
A cette rentrée scolaire 2025-2026 qui débute aujourd’hui mardi 02 septembre sur l’ensemble du territoire national, le système éducatif djiboutien s’apprête à franchir une nouvelle étape déterminante. Le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, M. Moustapha Mohamed Mahamoud, a adressé la veille à l’ensemble des acteurs du secteur éducatif une circulaire détaillant les orientations prioritaires de l’année, rappelant les acquis majeurs du système et définissant les chantiers stratégiques qui mobiliseront enseignants, personnels administratifs, chefs d’établissements, cadres du ministère, élèves et partenaires éducatifs.Cette rentrée scolaire intervient dans un contexte particulièrement porteur. Les résultats obtenus ces dernières années témoignent d’une dynamique de transformation profonde et constante. La généralisation de la scolarisation primaire universelle, un objectif longtemps poursuivi, est désormais un acquis irréversible, illustrant les efforts considérables engagés pour garantir l’accès à l’éducation pour tous les enfants du pays. Parallèlement, l’inclusion et l’équité se sont affirmées comme des priorités concrètes, offrant des réponses adaptées aux besoins des élèves en situation de vulnérabilité ou en situation de handicap.

Le ministre a tenu à souligner que ces progrès ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une mobilisation continue et de réformes structurantes menées avec rigueur. Les révisions curriculaires et pédagogiques, accompagnées d’une attention renforcée à l’évaluation des apprentissages, ont permis d’améliorer la qualité des enseignements et des résultats scolaires. Les outils tels que l’Évaluation Nationale des Indicateurs (ENI), l’Évaluation Globale de la Lecture et de la Réussite Académique (EGRA) et le Programme d’Analyse des Systèmes Éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) ont été mis à contribution pour mesurer avec précision l’efficacité des politiques éducatives et guider les décisions de pilotage.
La gouvernance éducative a, elle aussi, connu une évolution significative. La gestion axée sur les résultats est devenue une pratique de référence, permettant une meilleure planification et un suivi rigoureux des actions éducatives. Les établissements scolaires ont bénéficié d’un accompagnement renforcé, favorisant non seulement leur bon fonctionnement, mais aussi leur rôle actif dans la mise en œuvre des politiques publiques de l’éducation. Ces acquis, qui illustrent la vitalité du système éducatif djiboutien, servent désormais de fondation pour un objectif ambitieux : la performance globale de l’école.

Vers un système éducatif performant : l’assurance qualité comme pilier
La performance attendue ne se limite pas à un seul aspect du système éducatif. Elle concerne l’ensemble des acteurs : les établissements scolaires dans leur fonctionnement quotidien, les enseignants dans leur pratique professionnelle, les élèves dans leurs apprentissages et leur réussite, ainsi que les personnels administratifs et pédagogiques dans l’accomplissement de leurs missions. Pour atteindre cet objectif, le ministère place le système d’assurance qualité (SAQ) au cœur de sa stratégie.
Le SAQ constitue désormais la pierre angulaire de l’évaluation de l’action éducative. Il vise à garantir des résultats probants et mesurables à tous les niveaux du système. Dans cette optique, des établissements pilotes ont été désignés pour expérimenter dès cette année la mise en œuvre du dispositif. Ces établissements bénéficient d’un accompagnement spécifique, conçu pour structurer et améliorer leurs pratiques pédagogiques et administratives.

