La réunion du Comité technique et ministériel pour la création de l’Autorité de gestion du corridor Djibouti–Éthiopie–Soudan du Sud–Ouganda (DESSU) s’est tenue les 21 et 22 octobre 2025 à l’hôtel Ayla Grand, à Djibouti. Cette rencontre marque une avancée majeure dans la concrétisation d’un projet d’intégration régionale d’envergure, qui fait suite au protocole d’accord signé en février dernier. L’initiative DESSU vise à renforcer la connectivité économique et logistique entre les quatre pays de la sous-région, tout en jetant les bases d’une coopération durable et mutuellement bénéfique.

Dès l’ouverture des travaux, la volonté commune des États participants s’est clairement affirmée : transformer la vision DESSU en une réalité institutionnelle. Ce corridor n’est pas seulement une infrastructure de transport ; il incarne une ambition collective, celle d’une Afrique de l’Est mieux interconnectée, résiliente et compétitive, où les échanges commerciaux et humains s’effectuent sans entraves.

Sous la conduite du ministre djiboutien des Infrastructures et de l’Équipement, Hassan Houmed Ibrahim, les délégations des pays partenaires ont mené deux jours de discussions approfondies, dans un esprit de concertation et de responsabilité. Les échanges ont permis d’aboutir à un consensus sur le projet d’accord final encadrant la création et le fonctionnement de la future Autorité de gestion du corridor. À l’issue des travaux, un procès-verbal a été signé, consignant les points d’accord et les recommandations. La cérémonie de signature officielle de l’accord, initialement prévue à Djibouti, a été reportée à Bishoftu, en Éthiopie, dans un délai de deux semaines, afin de finaliser les versions française et anglaise du texte.

Dans son allocution, le ministre Hassan Houmed Ibrahim a salué la présence de l’ensemble des délégations et souligné que l’initiative DESSU dépasse la notion d’un simple projet d’infrastructure. Selon lui, elle traduit une vision partagée de l’avenir, en harmonie avec les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine, de l’IGAD et du COMESA. Elle s’inscrit également dans la continuité de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui ambitionne de bâtir une Afrique prospère, unie et intégrée. La création de cette Autorité régionale représente une étape clé dans la stratégie d’intégration économique du continent. Une fois mise en place, elle assurera la coordination des infrastructures, l’harmonisation des politiques publiques et la supervision des initiatives communes. Elle constituera ainsi le moteur d’un développement économique plus inclusif, porté par une meilleure fluidité des échanges entre les États membres.

Djibouti, de par sa position stratégique au carrefour des grandes routes maritimes reliant la mer Rouge, le golfe d’Aden et l’océan Indien, est appelé à jouer un rôle central dans la réussite du corridor. Le pays s’est affirmé au fil des années comme une plateforme logistique et commerciale incontournable de la région, grâce à une vision politique claire et à la diplomatie proactive impulsée par le Président de la République, Ismaïl Omar Guelleh. Sous sa direction, Djibouti a su investir dans des infrastructures modernes et consolider sa place de carrefour stratégique entre l’Afrique et le reste du monde.

Le projet DESSU bénéficie du soutien de la Banque africaine de développement, qui a financé dès 2019 les études de faisabilité visant à relier les pays enclavés de la région IGAD aux ports djiboutiens. Ce soutien technique et financier traduit la confiance des partenaires dans la pertinence et le potentiel du corridor pour stimuler le commerce intra-africain et favoriser la croissance économique régionale.

En clôturant la réunion, les participants ont réaffirmé leur engagement à faire du DESSU un instrument d’intégration et de prospérité partagée. Ils ont salué l’esprit d’unité qui a guidé les travaux et exprimé leur volonté de poursuivre dans la voie du dialogue et de la coopération.

La rencontre de Djibouti a ainsi posé les bases d’une gouvernance commune pour un projet porteur d’avenir. Plus qu’un simple cadre technique, le corridor DESSU s’annonce comme un levier stratégique pour bâtir une Afrique de l’Est unie, ouverte et compétitive, où la complémentarité des nations devient la clé du développement durable.

Saleh Ibrahim Rayaleh