La Chine vient de franchir une étape essentielle de son parcours vers la modernisation en adoptant les recommandations qui guideront l’élaboration de son 15e Plan quinquennal. Cette décision, issue du quatrième plénum du 20e Comité central du Parti communiste chinois tenu récemment à Beijing, constitue un moment charnière pour le pays au moment où il s’engage résolument sur la voie du deuxième objectif centenaire. À l’heure où la communauté internationale observe avec attention les dynamiques de transformation qui redessinent l’économie mondiale, je souhaite partager avec les lecteurs de La Nation la portée stratégique de ce nouveau plan, ainsi que les perspectives inédites qu’il ouvre pour la coopération sino-djiboutienne.

Depuis le premier plan quinquennal adopté au début de la fondation de la République populaire de Chine, notre pays a suivi une trajectoire cohérente, déterminée et méthodique vers la construction d’un État moderne. Plan après plan, la Chine a su passer d’une situation d’extrême pauvreté à la réalisation historique d’une société modérément prospère à tous égards. Cette réussite n’est pas le fruit du hasard : elle découle d’une élaboration scientifique des politiques publiques et d’un savoir-faire de gouvernance profondément inscrit dans l’expérience du Parti communiste chinois. Comme l’a souligné le Président Xi Jinping, la planification quinquennale constitue l’un des atouts politiques majeurs du socialisme à la chinoise.

Le 15e Plan quinquennal s’inscrit dans cette continuité mais il représente également un tournant. La période qu’il couvre sera décisive : d’ici 2035, la Chine s’est fixée l’objectif de réaliser fondamentalement sa modernisation socialiste, et les cinq prochaines années seront cruciales pour consolider les fondations nécessaires.

Le nouveau plan dressera la carte stratégique des grands projets nationaux, orientera la répartition des forces productives et définira les priorités de développement qui permettront au pays de franchir un cap déterminant dans son évolution. Trois grands axes méritent à mon sens une attention toute particulière.

Le premier est le rôle central du 15e Plan dans la trajectoire de modernisation de la Chine.  Les décisions qui y seront inscrites ne concerneront pas uniquement les objectifs à court terme, mais détermineront les structures profondes de notre économie et de notre société. Elles prépareront le terrain nécessaire pour atteindre, à l’horizon 2035, un niveau de développement qui reflète la vision d’un pays modernisé, innovant et durable.

Le deuxième axe est l’affirmation d’un développement de haute qualité comme thème dominant du plan. Cette orientation était déjà au cœur du 14e Plan quinquennal, mais elle sera encore renforcée. La Chine accélérera son autonomie scientifique et technologique de haut niveau, encouragera l’émergence de nouvelles forces productives de qualité et opèrera des transformations profondes dans les secteurs liés à l’innovation.

L’objectif est clair : garantir un développement capable de soutenir une croissance stable, résiliente et compétitive dans un contexte mondial marqué par des évolutions rapides.

Enfin, le troisième axe concerne l’ouverture et les avantages mutuels. Aujourd’hui, la Chine est déjà le principal partenaire commercial de plus de 150 pays et régions. Durant les cinq prochaines années, elle renforcera encore son engagement pour une économie mondiale ouverte, multipliant les opportunités d’investissement, diversifiant les échanges et améliorant la qualité de la coopération internationale. La construction conjointe de la Ceinture et la Route restera une priorité, avec un accent renouvelé sur la durabilité, l’innovation et le bénéfice partagé.

Ces évolutions majeures ne manqueront pas d’avoir un impact positif sur nos relations avec Djibouti. La modernisation à la chinoise ne se limite pas à transformer le paysage économique national : elle crée une dynamique propice au développement commun.

Djibouti, partenaire stratégique de la Chine, se trouve en position privilégiée pour saisir les nouvelles opportunités qui naîtront du 15e Plan quinquennal. Nos deux pays ont déjà établi une solide tradition de coopération, ancrée dans la convergence entre la Ceinture et la Route, les objectifs du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine et la Vision 2035 de Djibouti.

Nous sommes prêts à approfondir nos collaborations dans les secteurs du numérique, du vert, de l’intelligence artificielle et dans bien d’autres domaines porteurs d’avenir. La politique chinoise de droits de douane zéro pour une large gamme de produits africains offre déjà une occasion à saisir pour les exportateurs djiboutiens, qui pourront accéder à l’un des plus vastes marchés du monde.

Je suis convaincu que les cinq prochaines années seront synonymes d’un nouveau chapitre pour la coopération sino-djiboutienne.

En avançant côte à côte dans notre marche vers la modernisation, nos deux pays pourront bâtir ensemble un avenir marqué par la prospérité partagée, la stabilité et l’innovation. La Chine, fidèle à son engagement, restera un partenaire sincère, fiable et déterminé aux côtés de Djibouti pour soutenir son développement durable et renforcer notre amitié de longue date.