact de la peau avec de l’eau souillée

• Eviter l’hypothermie surtout chez les enfants et les personnes âgées

• Faire une provision en eau, aliments et médicaments de première nécessité

Après les inondations, la pluie a laissé la place à des étendues d’eau ou des flaques un peu partout. Elles sont en général localisées au niveau des terrains vagues ou dans les ruelles étroites des quartiers. Elles constituent le réservoir des moustiques qui transmettent la paludisme, la dingue, le chikungunya etc..

L’urgence de l’inondation est passée. Mais, une autre urgence pointe son bout du nez. C’est celle de ces maladies endémiques (paludisme, dingue, diarrhée aiguée) qui ont fait beaucoup de ravages au sein des populations l’année dernière.