À Tadjourah, la mobilisation citoyenne prend tout son sens. Ce mercredi 15 octobre 2025, l’association Taalo Sane, en partenariat avec la sous-direction régionale du Ministère de la Jeunesse et de la Culture, a organisé un atelier de sensibilisation consacré à la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Une rencontre riche en échanges et en émotions, où la parole s’est libérée pour mieux protéger, prévenir et agir au service des victimes.

La journée a débuté par une visite de courtoisie au président du Conseil régional de Tadjourah, M. Omar Houssein, par une délégation conduite par le sous-directeur régional du MJC, M. Saïd Bouha Kamil, et la présidente de l’association, Mme Zahra. Cette rencontre a permis de présenter les objectifs du projet : instaurer une culture de respect, promouvoir l’égalité des chances et renforcer la protection des femmes et des jeunes filles dans la société. Le président du Conseil régional a salué cette initiative citoyenne qu’il a qualifiée de « nécessaire et courageuse », tout en réaffirmant son soutien à toute action en faveur de la cohésion sociale et de la dignité humaine.

L’atelier a réuni un large public de jeunes filles et garçons, profondément engagés sur ces questions. Dans son mot d’ouverture, M. Saïd Bouha Kamil a rappelé que la lutte contre les violences basées sur le genre exige une vigilance constante et un travail éducatif en profondeur : « La violence, surtout lorsqu’elle touche les plus vulnérables, ne doit jamais être tolérée. Protéger notre jeunesse, c’est protéger l’avenir de notre pays. »

Les participants ont ensuite pris part à des discussions interactives, où les témoignages et les échanges ont permis de sensibiliser chacun à la gravité de la situation. L’accent a été mis sur l’importance de reconnaître les signaux d’alerte, de briser le silence et de promouvoir des comportements respectueux dans les familles, à l’école et dans la société.

Le rôle de la jeunesse a particulièrement été mis en lumière. Les jeunes présents ont exprimé leur volonté d’agir et leur détermination à devenir des acteurs du changement social. Leurs interventions, questions et idées ont montré qu’ils sont non seulement conscients des enjeux, mais aussi prêts à s’engager pour créer un environnement sûr et inclusif. Pour beaucoup, cette initiative a été une première expérience de participation citoyenne directe à un projet social concret, renforçant leur sentiment de responsabilité envers leur communauté.

Le contexte national de la lutte contre la VBG renforce la pertinence de ce type d’atelier. Djibouti a adopté plusieurs lois et stratégies visant à protéger les femmes et les enfants contre toutes formes de violences. Le gouvernement, par l’intermédiaire du Ministère de la Jeunesse et de la Culture et d’autres institutions, a mis en place des programmes éducatifs, des campagnes de sensibilisation et des mécanismes de suivi pour soutenir les victimes et prévenir de nouvelles formes de violence. Ces actions s’inscrivent dans une politique de longue haleine qui cherche à renforcer la justice sociale et à promouvoir l’égalité entre les sexes.

Au niveau international, la lutte contre la violence basée sur le genre reste un défi mondial. Selon les rapports des Nations Unies, une femme sur trois dans le monde a été victime de violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. L’Afrique, comme d’autres régions, n’échappe pas à cette réalité, malgré les progrès réalisés dans la législation et la sensibilisation. Les ateliers tels que celui de Tadjourah s’inscrivent donc dans une dynamique globale, contribuant à l’objectif des Nations Unies de mettre fin à toutes les formes de violence contre les femmes et les filles d’ici 2030.

Mme Zahra, présidente de l’association Taalo Sane, a exprimé sa profonde gratitude envers la sous-direction régionale du MJC pour son appui logistique et moral, ainsi qu’envers toutes les institutions qui soutiennent la cause des victimes. Elle a rappelé que le succès de telles initiatives dépend de l’implication de la communauté, des familles et des institutions éducatives.

L’atelier a également permis de réfléchir sur des solutions concrètes, notamment le rôle des jeunes dans la prévention de la violence et la promotion du respect mutuel. Des outils pédagogiques, des jeux de rôle et des exercices de groupe ont été utilisés pour illustrer les concepts et faciliter la compréhension. Les jeunes ont été encouragés à devenir des relais d’information dans leurs familles et quartiers, participant activement à la transformation sociale.

À l’issue de cette rencontre, il est apparu clairement que la lutte contre les violences basées sur le genre est un devoir collectif. Elle commence dans les familles, se poursuit dans les écoles, se renforce dans les institutions et se traduit dans les comportements quotidiens de chacun. Tadjourah montre l’exemple : lorsque la communauté se mobilise autour d’une cause juste, le changement devient possible et tangible.

La mobilisation, la participation et l’enthousiasme des jeunes sont autant de signes d’espoir pour l’avenir. Comme l’a rappelé

M. Saïd Bouha Kamil, la protection de la jeunesse et la promotion d’un environnement sûr sont essentielles pour construire une société inclusive et équitable. Les ateliers comme celui de Tadjourah sont autant d’étapes vers cet objectif, et ils illustrent que chaque action, même locale, contribue à un mouvement global de prévention et de solidarité.

Tadjourah s’affirme ainsi comme une ville consciente de ses responsabilités sociales, où les jeunes sont au centre des efforts pour construire une société respectueuse et équitable. La sensibilisation ne s’arrête pas à cette journée : elle doit se poursuivre par des actions régulières, des campagnes éducatives et l’implication de tous les acteurs de la société. Car protéger les plus vulnérables, éduquer pour prévenir et encourager l’engagement citoyen, c’est investir dans un avenir meilleur pour tous.

Ali Salfa