Pendant la grossesse, le corps change, mais pas que, le moral, le mental aussi. Certaines femmes traversent les pires moments de leurs vies, du fait principalement des vomissements, des maux de tête, mais aussi des envies de sucré ou de salé. C’est pourquoi, il est important d’écouter son corps et surtout de faire un suivi médical régulier. Présentation de ces maladies dont on ne parle pas souvent mais qui peuvent faire d’énormes dégâts sur les fœtus. Et pour éviter d’être contaminé par l’une d’entre elles, il est vital d’éviter les chats, car même cet animal qui habite docilement chez nous peut troubler la plus simple des grossesses.

Si pendant longtemps nos mères pouvaient manger tout ce qu’elles voulaient pendant leurs grossesses, les mamans d’aujourd’hui sont, elles, soumises à plusieurs régimes stricts dus au fait notamment de certaines maladies qui peuvent être handicapantes pour les bébés à naitre. Mais quelles sont ces maladies très peu connues pour certaines d’entre elles et qui parfois nuisent à la santé de nos enfants à naître ?

La toxoplasmose, attention aux chats !

L’une d’entre elles, et dont très peu ignorent les symptômes, car bénigne, est la toxoplasmose. Normal, me direz-vous, avec un nom aussi compliqué. Pourtant, cette maladie d’origine parasitaire reste fréquente et généralement  bénigne chez l’adulte,  mais elle peut devenir préoccupante lorsqu’elle survient pendant la grossesse chez une femme non immunisée, en raison du risque de transmission au fœtus. On parle alors de toxoplasmose congénitale.

​La contamination se fait principalement par l’ingestion d’aliments contaminés ou par contact avec des matières infectées. Les sources courantes sont la viande pas assez cuite, des fruits et légumes mal lavés  ou par le contact avec les chats.

​Dans plus de 80 % des cas, l’infection est asymptomatique chez l’adulte. Sinon, elle peut se manifester par des symptômes légers et non spécifiques, ressemblant à un syndrome grippal tels qu’une fièvre modérée, ganglions enflés , une grande fatigue ou des maux de tête.

​Si la mère non immunisée contracte la toxoplasmose pendant la grossesse, le parasite peut traverser le placenta et infecter le fœtus. Les conséquences varient selon le terme de la grossesse au moment de l’infection.

​Le risque de transmission est plus faible en début de grossesse (premier trimestre) et augmente progressivement pour devenir plus élevé au troisième trimestre.

​Plus l’infection survient tôt dans la grossesse, plus les conséquences pour le fœtus sont potentiellement sévères, même si le risque de transmission est plus faible. Elles peuvent aller de lésions oculaires, à des atteintes neurologiques ou des anomalies du développement.

Le dépistage de la toxoplasmose est obligatoire et systématique dès le début de la grossesse pour toutes les femmes.

​Désormais, dans notre pays, les femmes enceintes peuvent se faire dépister de la toxoplasmose par une prise de sang pour déterminer leur statut immunitaire .

​Si une infection récente est détectée, des examens complémentaires et un suivi échographique régulier sont mis en place pour évaluer si le fœtus a été contaminé.

C’est pourquoi il est vital pour les femmes enceintes non immunisées de suivre des règles d’hygiène strictes pour éviter toute contamination. Il s’agit notamment de faire bien cuire la viande, de se laver régulièrement les mains, de laver les fruits et les légumes et d’éviter tout contact avec les chats.

Si une infection est confirmée pendant la grossesse, un traitement antibiotique est immédiatement mis en place pour limiter le risque de transmission au fœtus et réduire la gravité des atteintes si l’enfant est contaminé. Le nouveau-né contaminé bénéficiera également d’un suivi et d’un traitement adapté après la naissance.

Le diabète gestationnel

Dans notre pays, les femmes enceintes raffolent toutes du « basta dalac » ou des spaghettis avec un kilo de tomates en conserve, d’huile et de piment. Mais ce qu’elles ignorent le plus souvent, c’est qu’à trop manger des pâtes ou d’autres féculents, elles s’exposent bêtement au risque de faire du diabète gestationnel, ce diabète qui vous tombe dessus pendant la grossesse.

Souvent asymptomatique, il touche une part croissante des femmes enceintes et nécessite une prise en charge rigoureuse pour la santé de la mère et de l’enfant.Il est généralement causé par des changements hormonaux survenant au cours de la grossesse, en particulier au deuxième trimestre. Le placenta produit des hormones qui, chez certaines femmes, provoquent une résistance à l’insuline, l’hormone qui régule la glycémie.

 Le pancréas maternel ne parvient pas toujours à produire suffisamment d’insuline pour compenser cette résistance, entraînant l’hyperglycémie. ​Bien que toute femme enceinte puisse développer ce type de diabète, certains facteurs comme l’âge, le surpoids, des antécédents familiaux peuvent en augmenter le risque.

​Souvent asymptomatique, un dépistage systématique est recommandé, le plus souvent entre la 24ᵉ et la 28e semaine d’aménorrhée (6e mois).

​Dans de rares cas, des symptômes similaires au diabète peuvent apparaître, tels qu’une soif intense ouune fatigue  inhabituelle.

Si  le diabète gestationnel n’est pas correctement contrôlé, il peut entraîner des risques pour la mère et le fœtus, c’est pourquoi, tous les gynécologues recommandent aux mamans de faire des examens sanguins très tôt pour poser un premier diagnostic.  

La prééclampsie, la plus répandue de toutes

La prééclampsie est une complication sérieuse de la grossesse qui touche environ 5% des femmes enceintes, le plus souvent après la 20e semaine de gestation, mais qui peut aussi survenir après l’accouchement. Elle est caractérisée par l’association de deux signes majeurs qui sont une hypertension artérielle et la présence de protéines dans les urines.

Cette maladie ​est souvent le résultat d’un dysfonctionnement du placenta, l’organe vital qui assure les échanges entre la mère et le fœtus. On pense que, dans ce cas, le développement de la vascularisation placentaire est anormal, ce qui conduit le placenta à libérer des substances irritantes ou toxiques pour l’organisme maternel.

​Si elle n’est pas détectée et traitée, la prééclampsie peut évoluer vers des formes sévères et menacer le pronostic vital de la mère et du bébé.

Les signes peuvent varier d’une femme à l’autre, mais certains symptômes doivent alerter et motiver une consultation médicale urgente . Il s’agit notamment de l’hypertension artérielle persistante et nouvellement apparue, de maux de tête, de troubles visuels, de douleurs intenses dans l’abdomen ou des gonflements soudains et importants du visage ou des mains.

​Dans 10% des cas, la prééclampsie peut évoluer vers des complications graves.

Bien que toute femme enceinte puisse développer une prééclampsie, certains facteurs augmentent le risque comme des antécédents de prééclampsie lors d’une grossesse précédente, des grossesses multiples, le diabète ou l’obésité.

Le diagnostic repose sur la surveillance régulière de la tension artérielle et de la protéinurie lors des consultations prénatales.

Toutes ces maladies, dont nos mères ignoraient totalement l’existence, font beaucoup de dégâts auprès de celles qui ne font pas un suivi médical régulier auprès de leurs gynécologues. Désormais, il ne s’agit plus de manger n’importe quoi ou de prendre des kilos pendant la grossesse, mais de veiller à la santé de nos bébés, dès les premiers mois de grossesse. La prévention avant tout, mesdames !

N. Kadassiya