L’hygiène peut se définir comme l’ensemble des principes et des pratiques individuelles ou collectives qui visent à conserver les personnes en bonne santé. Selon l’OMS, « la santé est un état complet de bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en l’absence de maladies ou d’infirmité ». Pour parvenir à cet état de bien être, il faut une pratique quotidienne et permanente de l’hygiène par les individus et dans la société. Il est certain que l’hygiène de vie permet de favoriser la santé. De nombreuses études ont montré l’impact du mode de vie sur l’espérance de vie.

Ainsi, manger sainement, pratiquer du sport, ne pas fumer, limiter la consommation du khat, des repas copieux, etc. permet d’augmenter l’espérance de vie. Outre des facteurs économiques, sociaux et environnementaux, les facteurs sanitaires comme l’accès à l’alimentation, la salubrité de l’eau, l’accès aux soins sont autant d’éléments qui influencent le développement humain et qui ont eu un impact sur la durée de la vie depuis l’antiquité.

La place de l’hygiène dans la prévention des maladies transmissibles a été démontrée par de nombreuses études et valorisée depuis Pasteur. Aujourd’hui, nous pensons que les progrès de la médecine peuvent enrayer facilement toutes les maladies contagieuses, mais la place de l’hygiène est encore trop souvent négligée.

Toutes les communautés djiboutiennes ou toute personne lambda pensent que le respect des pratiques d’hygiène élémentaire semble aujourd’hui aller de soi. Pourtant, ces règles ne sont pas toujours observées, alors qu’on les croit profondément ancrées dans les gestes de tous les jours.

Les familles jouent un rôle primordial dans l’organisation de la vie quotidienne. Elles sont en premières lignes pour aider leurs enfants à développer, en matière d’hygiène et de santé, des attitudes saines et préventives.

L’hygiène individuelle est une marque de respect de soi et des autres. Elle doit être intégrée à tous les niveaux de l’éducation, depuis la cellule familiale en passant par l’école, et enfin à tous les niveaux de la vie quotidienne.

L’hygiène doit être appliquée au quotidien par les enfants mais aussi par les adultes partout et tout le temps. Elle ne doit pas être rappelée par les professionnels de santé que lorsqu’on est confronté à une épidémie ou lors des journées de lavage des mains.

La survenue d’une maladie transmissible au sein de la communauté doit être l’occasion de revoir ces mesures et leur application pour prévenir une épidémie.

L’application des règles d’hygiène tient en effet toujours une place essentielle dans la prévention des maladies transmissibles en collectivité. Elle permet de lutter contre les sources de contamination et de réduire la transmission.

Les pratiques d’hygiène se font à différents niveaux de la société. Les plus importants sont :

L’hygiène individuelle dans la cellule familiale

L’hygiène individuelle se rapporte aux pratiques qu’un individu doit adopter pour se prémunir des maladies. Elle peut concerner l’hygiène corporelle, vestimentaire et alimentaire. Au niveau de l’hygiène individuelle, la responsabilité de la mise en pratique des règles d’hygiène incombe à chaque personne.

Jouer et explorer font partie du quotidien des enfants. C’est pourquoi nous devons parfois leur rappeler de faire attention à leur hygiène corporelle. Enseigner une bonne hygiène corporelle à votre enfant est indispensable pour sa santé mais cela ne doit pas être perçu comme une punition.

Les enfants doivent prendre de bonnes habitudes pour leur hygiène corporelle en suivant l’exemple de ses parents ou des adultes de leur entourage. Essayez donc de leur montrer votre propre routine d’hygiène autant que possible.

Encouragez également toute la famille à montrer l’exemple pour aider les plus petits à se familiariser avec le concept d’hygiène corporelle et d’hygiène collective. Il est primordial d’enseigner aux enfants un certain nombre de rituels. Les adultes, qui sont souvent des modèles pour leurs enfants, doivent eux aussi suivre ces rituels.

Il s’agit de :

. Se brosser les dents 2 fois par jour pour maintenir une bonne hygiène bucco-dentaire

. Se laver les mains régulièrement surtout avant et après les repas, après les jeux, etc.

. S’hydrater régulièrement par de l’eau

. Se doucher régulièrement

. Se couper les ongles régulièrement.

L’hygiène collective

L’hygiène collective est l’ensemble des actions visant à protéger la communauté contre toute atteinte à la santé et dont la mise en œuvre demande un effort collectif. Cet effort collectif est primordial puisque les autorités publiques doivent assurer une hygiène du milieu, de l’environnement, de l’eau, etc. Cet effort doit aussi venir de tout à chacun pour préserver cette hygiène publique.

Un environnement pollué est un déterminant majeur de la santé. En absence d’hygiène environnementale, la population est confrontée à la propagation des maladies.

L’hygiène alimentaire

L’ensemble de la chaîne alimentaire doit bénéficier de mesures d’hygiène. Elle concerne la production, le stockage, le transport, la distribution, le mode de préparation et la consommation des denrées alimentaires. Plusieurs services dépendant des ministères de la Santé et de l’agriculture sont responsables de la surveillance et des contrôles. Lors de toxi-infections alimentaires, une déclaration obligatoire doit être réalisée auprès de l’INSPD du Ministère de la Santé qui met alors en œuvre des enquêtes afin de connaître la source de celle-ci.

Individuellement, les Djiboutiens doivent prendre des mesures d’hygiène individuelles (lavage des mains, des aliments, mode de cuisson, délai de consommation, etc.) pour assurer cette hygiène alimentaire.

L’hygiène en cas de maladie

Une bonne compréhension de la propagation d’une maladie transmissible permet d’avoir une action plus efficace sur la mise en place des mesures d’hygiène.

Les réservoirs des agents infectieux sont :

. L’homme, qu’il soit malade ou porteur sain de microbes

. l’animal malade ou l’animal porteur sain

. l’environnement: terre, air, eau, objets peuvent aussi être vecteurs d’agents pathogènes.

Les modes de contaminations sont soit directe inter-humaine ou humain-animal ou animal-humain ; soit indirecte par l’intermédiaire d’un tierce élément (produit ou matériel).

Les mesures d’hygiènes dans ce cas comprennent d’une part les mesures préventives habituelles d’hygiène générale et d’autre part un certain nombre d’actions particulières afin de pouvoir minimiser le risque de développement d’une épidémie ou de l’enrayer si elle survient.

L’action varie selon le mode de transmission et le germe en cause. Elle est habituellement ponctuelle et limitée dans le temps.