Grâce à des outils d’auto-évaluation, ils pourront mesurer objectivement leur fonctionnement et leurs performances, identifier leurs forces et leurs faiblesses, et s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue.
Les évaluations menées permettront également de dresser un panorama des performances scolaires à l’échelle nationale, régionale et locale, et de catégoriser les établissements selon des critères fiables et transparents. Cette approche systématique et fondée sur des données probantes a pour ambition de créer une culture de la performance et de l’efficacité, orientée vers l’amélioration constante des apprentissages et de l’encadrement scolaire.
Formation et développement des compétences : investir dans l’humain
Le renforcement des compétences de tous les acteurs du système éducatif constitue un levier majeur pour atteindre les objectifs de performance. La circulaire du ministre insiste sur la nécessité de poursuivre et d’amplifier la montée en compétences des enseignants, des personnels administratifs et des cadres du ministère. La formation continue des enseignants, à travers le Programme d’Appui à la Formation (PAF), demeure un instrument clé pour développer l’innovation pédagogique, favoriser l’inclusion et accroître l’efficacité des pratiques professionnelles.
Pour les personnels administratifs, des formations adaptées sont prévues afin de leur permettre de maîtriser les outils modernes de gestion et d’administration, essentiels pour un pilotage efficace des établissements. Les hauts cadres du ministère bénéficieront, quant à eux, de formations de haut niveau en partenariat avec des institutions internationales de référence, telles que l’Institut National du Service Public et l’Institut des Hautes Études de l’Éducation et de la Formation en France. L’objectif est de constituer une élite administrative et pédagogique capable de conduire et de consolider les réformes éducatives avec vision et efficacité. Cette attention portée au développement des compétences s’inscrit dans une logique de professionnalisation et d’excellence. Elle vise à donner aux acteurs les moyens de relever les défis contemporains de l’éducation et de piloter des établissements performants et innovants.
La consolidation du Système d’Information pour la Gestion de l’Éducation (SIGE) est un autre axe stratégique prioritaire. À travers les plateformes GOSE et SMIS, le ministère entend produire des données fiables et régulièrement actualisées, indispensables pour une gouvernance éclairée et une prise de décision efficace. Ces outils permettront également de renforcer la lutte contre le décrochage scolaire, d’identifier les élèves à risque et de leur offrir un accompagnement adapté, tant sur le plan académique que psychosocial.
Le suivi individualisé des élèves deviendra ainsi un instrument clé pour améliorer la réussite scolaire et réduire les inégalités. Il permettra également de détecter précocement les difficultés et d’apporter un soutien ciblé, contribuant à créer un environnement éducatif inclusif et propice à l’épanouissement de chaque élève.
Parallèlement, la gestion des ressources humaines sera renforcée. Les acteurs pédagogiques et administratifs devront s’approprier pleinement la plateforme nationale des ressources humaines et veiller à la saisie exhaustive et régulière des données relatives au personnel. Cette maîtrise de l’information permettra de mieux orienter les décisions, d’adapter les affectations aux besoins réels et de mettre en place des dispositifs de recyclage pour réorienter certains enseignants vers de nouvelles missions correspondant aux besoins émergents du système éducatif. Ces missions incluent notamment l’orientation scolaire, l’assistance sociale, les cellules genre et les cellules d’écoute et de soutien aux élèves, contribuant ainsi à un accompagnement global et à un climat scolaire apaisé et propice à la réussite.
Réforme du secondaire : construire une école adaptée aux défis contemporains
La réforme du secondaire constitue un axe central de la rentrée scolaire 2025-2026. Elle vise à définir clairement le profil de sortie du lycée et à mettre en place une architecture du secondaire général à la fois polyvalente et professionnalisante. Cette réforme a pour ambition de rapprocher la formation dispensée dans les lycées des exigences de l’enseignement supérieur et du marché du travail, tout en offrant aux élèves des parcours diversifiés et adaptés à leurs aspirations. Dans cette perspective, des structures spécifiques seront mises en place pour préparer les élèves aux olympiades scientifiques et linguistiques. Ces structures accueilleront des élèves de tous les établissements scolaires pendant les vacances scolaires, leur proposant un entraînement intensif et ciblé afin de développer des compétences de haut niveau. Elles permettront ainsi aux jeunes talents de représenter dignement Djibouti lors des compétitions nationales et internationales. À titre provisoire, ces structures seront hébergées au sein de l’École d’excellence, avant leur installation définitive. Cette réforme illustre la volonté du ministère de moderniser le système éducatif, de valoriser le mérite et le talent des élèves et de construire un parcours scolaire cohérent, aligné sur les besoins contemporains et futurs de la société djiboutienne.
Le ministre Moustapha Mohamed Mahamoud a insisté sur l’importance de l’engagement collectif. La réussite de cette rentrée scolaire dépendra de la mobilisation de tous les acteurs, de la rigueur et du professionnalisme des enseignants, de la responsabilité des cadres administratifs et de l’implication des familles et des partenaires éducatifs. La performance, horizon commun de l’ensemble du système, repose sur cette responsabilité partagée et sur la volonté de progresser ensemble vers une école de qualité. Le ministère s’engage à assurer les conditions nécessaires pour la mise en œuvre effective de cette politique, avec un suivi rigoureux et une évaluation continue des actions menées. L’objectif est clair : faire de chaque établissement un lieu d’excellence, de réussite et d’inclusion, où chaque élève peut s’épanouir et atteindre son plein potentiel. Cette rentrée 2025-2026 est donc bien plus qu’un simple retour en classe. Elle représente une étape stratégique dans la transformation du système éducatif djiboutien, marquée par l’ambition, l’innovation et la volonté de performance. Elle illustre la détermination des autorités à offrir une éducation de qualité, équitable et adaptée aux défis du XXIe siècle.
Perspectives : Une école tournée vers l’avenir
Alors que les élèves franchissent le seuil des établissements scolaires, la circulaire du ministre rappelle que l’éducation à Djibouti est entrée dans une phase de consolidation et de performance. La généralisation de la scolarisation primaire universelle, les efforts pour l’inclusion et l’équité, la modernisation des pratiques pédagogiques et la professionnalisation des cadres éducatifs constituent autant de leviers pour renforcer la qualité de l’enseignement. Le système d’assurance qualité, le développement des compétences, le suivi individualisé des élèves et la réforme du secondaire sont autant de chantiers qui témoignent de la vision ambitieuse du ministère pour l’avenir de l’éducation. Tous ces efforts convergent vers un objectif unique : offrir aux jeunes Djiboutiens une éducation performante, inclusive et tournée vers l’avenir, capable de répondre aux défis du monde contemporain et de préparer les générations futures à participer pleinement au développement du pays.
La rentrée scolaire 2025-2026 s’annonce donc comme un moment charnière, celui où les acquis des dernières années sont consolidés et où la performance devient la référence commune pour tous. Grâce à la mobilisation de tous les acteurs, Djibouti se prépare à bâtir une école plus forte, plus innovante et plus juste, où chaque élève pourra construire son avenir avec confiance et ambition.