
Quels sont les hommes qui peuvent dire qu’ils ouvrent la porte de la voiture à leurs épouses, qu’ils tirent la chaise de leurs épouses dans un restaurant ? Aucun, les hommes djiboutiens n’ont pas ces habitudes, ils ignorent même certaines règles de bienséance. Pour eux, ces gestes ne se font pas ou bien sont réservées à d’autre culture, mais ce qu’ils ignorent, c’est que, ces petits gestes font un tout et permettent aux femmes de se sentir aimer. Petit tour d’horizon sur ces habitudes tant prisées par les femmes et ignorées par les hommes djiboutiens.

La galanterie existe-t-elle encore ? Surtout pas à Djibouti, mais peut-être partout ailleurs. Ou plutôt pas chez les africains, certes ce cliché reste un peu raciste, mais c’est la triste vérité. Nos hommes ne savent pas faire la cour, ne prennent pas soin de leurs épouses. Loin d’être une simple affaire de bonnes manières ou de gestes désuets, la galanterie est avant tout une forme de respect et de considération envers autrui, particulièrement dans les interactions entre les genres. Il faut dire que la galanterie peut se manifester par des actions telles que tenir la porte, céder sa place, offrir un bouquet de fleurs ou encore complimenter sa femme.
Si ces gestes conservent leur charme, la galanterie contemporaine va au-delà des stéréotypes de genre. Elle n’est plus l’apanage de l’homme envers la femme, mais une attitude que chacun peut adopter, indépendamment de son genre, envers toute personne.

Aujourd’hui, la galanterie se traduit par une attention aux détails, une écoute active et une volonté de rendre l’autre à l’aise et valorisé. Il ne s’agit pas de “protéger” l’autre en le considérant comme faible, mais de lui témoigner une estime sincère. Par exemple, proposer son aide pour porter des courses lourdes, même si la personne est capable de le faire seule, est un signe de prévenance. Laisser l’autre s’exprimer pleinement sans l’interrompre, ou encore le remercier sincèrement pour un service rendu, sont autant de manifestations d’une galanterie renouvelée.
Sacrilège, crierez-vous !
Un homme est un Homme avec un H majuscule ! Et ces gestes ne lui siéent aucunement. Il doit faire preuve de virilité, d’intransigeance, «être un mâle dominant ». Mais où est donc le mal, si un homme ne se comporte pas comme la société le lui requiert? La galanterie moderne ne s’appuie pas sur une hiérarchie, mais sur une reconnaissance mutuelle et un désir de bienveillance, et surtout une attention particulière portée à l’être aimé. Elle ne sous-entend pas que l’un est supérieur ou inférieur à l’autre, mais qu’une attention particulière portée à l’autre peut enrichir la vie de couple.
Il s’agit de politesse, de courtoisie, sans attentes de retour, et surtout de montrer à sa compagne son respect et son amour.
Le plus drôle, c’est que dans notre pays, dès qu’un homme est attentif à sa femme et qu’il est un peu plus protecteur et surtout à son service que la « norme exigée», on dit tout de suite qu’il est «programmé ». A comprendre que sa femme l’a marabouté.
Impossible pour un djiboutien lambda d’être attentionné envers sa femme sans qu’il ne soit targué de « formaté » ou de « dameer » (mot en somali qui veut dire âne). Pourtant, il n’y a aucun mal à déclarer à sa dulcinée son amour en public. D’ailleurs, quelle plus belle preuve d’amour que de le faire ?
L’amour à l’africaine, c’est le mâle, dans toute sa splendeur, qui rugit, qui donne des ordres. A son retour à la maison, la femme doit être apprêtée, la nourriture sur la table, le seau de la douche remplit avec de l’eau fraiche, attention à ne pas mettre de l’eau chaude, sinon les fureurs du ciel risquent de s’abattre sur elle.
En vérité, la femme djiboutienne est souvent soumise aux caprices divers et variés de son mari. Elle doit être toujours sur le qui-vive et attendre son retour à la maison. Toutefois, ce cliché très réducteur de la femme disparait de plus en plus.
Maintenant, les mères de famille ont fait des études supérieures et elles inculquent très tôt à leurs filles à être indépendantes, de ne rien attendre en retour, surtout de la part de leurs maris, car un couple, c’est d’abord une équipe, plus qu’autre chose.
Amour et galanterie, un idéal masculin ?
Pour les adeptes des films à l’eau de rose, ou les télénovelas, l’idéal masculin c’est celui qui prépare le petit-déjeuner, qui le sert sur un plateau au lit (impossible avec cette chaleur pour un homme de faire même des œufs au plat), qui offre des fleurs (ça coute cher) , d’ouvrir la portière du véhicule(attention aux regards des voisins), bref autant d’idées pré reçues qui ont la peau dure et qui font peur , surtout aux hommes.
Au moindre écart de conduite, il est targué de « programmé », alors la galanterie et le reste, très peu pour le djiboutien lambda. La galanterie, « c’est pour les faibles » vous diront-ils. Ils n’ont pas le temps de jouer à ces jeux d’une autre époque, pour eux.
Pourtant, cultiver la galanterie ne nécessite pas de grands gestes théâtraux. Elle se manifeste par des actions simples et authentiques, comme dire merci à son épouse, l’écouter quand elle parle de sa journée, proposer son aide. N’oubliez surtout pas messieurs, de faire aussi des compliments! Choses très rares chez les hommes djiboutiens ! Et surtout dites-vous que les femmes sont comme des fleurs, puis vous les arrosez avec des gestes attentionnées et des parole douces, plus elles vous donneront ce qu’elles ont de meilleur en elle.
En somme, la galanterie n’est pas un concept désuet à reléguer aux livres d’histoire. C’est une attitude intemporelle de respect et de bienveillance qui, lorsqu’elle est pratiquée avec sincérité et adaptée à notre époque, peut grandement améliorer la qualité des relations de couple et contribuer à un monde plus harmonieux, et surtout faire baisser drastiquement le taux des divorces ! A bon entendeur…
N. Kadassiya